Montréal, 15 octobre 2010 • No 282

 

Chapitre premier (section un de la troisième partie) du livre Le Socialisme - Étude économique et sociologique, Éditions M.-Th. Génin – Librairie de Médicis – Paris (1938). (English version)

 

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Le socialisme – Le chiliasme socialiste

 

par Ludwig von Mises (1881-1973)

 

1. Origine du chiliasme

          Le socialisme tire sa force de deux sources différentes. D'une part, c'est une exigence éthique, politique et économico-politique: l'économie « immorale » du capitalisme doit être remplacée par l'ordre social socialiste répondant aux exigences les plus hautes de la moralité; la « dictature économique » exercée sur la masse par une minorité doit céder la place à un ordre coopératif seul capable de rendre possible l'avènement de la vraie démocratie; le système irrationnel de l'économie privée, l'économie anarchique fondée sur le profit, doit disparaître devant l'économie planifiée, seule rationnelle parce que seule fondée sur des principes uniformes. Le socialisme apparaît ainsi comme un but vers lequel nous devons tendre parce qu'il est à la fois moral et rationnel. Il s'agit donc de vaincre les résistances que lui opposent l'incompréhension et la mauvaise volonté. Telle est l'idée fondamentale du socialisme que Marx et son école appellent le socialisme utopique.

 

          Mais d'un autre côté, nous voyons le socialisme se présenter comme l'aboutissement nécessaire de toute l'évolution historique. Une force obscure, à laquelle il est impossible de se soustraire, conduit par degrés l'humanité à des formes plus hautes d'existence sociale et morale. L'histoire est un mouvement progressif de purification au terme duquel le socialisme représente la perfection. Cette conception ne contredit pas les idées du socialisme utopique. Elle les contient toutes en elle dans la mesure où elle postule que l'ordre socialiste est meilleur, plus noble et plus beau que l'ordre non socialiste. Mais elle les dépasse dans la mesure où elle considère l'évolution vers le socialisme – évolution qui lui semble un progrès, un mouvement vers un stade plus élevé – comme indépendante de la volonté humaine. Le socialisme est une nécessité naturelle, le résultat inévitable vers lequel tendent les forces de la vie sociale; telle est l'idée fondamentale du socialisme évolutionniste qui, sous sa forme marxiste, s'est donné à lui-même le nom orgueilleux de socialisme « scientifique ».

          On s'est récemment donné beaucoup de peine pour prouver que les idées qui dominent la conception matérialiste ou économique de l'histoire avaient déjà été exprimées avant Marx par d'autres penseurs, et parmi eux par certains de ceux que Marx et ses disciples se plaisent à qualifier dédaigneusement d'utopistes. Mais ces recherches et la critique de la conception matérialiste de l'histoire qui les accompagne ont tendance à restreindre beaucoup trop l'étendue du problème en ne s'occupant que des particularités de la théorie marxiste de l'évolution, de son caractère spécifiquement économique et de l'importance qu'elle donne à la lutte des classes, sans tenir compte que le marxisme est aussi une théorie de la perfection, du progrès et de l'évolution.

