Montréal, 11 octobre 2003  /  No 130  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
  
GOVERNMENT AS CUSTOMER
 
 
Re: ARTS VISUELS: DÉCONNECTÉS ET INATTAQUABLES!, le QL, no 129. 

          You write that subsidized artists don't need to please the public and care about developing a market for their art, since their main clients are in fact the civil servants who give them money. Exactly. This is true of just about all government-paid activities. The US Amtrak is an illustrative example. 

          Long-distance train travel has not been very popular for decades. People who want to travel further than can be done by train in a couple of hours will normally fly, occasionally drive. The one exception is when a group of people travel together and have ongoing activities (business meetings, family gatherings, whatever). So, whether the company realized it or not, group travel was the mainstay of the long-distance business. 

          Now comes the smoking issue. These days, most adults are non-smokers. But the odds of at least one person in a largish group being a smoker is high, in business groups of more than a handful of people, close to certain. 

          For years, Amtrak operated non-smoking trains, except for "club cars" (essentially, a rolling bar). This was, to most people, enough, and they would occasionally travel as a group on Amtrak, although Amtrak still required heavy subsidies. But finally, Amtrak realized, like any business, that their main product is essentially customer satisfaction, so they banned ALL smoking and lost about half of the ridership as a consequence. 

          Some might argue that this was not building customer satisfaction. This is an error. The "customer" is whoever pays. And by this definition, the "customer" was the federal government. And the customer is always right. Whether there are any riders is immaterial in this context.  
  

Nils Andersson
Newbury Park, California
 
 
 
  
TOTALITARISME INTELLECTUEL À LA SRC
 
 
          Le 9 octobre dernier, nous apprenions par la presse que l'animatrice Denise Bombardier avait été mise au rencart par la télévision de Radio-Canada pour avoir soulevé un débat polémique à l'émission télévisée Le Point. Son crime? Avoir osé remettre en question le mariage entre individus de même sexe, une question épineuse qui fait couler bien de l'encre dans la presse du Canada depuis le début de l'été. Sujet tabou, les discussions publiques l'entourant à ce jour ont été loin de faire progresser le débat de société. Au contraire, elles ont démontré la puissance et l'étendue d'une nouvelle forme de censure, le visage d'une rectitude politique oppressive appuyée par l'État fédéral. 
  
          Il est désolant de voir qu'une société qui se veut progressiste en vienne à refuser la tenue d'un débat pour éviter de faire des remous. Lorsqu'une société d'État avec la renommée et le prestige de Radio-Canada va jusqu'à porter l'idéologie politique au niveau de la censure d'une journaliste du calibre de Mme Bombardier, il y a lieu de s'inquiéter, comme citoyen, pour l'avenir de la démocratie et de la liberté de presse comme celle de la parole au Québec et au Canada. 
  
          Supporté par un vaste establishment de groupes d'intérêts, résolument hostile à toute remise en question de son dogme, ce courant idéologique en est venu à taxer d'homophobe toute personne qui ose remettre en question le mariage homosexuel. Pour cela, nul besoin d'aller jusqu'à mentionner l'existence de thérapies « réparatives », d'abus et d'intimidation des critiques ou, pis encore, la controverse politique qui a conduit les associations de médecins et de psychologues à sacraliser la normalité des comportements homosexuels au cours des années 1980 à travers un processus qui relève beaucoup plus de la politique partisane que de la science. Combien de francophones ont jamais entendu la controverse et les biais qui entourent les études de Kinsey, « père fondateur » de la sexologie dont se réclament bon nombre de chantres du bien-penser? Mieux vaut sans doute réserver la liberté d'expression aux sujets qui ne dérangent personne, par craindre de l'opprobre de l'establishment qui se dit « progressistes ». 
  
          Une société incapable de débattre est en régression, sur le sentier de la décadence. On a beaucoup critiqué notre modèle d'État, mais peut-être faut-il étendre cette réflexion à un modèle de société où une poignée d'individus s'arrogent le droit de définir ce qu'il convient de dire et de penser. La censure brutale de Radio-Canada contre Mme Bombardier n'est pas un cas isolé, mais un simple volet d'une pensée réactionnaire qui vise à occulter tout débat au nom de l'hégémonie idéologique. La population du Québec comme du Canada n'a pas à se voir imposer des modifications draconiennes d'institutions millénaires tel que le mariage, sans avoir son mot à dire lors de forums publics, ouverts et démocratiques, et cela dans le but de plaire à des groupes d'intérêts. Lorsqu'une majorité impose ses vues aux minorités, les détracteurs parlent de tyrannie de la majorité; lorsqu'une minorité impose ses vues à la majorité, c'est de totalitarisme intellectuel qu'il s'agit. 
  
          Réclamer un débat de société sur des questions telles que le mariage homosexuel, ce n'est pas faire preuve d'homophobie, mais bien de démocratie. Les arguments en faveur et contre une telle réforme méritent d'être débattus ouvertement, dans le respect, sans craindre d'être intimidé d'un côté comme de l'autre. Une société ne peut évoluer sainement si son cheminement lui est imposé par la répression bien-pensante des autorités, plutôt que par le libre débat sur son avenir. Peut-être Orwell et Huxley avaient-ils vu juste en prédisant le déclin de la démocratie au profit d'un meilleur des mondes qui semble, jour après jour, gruger nos libertés civiles et politiques. 
  
Richard Broenck
Québec
 
 
 
ATTENTION!
    Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les prétendus « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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