Montréal, 2 septembre 2000  /  No 66
 
 
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Denys Bourbeau est un lecteur assidu du QL qui vit à Québec.
 
OPINION
  
LES BUREAUCRATES,
CES NOUVEAUX CURÉS
 
par Denys Boudreau
  
 
          Le monstre grossit mais n'évolue pas. Privilégié par des réglementations complexes, soi-disant pour nous protéger, le monstre est composé de centaines de bureaucrates et corpocrates qui ont des lignes d'action monolithiques. Par exemple, les monopoles d'État offrent-ils vraiment les meilleurs services? Eh bien on ne le saura pas puisque nous sommes ici au paradis du moindre choix. Si par exemple la Société des postes est si efficace, pourquoi avoir peur de laisser d'autres entités la concurrencer?
 
          Comme l'écrit si bien Martin Masse (voir RENOUER AVEC NOTRE TRADITION LIBÉRALE, le QL, no 65), nos protecteurs, les nouveaux curés que sont les bureaucrates, avec leur culte du système dirigé, nous informent qu'il faut encore investir plus dans la santé ou dans l'éducation. Je vous ferai une prédiction facile: refaire une erreur avec plus d'argent ne peut que donner une plus grosse erreur. Pourquoi alors s'acharner à investir dans des systèmes qui ne fonctionnent pas? Si l'État fait mieux dans tel ou tel domaine les gens le choisiront. L'idée est-elle d'obtenir les meilleurs résultats ou bien de persévérer à maintenir en place une expérience et un système dépassés?  
  
Ingrats envers l'État 
  
          L'État tente désespérément de nous convaincre de notre bien-être par des campagnes de propagande subtile. À l'extrême, certains pays ont érigé des murs autour de leur territoire tout en tentant de montrer aux gens à quel point ils étaient bien. On est loin de cela, mais pourquoi l'État au lieu de s'ajuster aux demandes des consommateurs dirige-t-il son énergie à nous persuader du bien-fondé de nos pseudo-privilèges? La réalité semble plutôt être qu'on réagit en retard aux besoins des gens. En somme, ici on s'applique à gérer l'offre plutôt que répondre à la demande et ça c'est une cause perdue. 
  
          Qu'y a-t-il de si terrifiant à laisser les gens choisir? Eh bien voilà! La raison est qu'un système a tendance à être statique et à se protéger. Avez-vous remarqué qu'on nous dit qu'il faut protéger notre système de santé, notre système scolaire? Pas les malades ou les élèves, mais le système. Le malade ou l'élève n'est pas un client ou, si vous insistez, disons qu'il est un client captif. Liste d'attente = manque d'argent, taux de décrochage = c'est la faute des parents. En bref, ajustez-vous au système car il ne s'ajustera pas à vous. Il en est incapable parce qu' un système ça ne pense pas. Un individu pense.  
  
  
     « Avez-vous remarqué qu'on nous dit qu'il faut protéger notre système de santé, notre système scolaire? Pas les malades ou les élèves, mais le système.  » 
 
 
          L'État se donne le mandat de prendre l'individu en charge et de le protéger contre lui-même. L'individu quant à lui tente de se protéger de l'État. L'individu fait des erreurs mais il a tendance à ne pas remettre ses doigts sur un rond de poêle. L'État par contre admet rarement ses erreurs. Il se protège. Quand les consommateurs ont des choix dans un environnement de liberté compétitive et ce, sans « corporate welfare » ou « État-providence », les différentes entités sont forcées d'être flexibles, d'innover et de ne pas être complaisantes. Elles offrent, et ce non pas par générosité, altruisme, compassion ou idéologie, mais par intérêt, des choix différents pour toutes sortes de besoins, aussi divergents soient-ils. Ce même intérêt les oblige à choisir entre servir ou disparaître. Ces entités libres et de nature volontaire, qu'elles soient corporatives, coopératives ou individuelles, oeuvrent dans un contexte de liberté et offrent ainsi plus de satisfaction à leurs employés.  
  
          Frustration, burn-out, fatigue chronique sont plutôt associés aujourd'hui au monde compétitif par nos amis planificateurs de l'activité humaine, qui se prennent au sérieux à fabriquer des statistiques pour rationaliser leur cause. La raison de tous ces malheurs est plutôt issue du secteur non compétitif, du style corporatisme d'État ou sociétés protégées. Vous savez, là où les réunions s'éternisent, les décisions n'aboutissent pas, là où la compétition est à l'interne, où les bureaucrates et corpocrates princiers évaluent leurs succès par leur capacité à accéder à des niveaux supérieurs dans les hiérarchies institutionnelles plutôt que par leur apport à la société avec qui ils sont partenaires.  
  
          Oui, où sont-ils donc disparus ces milliers de prêtres, frères des écoles chrétiennes, toutes ces bonnes soeurs de multiples congrégations, les bons pères, etc., tous ceux qui, il y a 50 ans durant la grande noirceur dominaient l'esprit des Québécois et s'opposaient à l'idée que les gens puissent envisager la liberté de religion? Eh bien voilà! surprise! ils sont réincarnés avec leur nouveau testament comprenant, à la place des épîtres et des évangiles, les codes de loi, réglementations, consignes, arrêtés, protocoles, chartes, décrets, dispositifs, ordonnances, statuts, etc. 
  
          Encore une fois pas de choix. Un seul maître tu obéiras et tu paieras éternellement. Il y a aussi trois entités dans le maître et cette fois-ci on ne passe pas à côté de la quête. Elle est maitenant obligatoire. Alors fais ton chèque au nom du fédéral et du provincial et du municipal. Comme le dit si bien Pierre Lemieux dans une de ses audacieuses lettres aux bureaucrates (voir LETTRE OUVERTE AUX FLICS DU FISC) « Si l'histoire peut nous servir de guide, ce ne sera pas drôle (je veux dire pour vous) quand ils découvriront la nature du monstre qu'ils sont forcés de nourrir » 
  
          Aux élections, pour choisir la liberté, c'est où qu'on fait le X??? 
  
 
 
 
 
ATTENTION!
          Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
   
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