          La conception matérialiste de l'histoire contient trois éléments qui se combinent pour former un système clos mais dont chacun présente une signification particulière à l'intérieur de la théorie marxiste. Cette conception est tout d'abord une méthode déterminée de recherche historique et sociologique; en tant que telle elle essaie d'expliquer la relation qui existe entre la « structure » économique et la vie tout entière d'une période donnée. Elle est ensuite une théorie sociologique en tant qu'elle érige en élément sociologique un concept déterminé de classe et de lutte des classes. Enfin elle est une théorie du progrès, une doctrine concernant la destinée de l'humanité, le sens et la nature, le but et la fin de la vie humaine. Or cet aspect de la conception matérialiste de l'histoire, qui a moins attiré l'attention que les deux premiers, est précisément le seul qui intéresse la doctrine socialiste en tant que telle. Il est évident que la conception matérialiste de l'histoire, en tant que simple méthode de recherche, simple principe heuristique pour la connaissance de l'évolution sociale, demeure encore incapable de rien affirmer en ce qui concerne la nécessité de l'avènement d'une société socialiste. De l'étude de l'histoire économique ne découle pas d'une façon nécessaire la conclusion que la société tend vers le socialisme. Il en va de même de la théorie de la lutte des classes. Si l'on admet que l'histoire de toute la société antérieure se confond avec l'histoire des luttes de classe, il devient difficile de comprendre pourquoi la lutte des classes cesserait brusquement d'exister. Ne pourrait-on supposer que ce qui a toujours constitué l'essence de l'histoire continuera jusqu'à la fin des siècles à jouer ce rôle? Ce n'est que dans la mesure où elle est une théorie du progrès que la conception matérialiste de l'histoire peut s'occuper du but vers lequel tend l'évolution historique et affirmer que la ruine du capitalisme et la victoire du prolétariat sont également inévitables. Rien n'a contribué davantage à l'extension des idées socialistes que cette croyance en la fatalité du socialisme. Il n'est pas jusqu'à la majorité des adversaires du socialisme qui ne soient sous le charme de cette théorie et qui ne se sentent paralysés par elle dans leur résistance. L'homme cultivé craindrait de paraître rétrograde s'il ne se montrait imprégné d'esprit social, car l'âge du socialisme, le jour historique du quatrième état est censé s'être déjà levé et quiconque demeure encore partisan du libéralisme est par là même un réactionnaire. Toute conquête de l'idée socialiste qui nous rapproche du système de production socialiste, est considérée comme un progrès; toute mesure protégeant la propriété privée est un recul. Les uns avec mélancolie, ou même avec une tristesse plus profonde, les autres avec joie assistent à la disparition progressive de la propriété privée dans le cours des temps, mais tous sont convaincus que l'histoire l'a vouée irrévocablement à la ruine.

          En tant que théorie du progrès transcendant à la fois l'expérience réelle et toute expérience possible, le matérialisme historique ne relève pas de la science, mais de la métaphysique. L'essence de toute métaphysique de l'évolution et de l'histoire réside dans une théorie du commencement et de la fin, de l'origine et du but des choses. Ou bien elle est cosmique, auquel cas elle cherche à expliquer l'univers entier, ou bien elle est anthropocentrique et alors c'est sur l'homme seul qu'elle fait porter son effort. Elle peut être religieuse ou philosophique. Les théories anthropocentriques de l'évolution ayant un caractère philosophique sont connues sous le nom de philosophies de l'histoire. Les théories de l'évolution ayant un caractère religieux – théories qui sont toujours nécessairement anthropocentriques, car seule une doctrine anthropocentrique est capable de justifier la haute signification attachée à l'humanité par la religion – admettent généralement à leur base l'idée d'un paradis originel, d'un âge d'or dont l'humanité s'éloigne sans cesse davantage pour revenir finalement à un âge de perfection égale ou même supérieure. Tout cela implique en règle générale l'idée du salut. L'humanité sera délivrée par le retour de l'âge d'or de tous les maux qui se sont abattus sur elle dans l'âge du mal. La doctrine tout entière apparaît ainsi comme une promesse de salut sur la terre. Elle ne doit pas être confondue avec ce raffinement suprême de l'idée religieuse de salut que l'on trouve dans les doctrines qui transportent le salut de l'homme de sa vie terrestre dans un au-delà meilleur. Dans ces doctrines, le séjour sur terre de l'individu n'apparaît jamais comme une fin en soi; il n'est que la préparation à une existence d'un autre ordre, meilleure et sans souffrances, existence qui peut consister aussi bien dans un non-être que dans une dissolution dans le tout ou un anéantissement.

          Pour notre civilisation, la promesse de salut des prophètes juifs fut d'une importance particulière. Ils n'annoncent pas le salut dans un au-delà meilleur; ils annoncent un royaume de Dieu sur terre. « Vois, dit le Seigneur, voici venir le jour où l'on pourra en même temps labourer et moissonner, planter la vigne et aller au pressoir; et les montagnes ruisselleront de vin doux et toutes les collines seront fertiles(1). »  « Les loups vivront avec les agneaux et les léopards reposeront auprès des chevreaux. Un petit enfant conduira côte à côte les veaux et les jeunes lions et le bétail à l'engrais. Et les vaches et les ours iront ensemble au pâturage, et leurs petits reposeront côte à côte; et les lions mangeront du foin comme les boeufs. Et le nourrisson jouera près du nid de l'aspic, et l'enfant sevré mettra sa main dans l'antre du basilic. On ne pourra détruire ni faire de mal sur toute ma montagne sacrée; car la terre sera pleine de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer(2). » Une telle promesse de salut ne peut être accueillie avec joie que si elle concerne le futur immédiat. Et en effet Isaïe dit que l'homme n'est séparé de l'heure promise que par « un court moment »(3). Mais plus l'accomplissement de la prophétie se fait attendre, plus les croyants deviennent impatients. Que leur importe un royaume de salut dont ils ne pourront voir l'avènement? C'est ainsi que nécessairement la promesse du salut doit s'élargir en une doctrine de la résurrection des morts, d'une résurrection qui fera comparaître chaque individu devant le tribunal du Seigneur, lequel séparera alors les bons des méchants.

