Montréal, 15 juillet 2004  /  No 144  
 
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Michel de Poncins écrit les flashes du Tocqueville Magazine et est l'auteur de quelques livres.
Page personnelle
 
OPINION
 
POUR UNE MÉDECINE
À PLUSIEURS VITESSES
 
par Michel de Poncins
  
  
          Peut-être allons-nous surprendre certaines personnes, tant le marxisme a perverti la société dans ses profondeurs, mais nous sommes évidemment pour une médecine à plusieurs vitesses et de même pour l’assurance-maladie privée. Dans ce domaine essentiel comme en d’autres, le progrès ne se fera que si certains se soignent mieux que d’autres et qu’il existe des systèmes d’assurance plus ou moins chers et plus ou moins performants. Par l’osmose générale que réalise la liberté, tout le monde en profitera rapidement.
 
          Ce n’est pas du tout l’avis de Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé et de la Cohésion sociale. 
  
          Avec stupéfaction nous avons vu dans les journaux des placards publicitaires du ministère de la Santé dont le titre était écrit en immenses caractères «Pour qu’il n’existe jamais une médecine à deux vitesses». Or, l’égalitarisme est bien la meilleure façon d’arrêter tout progrès. L’explication est que, dans la logomachie de la P.U.T., ou Pensée Unique Totalitaire, les deux vitesses dans quelque domaine que ce soit c’est l’horreur car contraire au principe d’égalité. 
  
          Nul ne pourra jamais décrire les ravages répandus dans toute la société française par le faux principe d’égalité, à commencer d’ailleurs par l’égalité hommes–femmes qui ruine et les hommes et les femmes. 
  
          Le même pouvoir, pour des raisons voisines, vient d’augmenter le Smic de 5,8% créant mécaniquement, selon les calculs de l’OCDE elle-même, 25 000 nouveaux chômeurs. Ce faisant il travaille contre l’intérêt bien compris de tous en prolongeant et aggravant la paupérisation de la société française. La déroute de la santé justement et celle de l’assurance-maladie sont corrélées à cette aggravation. 
  
     «Nous demandons une médecine à plusieurs vitesses pour assurer les progrès de la médecine. L’égalité est la chimère inépuisable qui conduit à la médiocrité générale, en particulier dans ce domaine essentiel.»
 
          Le reste du message publicitaire est bourré de contrevérités: «Ce qui fait la fierté de notre pays, c’est que nous puissions être soignés de la même façon.» Désolé, cher monsieur, personne n’est soigné de la même façon, même dans un système prétendu égalitaire, et il y a impossibilité absolue d’y arriver jamais.  
  
          Ce qui nous intéresse chacun c’est de nous soigner le mieux possible, ce qui est très différent. Or précisément l’égalité est la chimère que l’on n’atteint jamais et qui détruit tout progrès. 
  
          Ensuite dans ce placard publicitaire, payé avec l’argent qui nous est pris par la force, le ministre enfonce le clou et il confirme encore que le premier but est l’égalité des soins, précisant que l’amélioration de ces soins vient seulement en second. Merci beaucoup de ne pas chercher à améliorer les soins en toute priorité. 
  
          Le premier agriculteur qui a inventé un nouveau processus fut très «inégal» peut-être pendant longtemps. Et ensuite, regardant par-dessus la haie ou s’instruisant auprès du premier, un autre agriculteur a réalisé le même progrès et ainsi de suite. 
  
          Nous demandons une médecine à plusieurs vitesses pour assurer les progrès de la médecine. L’égalité est la chimère inépuisable qui conduit à la médiocrité générale, en particulier dans ce domaine essentiel. 
  
 
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