Montréal, 19 novembre 2006 • No 202

 

PERSPECTIVE

 

Jean-Louis Caccomo est économiste à l'Université de Perpignan et auteur de L’épopée de l’innovation. Innovation technologique et évolution économique (L’Harmattan, Paris 2005).

 
 

LA TROISIÈME VOIE:
IMPASSE OU ESPÉRANCE *

 

par Jean-Louis Caccomo

 

          Peut-on mettre sur le même plan libéralisme et communisme? Peut-on trouver une troisième voie entre les deux? Quelles différences réelles peut-on trouver entre le socialisme et le communisme, alors que le premier a été pensé comme une étape dans le processus d'avènement du second?

 

Toutes les utopies se valent-elles?

          Je me dois d'avertir le lecteur. En ces temps d'abdication morale et de démagogie débridée, il ne doit plus avoir l'habitude de la franchise. Ou plutôt, il a l'habitude d'une fausse franchise qui se pare de toutes les vertus dans sa candeur dénonciatrice. J'essaierai d'éviter ce registre. C'est pourquoi le lecteur ne trouvera pas dans cet essai une condamnation sans nuance du grand complot capitaliste, de l'impérialisme américain, de la mondialisation marchande ou de la dictature des marchés financiers. Ce refrain est déjà servi par la plupart des ouvrages qui se présentent comme sérieux.
 

          À ce grand jeu de la dénonciation des méfaits de l'ultra libéralisme, il y a foule de talents. Beaucoup de monde pour dénoncer, peu de volontaires pour définir et expliquer. Et les dénonciateurs zélés ont tendance à monopoliser les ondes et la rue. Le comble est qu'ils consacrent leur énergie à dénigrer une pensée unique dont ils sont les plus dignes représentants. Car, qui aujourd'hui n'a pas de mots assez virulents pour dénoncer l'argent, le commerce et l'appât du profit qui corrompent tout!

COMMANDEZ LE LIVRE LA TROISIÈME VOIE: IMPASSE OU ESPÉRANCE DÈS MAINTENANT

          Je vais essayer de montrer que les problèmes de la société française sont inhérents à notre propre « modèle » qui prend l'eau de toute part. Il faudra bien qu'un jour un homme politique ait le courage de dire aux Français quelle est la situation économique réelle de la France et ce qu'il faut faire pour en sortir. Il faudra bien qu'un jour les Français aient le courage de porter au pouvoir un tel homme – ou une telle femme – et il faudra s'atteler ensemble à la reconstruction. Cette reconstruction sera à la fois morale et économique car il n'y a pas d'économie viable sans valeurs morales fortes et claires.
 

« Je vais essayer de montrer que les problèmes de la société française sont inhérents à notre propre "modèle" qui prend l'eau de toute part. Il faudra bien qu'un jour un homme politique ait le courage de dire aux Français quelle est la situation économique réelle de la France et ce qu'il faut faire pour en sortir. »


          En ce domaine, nous pataugeons dans une débâcle morale qui est toujours le prélude aux pires catastrophes économiques et donc sociales. Car le social n'existe pas en lui-même. Le social se bâtit sur une économie prospère. Sans une économie solide et dynamique, l'État n'a plus vraiment les moyens de ses ambitions, qu'elles soient sociales, diplomatiques, militaires et politiques. Or, il se trouve que la France a de moins en moins de moyens au moment où elle nourrit les ambitions les plus démesurées. Les discours ne font pas vivre même s'ils peuvent faire illusion devant des masses désorientées.

          Ce livre ne s'adresse pas aux masses mais aux individus, c'est-à-dire à chacun de nous. Car les « masses » ne réfléchissent pas; elles répètent et suivent un leader. Ce sont des entités malléables et artificielles mais dont la formation se fait au détriment de tout épanouissement individuel, de toute prise de conscience personnelle. Je m'adresse donc à la conscience intime du lecteur et à son jugement personnel. Pas besoin d'être un spécialiste de l'économie ou de la politique pour lire cet essai que les spécialistes tourneront en dérision.

          Ce livre est pourtant le résultat d'une conviction profonde et d'une expérience longuement mûrie que ni l'ignorance des masses ni le mépris des élites ne pourront ébranler. C'est la conviction que la société française est victime d'un mensonge destructeur qui tourne à la farce en se présentant comme une espérance. Mais cette espérance est illusoire, l'espérance d'une troisième voie qui nous éviterait à avoir à accomplir certaines réformes et certaines adaptations qui seront d'autant plus difficiles à mettre en œuvre qu'elles seront retardées. En l'absence de réels changements, elle deviendrait vite une impasse qui fait déjà sentir ses effets délétères.

 

* Ceci est un extrait d'un essai à paraître de J.-L. Caccomo.

 

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