Montréal, le 24 octobre 1998
Numéro 23
 
(page 5) 
 
 
  page précédente 
            Vos réactions           
 
 
 
 
 
 
 
 
COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
  
     Une étude sur la taille de l'État versus la croissance économique par les chercheurs américains James Gwartney, Robert Lawson, et Randall Holcombe confirme une fois de plus le lien direct entre la bureaucratie étatique et l'appauvrissement. En 1996, les dépenses de l'État dans vingt-trois pays de l'OCDE accaparaient en moyenne 48% du PIB, contre seulement 27% en 1960. La croissance moyenne dans ces mêmes pays est passée, elle, de 5.5% dans les années 60 à... 1.9% dans les années 90! Comme quoi les fadaises des gauchistes sur le supposé « démantèlement de l'État » qui mènerait à la catastrophe économique n'est que pur mensonge. 
   
 
  *****
   
 
     Bill Clinton tente de se faire du capital politique en accusant le Congrès – dominé par les républicains – d'être un do-nothing Congress, de n'avoir rien fait à part tenter de le destituer. Les sénateurs et représentants du 105e Congrès n'auront pourtant pas chômé. Au cours des deux années de ce mandat, ils ont adopté 241 lois, soit 3% des 8359 projets de lois présentés! Quand on pense aux milliers de pages de réglementation qui découlent de l'adoption de chaque loi, on comprend pourquoi il faut des centaines de milliers de pousseux de crayon pour gérer la paperasse. Il est vrai que comparé à l'activisme politique qui régnait dans les années 70, la période actuelle semble bien tranquille. Le 91e Congrès avait, lui, adopté 695 lois sur les 29 031 projets présentés, soit une moyenne de 54 projets proposés par chaque congressiste! Est-ce peut-être à ces chiffres que les étatistes réfèrent lorsqu'ils parlent du « démantèlement de l'État »? 
(Chicago Sun-Times) 
 
   
***** 
 
 
     Lucien Bouchard poursuit son jeu de yoyo concernant la tenue d'un autre référendum sur la séparation, question de plaire à tout le monde et à sa soeur. Alors qu'il y a à peine quelques semaines il tordait le bras à son parti pour qu'un gouvernement péquiste ne s'engage à tenir un vote que si les « conditions gagnantes » sont réunies, il promet maintenant qu'il y aura un vote gagnant d'ici 2001 (donc, il pourrait y avoir un vote gagnant même sans conditions gagnantes?!). Conditions gagnantes ou vote gagnant, on va continuer à perdre notre temps à en parler si le PQ est réélu. 
   
  
  *****
   
   
     Thank God, la purification linguistique de la société distincte se poursuit grâce à la vigilance sans faille de nos élites. C'est maintenant aux wrenches et aux bumpers qu'on s'attaque. La Fédération des travailleurs du Québec a en effet obtenu une subvention de 20 000 $ (un pet!, les impôts annuels de trois ou quatre personnes seulement) du ministère de la Culture pour promouvoir l'utilisation des termes français corrects dans les garages de la région de Montréal. Le syndicat, en collaboration avec l'Office de la langue française, distribuera 80 000 cartes postes sur lesquelles apparaît l'illustration d'un outil ou d'une composante d'auto dont le terme anglais est largement répandu.  
 
  
  *****
   
   
     La ministre au grand coeur, Louise Harel, a annoncé l'octroi d'une subvention de 16 000 $ au Centre d'action bénévole Concert'action, dans le cadre des programmes administrés par le Secrétariat à l'action communautaire autonome. « Cette aide financière permettra à l'organisme d'intervenir bénévolement auprès des personnes dans le besoin », a-t-elle souligné. Si les programmes de soutien au « bénévolat » nous coûtent si cher, imaginez ce que ça doit être pour ceux qui font vivre les petits amis de la ministre! 
  
