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		Cette double folie mène à plusieurs calamités qui ont toutes leurs 
		solutions; mais celles-ci ne conviennent pas aux dévots de la religion 
		du tout-État. Elles offrent, en outre, aux bureaux l'occasion d'imaginer 
		des « dispositifs » que les politiques s'empressent de saisir pour 
		satisfaire leurs besoins électoraux. Ces dispositifs sont censés 
		remédier aux calamités qu'ils ont eux-mêmes créés avec l'aide de ces 
		bureaux. 
		 
		          
		Le projet de TVA sociale veut terrasser d'un seul coup plusieurs 
		calamités: manque de compétitivité, délocalisations, chômage, déficit de 
		la balance commerciale et déficit de la sécurité sociale. Si elle est 
		mise en oeuvre, elle créera à son tour une gerbe de nouvelles calamités.
		 
		 
		         
		En résumé, dans sa configuration présente, le projet est de majorer la 
		TVA, ce qui frapperait financièrement les importations en particulier 
		des pays à bas salaires. Ainsi, la pression sur le travail pourrait être 
		allégée et les importations amoindries, à condition évidemment qu'il n'y 
		ait pas de mesures de rétorsion. L'argent récolté permettrait de baisser 
		les charges sociales pesant sur ce travail, rendant ainsi nos industries 
		plus compétitives. Elles seraient aidées à supporter notre modèle social 
		que, paraît-il, « le monde entier nous envie »! Cette idée, en clair, 
		signifie de mieux financer ce que l'on dénomme le « trou de la sécu ».  
					
					          
		Tout reposerait en fait sur une aggravation des impôts. Selon les 
		annonces, la TVA de 19,6% serait augmentée pour tous les produits et 
		services, qu'ils soient fabriqués en France ou à l'étranger. Nul ne peut 
		dire aujourd'hui de combien elle serait augmentée. Des hypothèses 
		multiples sont avancées: de 1% à 2% au début et davantage après. Cette 
		hypothèse d'une première période de rodage, suivie d'un niveau 
		définitif, ouvrirait une période d'incertitudes pour les entreprises. 
		Pour situer les chiffres, un point de plus « rapporterait » 7 milliards. 
		La folie taxative étant omniprésente, il est même question de manipuler 
		la CSG (la contribution sociale généralisée) ce qui donnerait encore 
		plus d'argent à la voracité étatique. 
		 
		         
		Les commentateurs avancent une contre-vérité évidente: les ordinateurs 
		calculeraient la hausse, de telle façon qu'elle correspondrait aux 
		allègements de charges sociales prévus. Ce n'est qu'une plaisanterie. 
		Humainement parlant, le calcul est absolument impossible à faire. À 
		cette impossibilité majeure, s'ajoute l'impécuniosité permanente des 
		gouvernements de toutes sortes; tous les programmes sont les mêmes à cet 
		égard. Une fois la boîte de Pandore ouverte, il n'est pas possible que 
		le pouvoir, quel qu'il soit au sortir des urnes, ne cède pas à la 
		tentation de ramasser le maximum de sous à la faveur du grand 
		chambardement.  
		 
		         
		Ce grand chambardement s'attaquerait donc directement au pouvoir 
		d'achat, ce qui frapperait comme d'habitude sévèrement les plus 
		modestes. L'amélioration toute hypothétique imaginée grâce à 
		l'allègement envisagé des charges sociales est pour plus tard. On 
		reconnaît les « lendemains qui chantent », refrain du marxisme, idéologie 
		sous-jacente de la manoeuvre. 
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