Montréal, 15 april 2005 • No 153

 

OPINION

 

Michel de Poncins écrit les flashes du Tocqueville Magazine et est l'auteur de quelques livres.

 
 

RÉFÉRENDUM DU 29 MAI:
LES MULTIPLES MENSONGES DU OUI

 

par Michel de Poncins

 

          Les partisans du « oui » au référendum du 29 mai continuent à égrener les mensonges et à s’y empêtrer. Il n’est pas possible de les énumérer tous. L’un des mensonges les plus en vogue a trait à la signification du vote. Le pouvoir, qui commence à avoir la tremblote, nous dit sans cesse qu’il ne faut pas mélanger les problèmes et que le vote concerne uniquement la constitution européenne. Sous-entendez: de grâce ne nous sanctionnez pas pour les terribles désastres que nous infligeons aux Français.

 

          Cet appel serait acceptable à la rigueur si la France était un pays démocratique et non une sorte de ploutocratie totalitaire. Tout le monde sait que la pratique courante des élus viole chaque jour la constitution française et que la France est tout à fait le contraire d’un État de droit.

          Les citoyens n’ont jamais l’occasion de s’exprimer, les prétendues élections étant formidablement truquées comme la presse internationale l’observe régulièrement. La pratique référendaire est nulle et quand elle se produit c’est sous étroite surveillance. En Suisse, les citoyens prennent la parole quand ils veulent, comme ils veulent et sur les sujets qu’ils veulent.

          Il est donc parfaitement légitime de s’exprimer par son vote sur le gouvernement, c’est-à-dire, en clair, de dire non au pouvoir abusif qui ruine la France. Notre « non » est un « non » au pouvoir abusif en place.

          Autre mensonge parmi d’autres: l’Europe c’est le plein emploi. Or c’est tout le contraire, l’Europe c’est le chômage comme les statistiques le montrent quotidiennement. Rappelons que s’il n’y avait pas eu l’euro, les marchés internationaux n’auraient pas toléré les 35 heures qui ont démoli l’économie française, allant jusqu’à détruire les urgences dans les hôpitaux et, éventuellement, provoquer des catastrophes personnelles comme cela s’observe ces jours-ci.
 

« En produisant à jet continu des règlements, l’Europe fait tomber une chape de plomb de nature socialiste sur tout le continent et augmente les impôts d’une façon dramatique, en particulier par ses multiples subventions. »


          Encore un mensonge: l’Europe libéraliserait l’économie. Les arguments dans ce sens citent certains domaines où l’Europe a facilité des privatisations comme dans le transport aérien. Cela ne veut rien dire. Il n’y a nul besoin de l’Europe pour libérer l’économie. Il faut et suffit d’avoir des hommes de droite au pouvoir. A contrario, en produisant à jet continu des règlements, l’Europe fait tomber une chape de plomb de nature socialiste sur tout le continent et augmente les impôts d’une façon dramatique, en particulier par ses multiples subventions.

          Le ministre Jean-Louis Borloo, dont les tendances socialisantes sont connues, vient de dire « Ce traité est tout sauf libéral », voulant ainsi se défendre d’être accusé de libéralisme. Il se félicite de ce que, pour la première fois, le terme de « cohésion sociale » se trouve dans un traité international. Il doit être très malin, ce monsieur, pour savoir ce qu’est la cohésion sociale. Est-ce le fait que 500 banlieues sont des zones de non droit? Il glorifie aussi la reconnaissance d’un « modèle social européen ». En fait, c’est glorifier la paupérisation croissante du continent européen.

          L’Europe sera transparente? De qui se moque-t-on? Martha Andreasen avait été recrutée en 2002 pour faire un audit de la Commission; elle n’a tenue que 5 mois, tant la Commission avait peur de son travail. Le budget est de 150 milliards d’euros et les experts estiment que 20% de cette somme immense fait l’objet de fraudes diverses.

          La Turquie n’est pas en jeu? Quelle blague! Le 29 octobre 2004, les photos montraient Raffarin, Chirac et Barnier signant pour la France et, tout de suite après, Erdogan, premier ministre turc, signant pour la Turquie. De qui se moque-t-on? Certainement pas des Turcs, donc des électeurs français.

          Abreuvé de mensonges divers par les politiques depuis des décennies, le peuple français reste encore lucide dans ses profondeurs. Espérons qu’il se réveillera.
 

 

SOMMAIRE NO 153QU'EST-CE QUE LE LIBERTARIANISME?ARCHIVESRECHERCHEAUTRES ARTICLES DE M. de PONCINS

ABONNEZ-VOUS AU QLQUI SOMMES-NOUS? SOUMISSION D'ARTICLES POLITIQUE DE REPRODUCTIONÉCRIVEZ-NOUS