Montréal, 14 octobre 2007 • No 237

 

COMMENT ÊTRE FRANÇAIS?

 

Patrick Bonney est polémiste et éditeur en Belgique.

 
 

JE VOIS UN NAIN PARTOUT
(ÉPISODE 1*)

 

par Patrick Bonney

 

          On dit que marcher dans la merde porte bonheur mais point trop n’en faut! Je parle de la merde, pas du bonheur. L’écrivain Jean-Edern Hallier, un temps séduit par l’éclat d’une rose dont il n’ignorait pourtant pas qu’elle eût poussé sur le fumier et s’en fût nourrie, a payé pour le savoir. Il ne fait jamais bon s’en prendre à ceux qui nous gouvernent, aussi mal le feraient-ils. Car si l’on n’embastille plus guère de nos jours, on répudie volontiers. Et les chiens de garde sont bien les seuls qui échappent à l’euthanasie ambiante. Hallier est donc mort abandonné des siens (pour autant qu’il en ait eus!), à l’image de l’écrivain maudit qu’il avait rêvé d’être. Il faut toujours se méfier de ses rêves car ils ont une fâcheuse tendance à se réaliser.

 

          Mais avant de s’en prendre à Mitterrand et à ses basses oeuvres, Hallier avait souffleté Giscard, alors président de la république, sans plus de gêne qu’un seigneur ne l’eût fait avec son laquais. Aboutissement d’une époque sans vergogne, c’est l’offensé qui occupe aujourd’hui à l’Académie française la place qui revenait à l’offenseur. Devenu « commun des immortels », Giscard, barbon chuintant du bec, savoure, comme le font les poules avec leurs culs, sa médiocre revanche. La vengeance, comme le colin, est un plat qui se mange froid.

          Et le colin, Giscard, il connaît! Il n’est d’ailleurs jamais vraiment parvenu à se débarrasser de son odeur tenace. Il faut dire que le livre d’Hallier, Lettre ouverte au colin froid, était avant tout olfactif. Excès pardonnable tant il vaut mieux parfois, et sans doute plus encore aujourd’hui qu’hier, se pincer le nez avant d’écrire. Et si la littérature contemporaine a tendance à abuser du déodorant, on sait gré à Hallier de n’avoir pas eu cette coquetterie.

          Ce « colin froid », il nous l’avait donc servi sans mayonnaise et en guise de court bouillon, ce fut pour Giscard une soupe à la grimace. On en rit encore dans les cuisines de l’Élysée. Et si ce malheureux colin en fut banni, Giscard, piteux, ne tarda pas, lui, à en partir sous les lazzis et par l’escalier de service. Larbin on naît, larbin on reste!

          Hallier n’en fut pas remercié pour autant par le nouveau pouvoir. Du moins pas au sens où il l’entendait. Alors, à défaut des ors de la rue de Valois où il eût aimé exercer son ministère d’une culture rénovée, il lancerait – en hommage à Jack Lang? – le bien nommé L'Idiot international.

          Ce sympathique et authentique brûlot fut des années durant le cauchemar des bien-pensants. Les tenants du pouvoir et tout ce que la France comptait de corrompus et d’escrocs en tout genre, faisaient littéralement dans leur froc. Il faut dire qu’entre les Irlandais de Vincennes, les écoutes téléphoniques, la fille cachée, les maîtresses affichées, la maladie honteuse (comment appeler autrement celle que l’on dissimule ainsi?), les prévarications, les mensonges, les concussions, les corruptions, les vrais non-dit et les faux non-lieux, les trafics d’armes et ceux d’influence et même les suicides au palais ou sur les bords de Nièvre, Hallier n’avait qu’à se baisser pour ramasser toute cette merde et la touiller à sa sauce. Ce n’était ni reluisant ni glorieux, et pour tout dire assez dégueulasse, mais que voulez-vous, tout écrivain est tributaire des affres de son époque. La nôtre a bien vu Victor Hugo se réincarner en Christine Angot! De toute façon, je n’aime pas Victor Hugo et il n’y a plus que Ségolène Royale pour le lire. Charente-Poitou, tradition du dégoût.

