Montréal, 15 septembre 2005 • No 158

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

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SOIXANTE ANNÉES DE BOLCHEVISME
À LA FRANÇAISE!

 
 

Bonjour,

          Je suis entièrement d'accord avec les propos et l'analyse de M. Pascal Salin, sauf sur un point, à mon sens primordial: la dérive étatique, fiscaliste, spoliatrice et bolchevique de la république française ne date pas de l'élection de François Mitterrand en mai 1981, mais bien du gouvernement provisoire de 1944, du manque total de clairvoyance politique du Général de Gaulle, totalement manipulé par Staline, et de l'introduction volontaire des communistes aux plus hauts postes ministériels, idéologie mise malheureusement en pratique et jamais remise en cause depuis par qui que ce fût à un quelconque niveau de « responsabilité ».

          Cela fait donc – au moins – SOIXANTE années de bolchevisme à la française...

Bien cordialement.

Dr J.-M. Faustin
France

 

RIEN DE NATUREL DANS L'ÉCONOMIE!

 

          Il est pathétique de constater encore une fois l’illogisme du discours libéral. Réduire les pouvoirs de l’État pour laisser la sacro-sainte économie dicter ses lois « naturelles ». Dans l’économie, sachez qu’il n’y a rien de naturel: des êtres humains, pour qui la recherche maximale de profit est la loi première, décident des prix du marché par toutes sortes d’artifices. Qu’on pense au prix de l’essence avec lequel les pétrolières peuvent jouer à volonté en créant des pénuries artificielles. Il n’y a qu’à diminuer un peu la production, et hop, les prix à la pompe bondissent. Comme loi naturelle, vous pouvez repasser. Comment est-il possible que toutes les grandes pétrolières affichent le même prix à la pompe alors que vous affirmez que le système libéral permet la liberté aux entreprises de compétitionner sainement?

          Il est quand même étrange que les promoteurs de la pensée néolibérale satanisent l’État et en même temps participent à la grand-messe des généreuses subventions, des exemptions fiscales et de l’électricité bon marché que leur procure ce même État. Là-dessus, je suis enfin d’accord avec vous: que l’État cesse de s’occuper d’économie et arrête de graisser les entreprises à même les fonds publics. Évidemment, cette vision des choses ne vous sourit sûrement pas... Bref, non à l’État, sauf quand il devient une vache à lait pour les compagnies. Finalement, ces malhonnêtes hommes politiques décriés dans vos articles vous ressemblent à s’y méprendre: ce sont des visages à deux faces. C’est peut-être la raison pour laquelle le fleuron de votre gratin économique (ces « boîtes » de communication engraissées aux commandites) s’entend si bien avec nos politiciens. Rien de plus « naturel », un peu comme le sont les lois du marché…

Jean Carpentier

 

Réponse d'André Dorais

Monsieur Carpentier,

          Le mot « naturel » est un terme dont on abuse et qui demande à être qualifié. Les lois économiques représentent des constantes qu’on retrouve dans un contexte d’échange. Par exemple, on dira que toute action humaine est une tentative d’améliorer son sort; que ce qui est consommé maintenant ne peut l’être plus tard; qu’un prix fixé plus bas que le prix du marché entraîne une pénurie, tandis qu’un prix fixé plus haut entraîne un surplus, etc.

          Personne, et cela comprend les pétrolières, ne peut charger les prix qu’il veut pour un produit, car il ne possède pas les moyens de forcer le consommateur à acheter son produit. La seule exception à cette règle est le monopole établi par la contrainte de la loi – du genre Hydro-Québec.

          Le libertarien, ou le libéral au sens classique du terme, ne veut rien savoir des subventions, pas plus aux entreprises qu’aux individus, car le pendant de la subvention est une taxation et une imposition. Le libéralisme politique n’est rien d’autre qu’une application des idées sociales-démocrates. Ce libéralisme, qui en réalité n’en est pas, est à différencier du libéralisme philosophique que nous prônons dans les pages du Québécois Libre.

Bien à vous,

André Dorais

 

Réponse de Mathieu Bréard

Bonjour Monsieur Carpentier,

          Je ne voudrais pas vous décevoir, mais comme libertarien, je suis le premier à condamner les généreuses subventions de l'État, offert à l'entreprise privée. Évidemment! Puisque dans la logique du marché, lorsqu'une entreprise dispose d'un bon produit, et des ressources nécessaires à l'atteinte de ses objectifs, elle n'a pas besoin de ce type de financement. Si par hasard elle se trouve incapable de soutenir la concurrence et qu'elle cumule les déficits, elle devra disparaître et céder sa place à une autre. Il en va de même pour toutes celles qui fraudent les actionnaires, ou qui falsifient des rapports comptables. Il s'agit ici d'un principe fondamental du capitalisme. Bref, accepter les conséquences de ses actes et de ses choix.

          Or, pour l'État c’est toute autre chose. Les fonctionnaires réussissent grâce à la protection de la loi à se dissocier des règles du marché pour mieux protéger leurs monopoles. Pour eux, peu importe que leurs institutions soient en ruine! Pour endormir l'opinion publique, l’État a créé des commissions d'enquête: on augmente les impôts et on raconte le même baratin année après année. Fouillez les archives de presse et vous constaterez par vous-même que le discours n'a pas changé.

          Combien d'entreprises ont été volontairement placées sur le respirateur artificiel par nos gouvernements? Songer simplement à tous ces millions de dollars puisés à même les fonds publics qui ont été gaspillés dans le projet de relance de la Gaspésia. Rappelez-vous ses milliards de dollars de nos impôts qui ont été jetés par les fenêtres dans des programmes aussi ridicules que celui du registre des armes à feu ou du Département des ressources humaines? À l'heure actuelle, combien de fonds ont été et seront dilapidés en éducation ou encore pour soutenir se fiasco que représente le système de santé public?

          Honnêtement, si je devais me présenter devant le conseil d'administration d'une entreprise avec un si piètre rendement, il y a très longtemps que j'aurais été licencié et que l'entreprise aurait fait faillite. Désolé monsieur, mais la véritable vache à lait dans toute cette histoire se sont les contribuables qui voient le fruit de leur travail saisi par un État qui se maintient en place par toutes sortes de magouilles. Un État qui dans la logique du marché aurait fait faillite depuis longtemps!

Mathieu Bréard

 

 

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