Terrorisme syndical (Version imprimée)
par Xavier Collet*
Le Québécois Libre, 15 mai
2010, No 278.
Hyperlien: http://www.quebecoislibre.org/10/100515-12.htm


Le code pénal français précise en ses articles 421 et suivants la définition d'un acte de terrorisme. Ainsi on parlera de terrorisme lorsque des actions sont entreprises intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective afin d'organiser l'intimidation ou la terreur, qu'il s'agisse par exemple de séquestration, de destruction et dégradation, d'atteinte volontaire à la vie.

Suivant la gravité de l'atteinte, ces actes sont punis de 6 ans d'emprisonnement à une peine à perpétuité, le financement ou l'encouragement à de telles activités étant passibles de 15 ans de prison.

Voilà pour la lettre de la loi. Il semble bien cependant que les juges l'appliquent en fonction de considérations d'opportunité.

Ainsi, les marins syndicalistes et mutins du ferry Pascal Paoli, coupables en sus de séquestration dans la grève de la Société Nationale Maritime Corse Méditerranée, n'écoperont en 2009 que d'une ridicule peine avec sursis. On apprendra que la mutinerie, dans le cadre d'un « mouvement social », cela peut se comprendre! Une incitation bien évidente à recommencer puisqu'il y a plus à gagner qu'à perdre dans de telles actions terroristes.

Mieux encore, Myriam Haar, secrétaire, sera séquestrée en 2006 par les syndicalistes de l'hôtel où elle travaille sur l'île française de Saint-Martin. L'infortunée essaiera de s'échapper, sera rattrapée avec violence et subira d'un grave malaise cardiaque. Elle sera frappée, insultée, terrorisée. Les pompiers ne pourront la prendre en charge sous la menace des terroristes syndicaux.

Myriam Haar, manquera mourir et ses bourreaux seront condamnés à… 15 jours et un mois de prison avec sursis!

Imaginez-vous à sa place, face à de telles ordures, un marteau traîne quelque part et vous leur défoncez bien correctement la gueule. Que croyez-vous qu'il vous arriverait alors que vous seriez parfaitement dans votre droit? Qui deviendrait le méchant alors face à des juges dont un verdict si clément est une incitation à laisser le prochain otage cardiaque crever entre les mains de salopes syndicales?

Le message est d'ailleurs bien passé puisque la Confédération nationale du travail met en ligne dans le Jura Libertaire un texte intitulé « Séquestration: mode d'emploi » et annonce clairement la couleur.

Présentée comme une prise d'otage tout à fait honteuse de pauvres petits cadres qui, au fond, sont de simples exécutants, la séquestration des patrons avec occupation des locaux est surtout le dernier moyen pour des salariés floués et continuellement sacrifiés de donner une dimension plus médiatique à leurs luttes et d'alerter sur les plans pas du tout sociaux qu'on leur impose. Alors en attendant les prochaines barricades, voilà un petit vade-mecum de la séquestration et de ses éventuelles conséquences.

La violence des employeurs est dénoncée, une violence toute insupportable qui consiste à oser fournir du travail à quelqu'un qui en demande: « La recette est vieille comme le monde: d'un côté nous avons un taulier bien gras qui exerce une violence, à savoir celle de fournir ou pas du travail, plaçant ainsi le salarié sous sa subordination… »

Les conseils donnés sont éloquents et on comprend bien le but de la séquestration: faire signer des accords à l'employeur et le contraindre ensuite à respecter ces accords obtenus par la force, si possible en se servant d'un huissier compréhensif voire complice: « On peut toujours objecter qu'il y a une violence morale exercée, mais dès lors qu'un huissier qui est un officier d'État civil atteste que Tartempion paraît en bonne forme dans l'ensemble, c'est une brèche ouverte pour demander l'exécution forcée du contrat. »

La tactique du fait accompli devrait emporter la victoire des terroristes syndicaux car, comme le rappelle le site, le matraquage gauchisant des médias fait que: « Dans la pratique il y a peu d'entreprises qui iront jusque devant les juges, car elles savent qu'elles ont l'opinion contre elles puisque chacun s'identifie à un salarié de chez Sony, 3M ou Molex. »

Que la honte retombe donc sur ces quelques juges qui font du terrorisme syndical un recours attrayant pour ne le pas réprimer de façon à assurer une nécessaire prévention.

J'attends maintenant de voir comment les terroristes syndicaux CGT et CFDT de l'équipementier automobile Sodimatex à Crépy en Valois seront traités. Je souhaite que dans cette affaire les syndicalistes terroristes et leurs syndicats, à titre de personne morale, soient condamnés enfin à autre chose que du sursis. Je précise que menacer d'incendier une citerne de gaz de 5 000 litres dans leur usine pour racketer 21 000 euros par tête de pipe licenciée, c'est bien là également du terrorisme.

Prêter l'antenne à des fous furieux comme le font les médias qui incitent à se lamenter sur le sort de terroristes, c'est aussi un délit de complicité de terrorisme.

Que le racket semble marcher ne vient en rien atténuer les responsabilités des uns et des autres puisque déjà, dans les tracts, on commence à proposer aux camarades syndiqués un nouveau guide expliquant la méthode, en attendant qu'un jour la foule bien conditionnée applaudisse des deux mains des syndicalistes ayant fait sauté une centrale nucléaire. On n'y est pas encore, mais ce n'est ni grâce aux juges, ni grâce aux médias.

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* Xavier Collet est responsable du site de l'ADEL.