          Les plus anciens connaissent la chanson de Guy Béart, lequel me souffle-t-on serait encore vivant: celui qui dit la vérité doit être exécuté. Et d’une certaine manière, on peut dire qu’Hallier l’a bel et bien été. Pas de regret cependant, eût-il reçu le susucre que l’on a préféré donner à d’autres, qu’il n’eût sans doute pas davantage fait le beau. Devenir écrivain caniche ne s’improvise pas et n’est pas Pascal Sevran qui veut!

          Mais revenons au colin froid. Il fallait un certain courage pour commettre pareil outrage. Et du talent aussi: « Au pot bouille des analyses insipides, j’oppose la littérature, cet art scandaleux ».

          Hallier avait prévenu d’emblée: on ne la lui ferait pas! Les offusqués de profession, les tièdes de la rengaine pouvaient aller se rhabiller. Ce serait mort ou vif et pas de quartiers! Au « Tout ce qui est excessif est insignifiant » de Talleyrand, il opposa dès son préambule « l’insignifiance même de son modèle ».

          Car c’est bien le paradoxe de tout pamphlétaire que de consacrer son énergie à ce qu’il exècre. D’aucuns ne peuvent écrire qu’en colère et quelle colère! Bloy, Bernanos. Les autres se laissent emporter par leur jubilation féroce: Hallier et surtout Daudet (Léon le fils, à ne pas confondre avec Alphonse le père et ses mièvreries provençales). Les derniers s’égarent et se perdent dans la passion malsaine et l’ignominie: Rebatet, Brasillac.

          Aujourd’hui, tout cela n’a plus cours. La verve s’est faite loukoum et Yasmina Reza restera la première femme de l’histoire de la librairie à avoir « fait » – au sens qu’Aragon donnait à ce verbe dans son Traité du style – un livre de ses pertes blanches. Car si « mouillée », comme l’a écrit je ne sais plus quelle impudente, reste le plus joli mot de la langue française, il ne faudrait pas que la littérature toute entière finisse sous la serpillière.

          On eût aimé que Patrick Besson descendît Reza comme il l’avait fait de quelques usurpateurs notoires au bon vieux temps de L’idiot. Qu’avez-vous fait de vos vingt ans? C’était le titre d’une émission de télévision présentée par une speakerine qui, depuis, a épousé notre ministre des Affaires étrangères. Celui qui veut faire la guerre à l’Iran mais avec condescendance: « La guerre Môssieur! » Du porte-riz au porte-flingue! On croit toujours avoir tout entendu, mais c’est sans compter sur l’inépuisable capacité de la bêtise à se régénérer. On coupe une tête, il en repousse dix.

          Quant à Besson, il a désormais d’autres chats à fouetter et Le Point, par les temps qui courent, n’est de toute façon pas le meilleur endroit pour se payer la tête de Sarkozy et de ses thuriféraires. Avec Giesbert à la manette, les moutons sont bien gardés. Amoureux déçu de Chirac et dégueulant Villepin, il ne lui en restait qu’un pour rester à droite. Ce fut donc celui-là. Il a même écrit que Sarkozy était libéral, c’est dire!

          Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que Claude Humbert s’y colle aussi. Il nous avait pourtant habitués à plus de discernement. La vieillesse est décidément un naufrage car se lancer à son âge dans l’apologétique a tout du saut à l’élastique avec pacemaker. Âme sensible s’abstenir! Encore un petit effort et il finira en Jean Daniel de droite, vautré sur le canapé de Drucker, avec pour seul public les rares pensionnaires des maisons de retraite qui ne font pas la sieste le dimanche après-midi. « Tu te souviens Ernest, les trente cinq heures! Oui Claude, c’était le bon temps! »