          Le judaïsme est plein de telles idées, lorsque Jésus apparaît au milieu de son peuple comme le Messie. Il ne vient pas seulement annoncer le salut imminent; il apparaît aussi comme le réalisateur de la prophétie, il apporte avec lui le royaume de Dieu(4). Il va parmi le peuple et prêche, mais le monde poursuit sa marche comme auparavant. Il meurt sur la croix, mais tout continue d'être comme par le passé. Cela ébranle tout d'abord profondément la foi des disciples. Sur le moment, ils sont désemparés et la petite communauté primitive se disperse. Seule la croyance dans la résurrection du Crucifié les ranime, les emplit d'un nouvel enthousiasme et leur donne la force de gagner à leur doctrine de salut de nouveaux adeptes(5). L'évangile de salut qu'ils prêchent demeure le même que le Christ avait prêché: le Seigneur est proche, et avec lui le grand jour du jugement et de la rénovation du monde, de la fondation du royaume de Dieu à la place des royaumes du monde. Mais à mesure que l'attente et l'espoir d'un retour imminent du Christ s'évanouissaient, à mesure que les communautés de grandissantes commençaient à se constituer en vue d'une plus longue période d'attente, la croyance au salut devait aussi se transformer. Aucune religion durable n'aurait pu se constituer sur la croyance en l'avènement imminent du royaume de Dieu; chaque jour qui se serait écoulé sans que la prophétie s'accomplît aurait menacé dangereusement la stabilité de l'Église. L'idée fondamentale du christianisme primitif que le royaume de Dieu était proche dut se transformer dans le culte du Christ, dans la croyance à la présence divine dans la communauté du seigneur ressuscité, et à la rédemption du monde pécheur par lui. Ainsi seulement pu se fonder l'Église chrétienne. Dès lors a disparu de la doctrine chrétienne l'attente d'un royaume de Dieu sur la terre. L'idée du salut s'idéalise: par le baptême, le croyant devient une partie du corps de Jésus. « Dès l'époque apostolique, le royaume de Dieu s'identifie avec l'Église, et il ne subsiste de l'avènement de ce royaume que la glorification de l'Église, la destruction de l'enveloppe terrestre et la libération du trésor étincelant de sa prison mortelle. En outre, le royaume de Dieu est remplacé par "l'Eschatologie", Ciel, Enfer et Purgatoire, l'Immortalité et l'Au-delà, ce qui représente un contraste de la plus haute signification avec l'évangile. Mais ce terme lui-même est dépassé et à la fin le royaume « millénaire » est réalisé dans l'Église elle-même(6). »

          Cependant, il y avait encore un autre moyen d'aborder les difficultés qui naissent du fait que la réalisation de la prophétie était repoussée beaucoup plus loin qu'on ne l'avait cru primitivement. On pouvait trouver un refuge dans la croyance qui avait jadis soutenu les prophètes. D'après cette doctrine, le Christ doit revenir et fonder sur la terre un royaume de salut qui durera mille ans. Condamnée par l'Église comme hérétique, cette doctrine revit sans cesse non seulement en tant que croyance religieuse et politique, mais surtout en tant qu'idée de révolution sociale et économique.
 

« Toute conquête de l'idée socialiste qui nous rapproche du système de production socialiste, est considérée comme un progrès; toute mesure protégeant la propriété privée est un recul. Les uns avec mélancolie, ou même avec une tristesse plus profonde, les autres avec joie assistent à la disparition progressive de la propriété privée dans le cours des temps, mais tous sont convaincus que l'histoire l'a vouée irrévocablement à la ruine. »


          Du chiliasme chrétien, qui se développe à travers les siècles avec une force constamment renouvelée, une ligne continue conduit au chiliasme philosophique, qui au XVIIe siècle représente l'interprétation rationaliste du christianisme, et de là à Marx et Lénine, en passant par Saint-Simon, Hegel et Weitling(7). Il est assez curieux de noter que c'est précisément le socialisme ainsi dérivé d'idées mystiques, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, qui se qualifie lui-même de socialisme scientifique, tandis qu'il cherche à discréditer en lui donnant le nom d'utopique, le socialisme enfanté par les considérations rationnelles des philosophes.