  
 
 
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
  TROIS DÉCENNIES D'ENDETTEMENT
 
 
          Le ministre canadien des Finances, Paul Martin, a annoncé que le gouvernement fédéral avait enregistré son premier surplus budgétaire en 28 ans dans l'année fiscale qui se terminait en mars dernier. Ce surplus atteint 3.5 milliards $. Le Canada connaissait il y a à peine quelques années des déficits records dépassant les 40 milliards $. Une annonce semblable a été faite il y a quelques semaines à Washington. Il a donc fallu presque trois décennies avant que les étatistes nord-américains (c'est encore loin d'être chose faite en Europe) ne se rendent à l'évidence qu'on ne peut pas sortir de son trou en le creusant toujours un peu plus.  
  
          Il reste bien sûr quelques vieux retardés qui ne comprendront jamais, comme l'économiste keynésien « renommé » John Kenneth Galbraith. M. Galbraith a travaillé à l'élaboration du New Deal dans l'administration Roosevelt pendant les années 1930. Il a passé le reste de sa vie à prétendre qu'on pouvait tout régler en dépensant des fonds publics à gauche et à droite. Il y a quelques années, il avait affirmé à la télévision canadienne que le gouvernement fédéral n'avait qu'à doubler ses déficits pour résoudre les problèmes économiques du pays. 
  
          Nous ne sommes évidemment pas sortis du trou pour autant. La dette nationale dépasse les 575 milliards $, les taxes tuent l'initiative privée et provoquent une fuite des cerveaux, des milliards sont encore gaspillés en subventions et programmes bidon de toutes sortes, etc. Il faudra probablement attendre quelques autres décennies avant d'annoncer de bonnes nouvelles sur ces fronts.  
  
  
 


 
 
 
À QUOI SERT
LA MAJORITÉ RÉPUBLICAINE?
 
 
          À la veille d'élections de mi-mandat où l'on s'attend à ce qu'ils augmentent encore plus leur majorité, les républicains viennent de montrer une nouvelle fois à quel point ils sont ineptes lorsque vient le temps de mettre en pratique leurs beaux discours sur la réduction de la taille de l'État. Le Congrès américain a en effet adopté la semaine dernière un budget de 520 milliards $ qui ne contient aucune baisse d'impôt – alors qu'on débattait il y a encore quelques semaines de réductions de 80 milliards $ – et qui dépasse même de 20 milliards $ les limites strictes de dépenses adoptées l'année dernière.  
  
          Le budget contient notamment le montant de 18 milliards $ demandé par Bill Clinton pour le Fonds monétaire international que des leaders républicains avaient juré de ne pas accorder. Il refinance la Tennessee Valley Authority, ce projet bidon du New Deal auquel on avait fièrement coupé toute subvention l'année dernière. Parmi les dizaines de dispositions frivoles qu'il contient, on retrouve aussi un programme pour distribuer des condoms aux employés fédéraux et des ordonnances pour contrôler la pornographie sur internet et pour changer la saison de la chasse aux canards dans l'État du Mississippi.  
  
          Des dissidents des deux partis ont critiqué le budget. Le sénateur démocrate de Virginie Robert Byrd a qualifié le texte de loi – 40 lbs, 4000 pages – de « monstruosité ». Chuck Hagel du Nebraska, un républicain, a demandé à ses collègues: « Est-ce que ça fait vraiment une différence d'avoir un Congrès républicain? Croyons-nous en quelque chose? » Le speaker à la Chambre des représentants, Newt Gingrich, considéré comme l'inspirateur de la supposée « Révolution conservatrice républicaine » depuis 1994, a tenté de justifier ce nouvel assaut bureaucratique négocié avec le président: « Dans une société libre, il faut en prendre et en donner. Si on ne collabore pas avec les démocrates sur les gros dossiers, rien n'est fait. » Et si c'était justement préférable que rien ne soit fait?! 
(Washington Times) 
 
 
 


 
 