          S’agissant de Yasmina Reza à présent, une seule ligne tirée au hasard de ce chef-d’oeuvre de niaiserie qu’est L’aube, le soir ou la nuit suffira à montrer l’écrivain qu’elle est: « Montagnes falaiseuses sur le ciel blanc et doux ». Le Bornand, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne méritait pas cela. Et même si l’on imagine combien il doit être difficile de pratiquer l’escalade en talons aiguilles et maquillée comme une voiture volée, une montagne reste une montagne et une falaise, une falaise. Et quitte à user du néologisme, ce n’est pas « falaiseuse » qu’il fallait écrire, mais « fadaiseuse ». Ce qu’est Yasmina Reza assurément! Quand on ne sait pas décrire un paysage, on ne le décrit pas. Et le propos vaut tout aussi bien pour ses personnages.
 

« Et si je sais qu’avec du talent, on peut d’une banale affaire de cocufiage faire un feuilleton à rebondissement, le moins que l’on puisse dire est qu’on est ici loin du compte. »


          On ne peut pas faire parler les morts, mais comment ne pas penser à Kléber Haedens qui, dans son Histoire de la littérature française, autrement plus originale et savoureuse que celle de d’Ormesson, écrivait au sujet du nouveau roman:

          Autour d’un ingénieur agronome, Alain Robbe-Grillet, allaient se réunir quelques écrivains falots qui, tout en prétendant garder leur indépendance, se rattachaient à une sorte de croyance qu’on appela le nouveau roman. Qu’est-ce que le nouveau roman? En dépit des efforts étonnants d’un esprit fort distingué comme Roland Barthes, en dépit des explications laborieusement fournies par Robbe-Grillet lui-même ou par Nathalie Sarraute, la meilleure définition reste celle que donna Jules Renard dans son Journal le 6 avril 1892: « La formule nouvelle du roman, c’est de ne pas faire de roman ».

          Le petit cercle compassé qui fait croire depuis des années à Yasmina Reza qu’elle est écrivain parce qu’elle vend des livres devrait y trouver matière à réflexion.

          Je voudrais par la même occasion m’insurger contre le poncif qui tend à faire de Nicolas Sarkozy un personnage de roman. Voilà sans doute qui explique la pauvreté de la veine contemporaine en la matière, mais j’aimerais tout de même que l’on m’explique en quoi le fait d’avoir pris la femme d’un célèbre animateur de télévision trop confiant serait romanesque? L’adjectif « pitoyable » ne conviendrait-il pas davantage? Et si je sais qu’avec du talent, on peut d’une banale affaire de cocufiage faire un feuilleton à rebondissement, le moins que l’on puisse dire est qu’on est ici loin du compte. Ce n’est plus du roman, mais du boulevard. Car non seulement Cécilia Sarkozy n’est pas Madame de Reynal, mais il y a entre Stendhal et Reza, entre Julien Sorel et Sarkozy, le même fossé que celui qui sépare, pour les amateurs de football, Michel Platini de Franck Leboeuf.

          Un personnage de roman jusqu’à preuve du contraire, c’est un personnage qui a de l’épaisseur, de la profondeur, du caractère, une âme quoi! Et c’est précisément cette épaisseur, cette profondeur et ce caractère qui font de lui un être mémorable. Et qu’il soit réel ou imaginaire ne change rien à l’affaire.

          ...Épaisseur qu’il ne faudrait d’ailleurs pas confondre avec quelque surpoids. A-t-on jamais vu dans toute l’histoire de la littérature un seul petit gros qui ait marqué les esprits? Ah si, Sancho Pansa! Ne manque donc plus qu’un Don Quichotte pour le remettre à sa place. Ce qui ne devrait pas être trop difficile tant en politique, les grands cons ne manquent pas.

          N’en déplaise aux rhéteurs bouffis et égarés, Sarkozy, à l’instar de son clone Clavier auquel on doit en passant le plus mauvais Napoléon qu’il ait été donné de voir à l’écran – Daniel Gélin, Raymond Pellegrin, Antonin Arthaud, où êtes-vous? – n’est donc tout au plus qu’un personnage de comédie. Un souffre-douleur que l’on aurait plaisir à éreinter.