          Les métaphysiques anthropocentriques de l'évolution, à caractère philosophique, ressemblent dans tous leurs traits essentiels aux métaphysiques religieuses. Dans leur évangile de salut, on découvre le même curieux mélange d'imagination débordante et extatique, de banalité prosaïque et de grossier matérialisme qui se découvre déjà dans les plus anciennes prophéties messianiques. Tout comme la littérature chrétienne, qui cherche à interpréter les écrits apocalyptiques, elles tentent de prouver leur validité par rapport à la vie en interprétant les événements historiques concrets. Ce en quoi elles se montrent souvent ridicules, faisant intervenir en toute occasion importante une théorie qui non seulement rend compte de l'événement considéré mais qui embrasse en même temps toute l'histoire de l'univers. Combien de ces philosophies de l'histoire la guerre mondiale n'a-t-elle pas enfantées!
 

2. Le Chiliasme et la théorie de la société

          La philosophie métaphysique de l'histoire doit être distinguée rigoureusement de la philosophie rationnelle. Cette dernière est construite uniquement sur l'expérience et cherche à obtenir des résultats ayant un fondement logique et empirique. Là où elle est contrainte d'aller plus loin, elle tente de le faire au moyen d'hypothèses. Mais elle demeure toujours clairement consciente du point précis où l'expérience s'arrête et où commence l'interprétation hypothétique. Là où l'expérience est possible, elle évite de faire intervenir des fictions conceptuelles; elle ne cherche jamais à supplanter la science expérimentale. Son seul but consiste à unifier notre conception des événements sociaux et du cours de l'évolution historique. De cette façon seulement elle parvient à déterminer la loi qui régit les transformations des conditions sociales. En indiquant, ou essayant d'indiquer, la force sous l'action de laquelle la société se forme, elle s'efforce de révéler le principe qui gouverne l'évolution sociale. Ce principe est admis comme éternellement valable, c'est-à-dire que l'on considère qu'il agira aussi longtemps que la société existera. S'il en était autrement, il faudrait établir un second principe à côté du premier et montrer dans quelles conditions l'un et l'autre agissent. Mais il arriverait alors que la loi gouvernant l'alternance des deux principes serait la loi dernière de la vie sociale.

          La détermination du principe selon lequel la société se constitue et les transformations des conditions sociales s'accomplissent, est tout autre chose que la détermination de la voie suivie par l'évolution sociale. Cette voie est nécessairement limitée. Elle a un commencement et une fin. Le règne d'une loi au contraire est nécessairement illimité: il n'a ni commencement ni fin. Il est la continuité, et non l'événement. La loi est imparfaite si elle ne permet de définir qu'une portion de l'évolution sociale et nous laisse dans l'embarras au-delà d'un certain point. Elle cesserait par là même d'être une loi. L'évolution sociale ne peut s'achever qu'avec la société elle-même.

          La conception téléologique décrit la voie suivie par l'évolution dans tous ses détours et tous ses méandres. Aussi est-elle d'une façon typique une théorie de degrés. Elle nous montre les étapes successives que parcourt la civilisation jusqu'au moment où elle en atteint une qui est nécessairement la dernière puisque aucune autre ne la suit. Quand ce point est atteint, il devient impossible de comprendre comment le déroulement de l'histoire peut se poursuivre(8).

          La philosophie chiliastique de l'histoire se place au « point de vue de la Providence, point de vue qui se situe au-delà de toute sagesse humaine »; elle veut prophétiser, comme seul « l'oeil divin » pourrait le faire(9). Ce qu'elle enseigne peut être appelé Poésie, Prophétie, Foi, Espérance; en aucun cas ce ne saurait être de la connaissance ni de la science. Et l'on ne saurait davantage appeler cela une hypothèse, pas plus qu'on ne peut donner ce nom aux prédictions d'une voyante ou d'une tireuse de cartes. Ce fut la grande habileté des marxistes que de présenter leur doctrine chiliastique comme une science. Le succès était infaillible à une époque où l'on n'avait confiance que dans la science et où l'on repoussait toute métaphysique – à la seule fin sans doute de pouvoir se livrer les yeux fermés à la naïve métaphysique de Büchner et Moleschott.