 
DES CANDIDATS LIBERTARIENS
PLUS NOMBREUX
  
  
          Le Parti libertarien américain va briser un nouveau record en présentant le plus grand nombre de candidats de son histoire lors des élections de mi-mandat, le 3 novembre prochain. Au moins 850 candidats seront sur les rangs à tous les niveaux, des postes de sénateurs fédéraux et de gouverneurs d'État à ceux de commissaires scolaires. Il s'agit d'une augmentation de 16% du nombre de candidats depuis les élections de 1996, et de 31% depuis celles de 1994. Fait à noter, 153 libertariens tenteront d'obtenir un des 435 sièges à la Chambre des représentants, plus que tous les autres petits partis réunis.  
  
          C'est en Californie, au Michigan et en Indiana que l'on retrouve le plus grand nombre de candidats du PL. Le Parti libertarien est la troisième formation en importance aux États-Unis, loin toutefois derrière le Parti démocrate et le Parti républicain. En 1996, son candidat à l'élection présidentielle, Harry Browne, avait récolté un peu moins de 500 000 votes. 
(Libertarian Party News) 
   
  
 


 
 
 
BOURQUE VOGUE VERS UNE RÉÉLECTION
  
  
          La course à la mairie de Montréal s'achève dans la confusion, alors que le candidat et ex-maire Jean Doré réfléchit sur l'opportunité d'abandonner la course à la suite de la publication d'un sondage qui le place en 3e position. Aucun des trois candidats d'opposition n'a réussi jusqu'à maintenant à rejoindre le maire Bourque, dont l'appui populaire se raffermit de façon inversement proportionnelle, semble-t-il, au mépris que lui voue la classe des parlotteux médiatiques.  
  
          Dans un éditorial hystérique à La Presse, Agnès Gruda a mis en doute sa connaissance des dossiers, ses méthodes de gestion, et même sa santé mentale. Pourtant, quiconque a écouté la tribune téléphonique mensuelle du maire à l'émission de Claude Poirier le dimanche matin à CKVL ne peut qu'être stupéfait de sa connaissance de la ville. Pierre Bourque semble connaître par coeur l'état de chaque bout de ruelle, de chaque lampadaire et de chaque bac de fleurs dans cette immense ville, a une réponse à tout et semble réellement préoccupé par la qualité de vie des gens ordinaires. 
  
          Même si son programme électoral ne se démarque pratiquement pas de celui de ses adversaires, c'est peut-être parce qu'il est plus près des préoccupations des gens ordinaires que le maire Bourque a su regagner cet appui populaire, malgré les multiples déboires qui ont affligé son parti. Après des décennies pendant lesquelles l'administration municipale a été caractérisée plus par les rêves de grandeur de maires mégalomaniaques (Jean Drapeau et Jean Doré) que par les services aux citoyens, le style de gestion plus terre à terre de Pierre Bourque se démarque.  
  
          On a beau lui reprocher ses multiples voyages en Chine, le maire s'est tenu loin des projets grandioses qui ont mis la ville dans le trou financier par le passé. Selon Standard and Poor's – qui a maintenu la cote de solvabilité de Montréal il y a quelques jours – le budget municipal a connu de légers surplus au cours des dernières années, malgré une diminution des revenus. La firme note aussi que les dépenses d'exploitation en 1997 étaient au même niveau que cinq années plus tôt.  
  
          Pressés de choisir entre un candidat marginal ouvertement socialiste, un ex-maire dépensier qui n'a convaincu personne qu'il a changé, un ex-chef de police très rapide sur la gachette pour annoncer de futures subventions (notamment au projet de stade des Expos), et le maire actuel, les Montréalais semblent avoir choisi de garder l'équipe qui semble la moins olé olé sur le plan fiscal, malgré tous ses défauts. Les parlotteux en sont cramoisis: doit-on s'en surprendre? 
 
 
 


 
  
  
  
sommaire
 PRÉSENT NUMÉRO
page suivante