Montréal,  5 février 2000  /  No 55
 
 
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LES PRIX BÉQUILLE
  
     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à Philippe Séguin, ex-leader gaulliste français et Québécois d'adoption à temps partiel durant une semaine par mois, quand il vient enseigner à l'UQAM. M. Séguin vient de publier un livre sur les relations France-Québec dans lequel il suggère notamment aux Québécois, et en particulier à ses amis séparatistes, de ne pas trop jouer la carte du panaméricanisme, une stratégie qui ne lui apparaît pas « cohérente avec l'élargissement du combat francophone. » Le politicien-prof (voir aussi LA RENGAINE SOUVERAINISTE: UN HYMNE À LA LIBERTÉ?) essaie de propager ici les phobies typiquement franchouillardes envers les Amerloques et la « globalisation », un phénomène qui implique selon lui « l'unicité et l'imposition d'une culture qui n'est pas la nôtre ». Et qui donc décide ça, si elle est ou non la nôtre? On n'avait pas assez de la xénophobie anti-anglaise et anti-canadienne nationalo-étatiste québécoise, voilà qu'arrive maintenant un nationalo-étatisme francophone unissant les deux rives nord de l'Atlantique contre les États-Unis: « La force d'une langue c'est d'abord de créer des éléments communs de culture. Or, en dépit de la double césure de la conquête et, pis encore, de la Révolution française qui accroît encore le fossé, vous retrouvez grâce au génie de la langue des valeurs politiques communes au Québec et en France. Même si c'est par des chemins différents, vous arrivez à une conception de la régulation de l'économie par l'État, de l'importance d'une protection sociale que vous ne retrouvez pas au sud de la frontière. » YEEEEKKKKK! Si c'est ça le « génie » de la langue française, let's assimilate right away! 
(Source: Le Devoir) 
  
  
LA BÉQUILLE D'ARGENT
au ministre québécois des Transports, Guy Chevrette, qui songe à imposer le port obligatoire du casque protecteur pour les cyclistes. M. Chevrette venait d'entendre un plaidoyer favorable à une telle mesure en commission parlementaire de la part d'un fasciste de la santé, le Dr Ronald Denis, traumatologue à l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. « Médicalement parlant, a soumis le Dr Denis, il y a une seule réponse à la question qu'on se pose et c'est oui, le port du casque devrait être obligatoire. » Entre fascistes, on se comprend, et le ministre Chevrette a rapidement endossé la suggestion du traumatologue en invoquant les « coûts sociaux » énormes reliés à l'inaction dans ce dossier. « Personnellement, je suis un de ceux qui croit qu'il doit y avoir une certaine contrainte à la liberté individuelle, quand c'est la collectivité qui paye. (...) dans certains cas, il nous faut non seulement proposer des incitatifs mais aussi utiliser la coercition. Non pas pour le plaisir de le faire, a-t-il ajouté, mais pour un mieux-être collectif, social et individuel. » Ce sont des individus qui pédalent et qui décident des risques qu'ils souhaitent prendre, mais leur sort est transformé en « mieux-être collectif », parce que c'est la collectivité qui paye, nous dit le ministre, c'est-à-dire parce que le système de santé a été nationalisé il y a trente ans. C'est la logique étatiste dans sa perversité la plus pure: le fait que le gouvernement nous ait déjà enlevé tout contrôle sur les soins de santé que nous recevons justifie qu'il décide à notre place des risques que nous devons prendre. C'est cet argument qui est depuis longtemps utilisé dans le cas de la cigarette et de la ceinture de sécurité; il l'est maintenant dans cette problématique du casque pour cyclistes, et le sera demain lorsqu'on voudra nous empêcher de manger ce qu'on veut, parce que certains aliments favorisent l'obésité ou les maladies cardio-vasculaires. Heureusement, le ministre précise que ce n'est pas « pour le plaisir de le faire » qu'il veut encore nous imposer un règlement infantilisant... 
(Source: Presse canadienne) 
  
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE
à la Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec, qui veut étendre les bienfaits du socialisme à la forêt québécoise. Les 8000 trappeurs de la province ne sont pas contents de voir que les peaux de castor, qui se vendaient 35$ l'unité il y a deux ans, ne valent plus que 25$ aujourd'hui. Ils ont l'impression de se faire « fourrer » par des intermédiaires et des manufacturiers qui accaparent, selon eux, la plus grosse partie des revenus de leur industrie. Leur fédération a donc déposé auprès de la Régie des marchés agricoles du Québec une demande d'approbation d'un plan conjoint pour régir la mise en marché de toutes les fourrures provenant d'animaux sauvages au Québec. Ils veulent que la fourrure soit considérée comme un produit agricole comme les autres – et donc gérée par une machine bureaucratique socialiste comme le reste de l'agriculture québécoise. Tout le monde n'est pas d'accord dans le milieu. Le président de l'association des trappeurs de Rouyn-Noranda, Roger Dedonnus, croit que ses collègues exagèrent. Il explique que les prix des fourrures sont fixés par encan, et sont donc fonction du jeu de l'offre et de la demande. Comme le marché international privilégie de plus en plus la fourrure d'élevage, les prix tendent à baisser pour les fourrures sauvages. Une logique de libre marché que nos vaillants coureurs des bois, héritiers de l'esprit d'entreprise et d'indépendance de nos ancêtres coloniaux, ne comprennent tout simplement plus. Quand ce sera le gouvernement qui contrôlera le prix des fourrures, ce sera tellement plus facile de bloquer une route quelque part pour exiger des revenus plus élevés. Et deviner qui c'est qui va se faire fourrer dans cette nouvelle situation... 
(Source: Presse canadienne)
 



 
 
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LE PRIX DU QUÉBÉCOIS LIBRE
  
          Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.  
 
          Le Prix du Québécois libre est décerné au peintre Fabrizio Perozzi, un artiste qui assume sa condition sans essayer de nous faire croire que sa sublime contribution à l'avancement de la civilisation mérite que l'État lui fournisse un salaire.  
  
          M. Perozzi, 47 ans, a choisi de devenir artiste en 1986 à Montréal, après avoir travaillé plusieurs années dans le domaine des communications à Paris et ici. Il est parfaitement heureux et refuse de se laisser gagner par le discours défaitiste et revendicateur de ses collègues. « Je me sens entièrement responsable de ce que je vis. C'est très difficile, mais c'est la vie d'artiste. » 
  
          Comme peintre, il fait 10 000 $ dans les années ordinaires, 20 000 $ dans les bonnes. Il donne aussi des leçons de dessin pour gagner sa vie. Et c'est d'abord la liberté de faire ce qu'il veut qui le motive: « Chacun choisit ce qu'il veut faire. Il y en a qui ne peuvent pas choisir, mais ce ne sont pas les artistes. (...) Je collabore à la société, je paye mes impôts, je montre mon travail, mais je ne pense pas que la société me doive un salaire pour autant. Je n'ai pas de droit divin parce que je suis un artiste. »  
  
          Un discours qui détonne avec celui du troupeau de braillards et de téteux de subventions (voir LES ARTISTES VEULENT DEVENIR DES BUREAUCRATES) qui exigent des milliards sans délai de la part du gouvernement pour créer des machins qui n'intéressent personne.   
(Source: La Presse
 
 


 
 
ATTENTION!
          Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
   
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