          L’idée que tout doit se prendre par la force, se conquérir, est sans conteste sa marque de fabrique. On y trouve l’origine de ses récentes déconvenues conjugales. Déconvenues que Yasmina Reza – par pudeur? par lâcheté? par compromission? par amour? – n’aborde en aucune façon mais qui auraient pourtant mérité qu’elle s’y arrêtât. Non par voyeurisme, que l’on me fasse grâce de cette accusation insane, mais parce que c’est le ressort même de son personnage; le fil qui tient la marionnette.

          Qui a lu ou vu Le silence des agneaux se souvient forcément du moment où Hannibal Lecter (Anthony Hopkins) met Clarice Sterling (Jodie Foster) sur la piste de Buffalo Bill – le petit nouveau, qui sème la terreur et met le FBI en émoi. À l’instar des biographes de Sarkozy, Foster énonce un certain nombre de banalités qui pourraient expliquer la voracité du sujet. Mais Hannibal les rejette comme autant de billevesées. Pour lui, Buffalo Bill est mu par un seul et unique moteur; un péché capital qui le caractérise, le définit et, qui dans le même élan, le pousse à commettre l’irréparable. Un péché que les férus de la Bible connaissent bien puisqu’il s’agit de la bonne vieille convoitise. Et l’épisode glorifié de la prise de Cécilia – comme on parlerait de la prise de la Bastille – à Jacques par Nicolas n’est rien d’autre que l’expression sordide de cette convoitise exacerbée. Et il est à craindre que toute la vie de Sarkozy ne se résume qu’à cela. Prendre la femme de Jacques Martin, prendre la place de Charles Pasqua, prendre celle de Jacques Chirac... Prendre, prendre, prendre, mais ne jamais donner ou rendre. Mais toute médaille a son revers et je ne serais pas étonné qu’un jour, sa montre même refuse de lui donner l’heure.

          Il en est des femmes comme du peuple, je n’ai jamais cru pour ma part que l’on pût les conquérir. Sauf à profiter indûment de faiblesses passagères, ce qui manque singulièrement d’élégance. Je n’aime pas abuser du mot, mais il me semble que la conquête est toujours stérile à terme si l’amour en est absent. Voyez Stendhal et sa Mathilde, rien n’y fit. La conquête n’est que la victoire insidieuse de la raison sur le coeur. Si une femme cède à l’usure, par une sorte de lassitude propre à la complexion de son genre, le retour de bâton n’en sera pas moins inéluctable. Et ce que vit Sarkozy aujourd’hui avec sa femme, il le vivra un jour avec la France. Il suffit pour cela de dessiller les yeux des Français.

          On a beaucoup reproché, et on avait sans doute raison, à Jacques Chardonne, Marcel Jouhandeau, Ramon Fernandez, André Fraignau, Robert Brasillach et Pierre Drieu La Rochelle d’avoir, au cours d’un voyage resté fameux, été se fourvoyer au congrès des écrivains de Weimar. Là même où un Goebbels écumant aurait lancé à la cantonade: « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ». Et encore n’avait-il pas connu Jack Lang! Et si nul ne songerait à comparer les nombreux voyages effectués par Yasmina Reza en compagnie de Nicolas Sarkozy avec ce sulfureux précédent, il n’en demeure pas moins que son « envoûtement » n’est pas sans me rappeler celui du Chardonne de l’époque. Style mis à part tant la pauvre Yasmina est surpassée et surclassée en ce domaine par le Maître charentais. Mais faut-il parler en la matière de simple crédulité ou y voir au contraire l’expression d’un mal qui serait plus profond?