          La loi de l'évolution sociale nous dit beaucoup moins de choses que la métaphysique de l'évolution. Elle limite a priori ses affirmations, en reconnaissant que sa propre action peut être contrariée par l'intervention d'autres principes. Mais d'un autre côté, elle n'admet aucune limite à sa validité. Elle prétend à une validité éternelle; elle n'a ni commencement ni fin. Elle ne s'abat pas sur nous comme un destin aveugle dont nous sommes les « victimes dépourvues de volonté et incapables de résistance ». Elle ne fait que nous dévoiler la force profonde qui dirige notre propre volonté en nous révélant la conformité de cette dernière aux lois naturelles et sa nécessité. En ce sens, elle éclaire, non pas la destinée de l'homme, mais ses actions.

          Dans la mesure où le socialisme « scientifique » est une métaphysique, un chiliasme et une promesse de salut, il serait vain et superflu de lui opposer des arguments d'ordre scientifique. Recourir à la raison pour lutter contre des dogmes mystiques est une entreprise vaine. On n'instruit pas des fanatiques. Il faut qu'ils se cassent la tête contre les murs.

          Mais le marxisme n'est pas uniquement un chiliasme. Il a malgré tout subi suffisamment l'influence de l'esprit scientifique du XIXe siècle pour tenter de donner à sa doctrine un fondement rationnel. C'est de cette tentative – et de cette tentative seule – que nous allons nous occuper dans les chapitres suivants.

 

1. Amos, IX, 13.
2. Isaïe, XI, 6-9.
3. Isaïe, XXIX, 17.
4. Nous n'avons pas à examiner ici de plus près la question de savoir si Jésus lui-même est ou non considéré comme le Messie. La seule chose qui nous importe, c'est qu'il annonça la venue imminente du royaume de Dieu et que la communauté primitive le regarda comme étant le Messie.
5. Cf. Pfleiderer, Das Urchristentum, 2e édition, Berlin, 1902, tome I, pp. 7 sqq.
6. Cf. Troeltsch, Die Soziallehren der christlichen Kirchen und Gruppen (Gesammelte Schriften, Tubingue, 1912, tome I, p. 110).
7. Cf. Gerlich, Der Kommunismus als Lehre vom tausendjährigen Reich, Munich, 1920, pp. 17 sqq.
8. Cf. Wundt, Ethik, 4e édition, Stuttgart, 1912, Tome II, p. 246. – Un exemple caractéristique de la rapidité avec laquelle les représentants de cette tendance sont disposés à considérer comme atteint le terme de toute évolution, nous est fourni par Engels dans son étude sur l'histoire de la guerre. Engels y exprime – en 1878 – l'opinion que la guerre franco-allemande représente dans l'histoire de la guerre « un tournant d'une tout autre importance que toutes les guerres antérieures ». « Les armes sont si perfectionnées qu'un nouveau progrès qui bouleverserait tout est devenu impossible. Quand on possède des canons capables d'atteindre un bataillon si éloigné qu'on le distingue à peine, et des fusils qui permettent d'obtenir le même résultat avec une seule personne comme cible et qui se chargent en moins de temps qu'il n'en faut pour viser, tout progrès ultérieur concernant la guerre de campagne est plus ou moins indifférent. L'ère de l'évolution est donc close de ce côté en ce qui touche l'essentiel. » (Herrn Dührings Umwältzung der Wissenschaft, p. 176.) – Jugeant des conceptions étrangères, Marx sait très bien mettre en lumière la faiblesse de la théorie des degrés. D'après cette doctrine, dit-il, « il y a eu une histoire, mais il n'y en a plus ». (Das Elend der Philosophie, traduction allemande de Bernstein et Kautsky, 8e édition, Stuttgart, 1920, p. 104) Il oublie seulement de noter qu'il en ira de même de sa propre doctrine le jour où la socialisation des moyens de production aura été réalisée.
9. Cf. Kant, Der Streit der Fakultäten (OEuvre complètes, tome I, p. 636)

 

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