Montréal, le 25 avril 1998
Numéro 8
 
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COURRIER
DES LECTEURS
  
 
MAGOUILLES 
DE LA CSST
 
     « Vous voulez dénoncer une autre stupidité proférée par nos élites nationalo-étatistes...? » 
     Oui en effet, je dénonce les sévices corporels et l'atteinte à mon intégrité physique que j'ai subis suite à des magouilles administratives et médicales, orchestrées par la Commission de la Santé et Sécurité au Travail (CSST Laval, assureur public dans les cas d'accidents de travail ou de maladies professionnelles) et par le Bureau d'évaluation médicale (BÉM) tous deux sous la responsabilité du ministère du Travail du Québec. 
     Puis-je me permettre de vous demander de faire un lien avec mon site: CSST, l'envers de la médaille. 
     Merci,  
  
Jean Godbout
jgodbout@colba.net
 
 
 
 
 
   Vous n'êtes pas d'accord avec le contenu d'un article? Vous avez une opinion à partager? Vous voulez dénoncer une autre stupidité proférée par nos élites nationalo-étatistes ou souligner une avancée de la liberté?    
  
LE QUÉBÉCOIS LIBRE  publiera toutes les lettres pertinentes. N'oubliez pas d'écrire vos nom et lieu de résidence. We also accept letters in English.  
 
 
 
 
 
 
 
 
MOT POUR MOT 
 
SÉPARATISME VS
NATIONALISME
  
  
         Séparatisme et nationalisme ne signifient pas la même chose. Le premier est une option politique qui implique la sécession d'une région et la création d'un nouvel État; le second est une idéologie qui glorifie l'appartenance à une collectivité homogène. On peut être modérément nationaliste sans être séparatiste (c'est le cas des libéraux du Québec) et on peut aussi être séparatiste sans être nationaliste (cas plus rare cependant: le directeur du QL a tenté de promouvoir cette position sans succès pendant quelques années). 
 
          Le séparatisme québécois pourrait théoriquement s'appuyer sur autre chose que des arguments nationalistes. La réalité est cependant que le nationalisme constitue l'équivalent d'une religion dans cette société, et que ce sont des arguments nationalistes qui sous-tendent l'essentiel du discours séparatiste. Appuyer la séparation du Québec veut donc dire s'allier avec ceux qui défendent les positions les plus collectivistes et les plus antilibertariennes de notre société. C'est pourquoi la position éditoriale du QL s'y oppose, même si le Canada est loin d'être un pays parfait. 
 
          Il est touchant de voir des séparatistes qui n'ont pas encore compris avec qui ils partagent leur combat et qui se surprennent des commentaires xénophobes qui reviennent régulièrement dans la bouche de leurs alliés. C'est le cas de Henry Norman, un membre du groupe des Intellectuels pour la souveraineté, qui publiait ce texte dans Le Devoir la semaine dernière sur l'affaire Bouthillier (18 avril 1998):
     (...) 
 
     La logique qu'il développe est simple, pour ne pas dire simpliste, voire intolérante et dangereuse. Posant d'abord comme principe l'égalité des électeurs, M. Bouthillier glisse sur l'instruction publique qui, transformant l'individu en citoyen idéal, lui inculque une langue, la langue commune, la langue officielle. Il se questionne en conclusion: « Comment, en effet, exercer ses droits de citoyen si l'on ne connaît pas la langue dans laquelle se déroule la vie politique? » Les anglophones et les allophones sont ainsi, à ses yeux, des analphabètes de la vie politique? 
 
     Or la vie, y compris la vie politique, (...) se déroule au Québec en plusieurs langues pour la simple et bonne raison qu'il y a sur ce territoire avec lequel on veut faire un pays, qu'il y a au coeur de la définition même de l'archétype du Québécois, plusieurs langues et plusieurs cultures. 
 
     Nous disons bien au coeur même de la définition du Québécois: pas un à-côté, un side-order duquel on s'accomode. Sans diversité, pas de Québécois. Sans reconnaissance de cette diversité, pas de pays.  
 
     (...) 
 
     Ce ne sont pas les compressions en santé ou en éducation qui feront en sorte que nous ne voterons peut-être plus pour le projet souverainiste: c'est la répétition de propos semblables à ceux tenus par M. Bouthillier dans les suites de ceux tenus par Philippe Paré, ex-député bloquiste de Louis-Hébert, et par Jacques Parizeau, ex-Premier ministre. Et peut-être, surtout, le silence justement des bloquistes et des péquistes à ce sujet.
  
 


 
 
MISE AU POINT 
 
Depuis la publication de cette édition, Le Devoir a fait cette mise au point: 
Le 18 avril, nous avons publié un texte d'opinion intitulé La langue, once again, signé par Henry Norman, membre des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO). Mardi, une note rectificative introduite en page A8 venait préciser qu'aux dires des dirigeants d'IPSO, aucun membre de ce rassemblement ne portait un tel nom. Après vérifications supplémentaires, il nous a été impossible de retrouver l'auteur du texte qui aurait, selon toute vraisemblance, utilisé un pseudonyme pour cacher sa véritable identité. Des raisons techniques (la disquette qui accompagnait le texte était endommagée) et de rapidité d'exécution du travail expliquent qu'on ait procédé à la publication de ce texte sans avoir la confirmation de l'identité de son auteur.
 
 
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