          Grand admirateur de Chardonne, mais sans illusion aucune sur ses opinions, il se trouve que je possède un des rares exemplaires du Ciel de Nieflheim, ouvrage controversé, daté de 1943, et qui ne fut tiré qu’à quelques exemplaires. Et si l’on a beaucoup glosé à son sujet alors que rares sont ceux qui l’ont vraiment lu, il n’en demeure pas moins confondant de connerie. Il n’y a pas d’autre mot même s’il me coûte de le prononcer tant mon admiration pour ce prosateur hors-pair est grande. Certes, « Nos écrits sont excusables à leurs dates », mais quand même! On y voit un Chardonne louvoyant, idolâtre et malsain qui, pas à une ineptie près, et au moyen de ces petites touches impressionnistes faisant d’ordinaire le charme de ses récits et qui, du coup en deviennent d’autant plus odieuses, écrit: « Le national-socialisme élargit la notion du sacré sans l’altérer. Ce peuple est pénétré de religion. » Ou pire encore: « Les S.S. usent convenablement de leur pouvoir absolu, et la population ne s’en plaint pas, après une certaine accoutumance ». On passera sur le facile: « Sur la question juive, le livre de Bernard Lazare qui était juif me paraît décisif. Aucun doute: quand Israël est roi, un pays est perdu. » Où comme le pire des antisémites et afin d’accréditer ainsi ses thèses répugnantes, il tronque et sort de leur contexte pour mieux les trahir les propos de l’excellent Bernard Lazare.

          Est-ce ce mot « d’accoutumance » ou bien en est-ce l’esprit ou le ton, cette désinvolture que l’on me reproche aussi parfois mais, et c’est la seule chose dont je crois devoir m’excuser auprès de Yasmina Reza, son livre me fait terriblement et furieusement penser à celui de Chardonne. Peu enclin à l’usage des adverbes, ces « terriblement » et « furieusement » résonne en moi de manière d’autant plus inquiétante.

          La guerre passée, Chardonne retournera à ses chères études et reviendra, sinon à de meilleurs sentiments (on attend la publication de sa correspondance avec Morand pour s’en faire une idée précise), du moins à la littérature. Et si l’on devait donner un seul conseil à Yasmina Reza, ce serait de se plonger dans son oeuvre. Qui sait si, à s’y frotter, elle n’apprendrait pas enfin à écrire.

          Mais revenons à nos moutons. On ne saurait écrire sous Sarkozy ce que Hallier écrivait sous Giscard. Les temps ont changé et pas en bien. Plus de jeu de massacre ou de carabine à répétition même si dans les banlieues on tire à balle réelle. Quant aux soufflets, ils retombent aussi vite que leurs homonymes de pâtisserie.

          Voilà pourquoi je ne pourrais pas écrire un pamphlet contre Nicolas Sarkozy. En lieu et place, je vous propose de partager mes cauchemars. Cauchemars où comme dans tous les cauchemars, on retrouvera à la fois des personnages bien réels et d’autres qui ne le sont pas moins mais dont les noms, les visages ou l’apparence pourront se mélanger, s’inverser, s’échanger, se chevaucher, se télescoper, se superposer pour des raisons que seul le subconscient serait en mesure d’expliquer.

          Il y a quelques mois, alors que je me promenais dans les rues de Seattle aux États-Unis, j’ai cru perdre le sens de la mesure. Et je ne parle pas de mes écrits. Devenu Gulliver l’espace d’un instant, je voyais des nains partout. La statistique ordinaire s’opposant à ma perception visuelle, je me suis cru la proie d’un étrange malaise qui me faisait paraître plus grand que je n’étais. Il me fallut un long moment pour comprendre que la ville accueillait en fait le congrès américain des gens de petite taille.

          Je ne sais pas s’il faut y voir un lien de cause à effet, mais c’est là que mes délires ont commencé. Et depuis, toutes les nuits, je ne vois pas des nains mais un nain! Toujours le même: teigneux, prognathe, adipeux, arrogant, versatile, méchant, injuste, cruel et démoniaque. Il gesticule, il sue, il éructe, il accuse, il condamne, il harangue. En bref, il me fait peur. Et pour tout dire, j’aimerais bien m’en débarrasser...

 

* Où il est démontré que Nicolas Sarkozy n’est pas un personnage de roman et Yasmina Reza encore moins un écrivain.

 

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