Montréal, le 20 février 1999
Numéro 31
 
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NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
COMPÉTITION BANCAIRE
 
 
                    Quelques semaines après le Non de Paul Martin aux projets de fusion des grandes banques, le gouvernement libéral a déposé un projet de loi qui permettra au moins de faire un autre pas en avant en ce qui a trait à l'ouverture du marché canadien aux banques étrangères. Présentement, six grandes banques canadiennes se partage 90% du marché des services bancaires. Cette absence de compétition est l'une des raisons majeures qui avaient amené plusieurs groupes à s'opposer aux fusions et le ministre à céder à ces pressions. 
  
          La loi permettra aux banques étrangères d'ouvrir de simples succursales au Canada, alors qu'elles doivent en ce moment mettre sur pieds une filiale canadienne indépendante, ce qui est beaucoup plus coûteux à administrer. Gennaro Stammati, président de Banca Commerciale Italiana et porte-parole de 45 banques étrangères établies au pays, s'est toutefois dit déçu de la timidité des mesures proposées. Les succursales ne pourront en effet accepter de dépôts de moins de 150 000 $, ce qui exclut des services aux petits épargnants. Elles devront donc se limiter pour le moment à offrir des services aux entreprises.  
   
          Le Canada a jusqu'en juin pour se conformer à des accords internationaux sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce, et la nouvelle mesure s'apparente à ce qui est pratiqué dans la plupart des autres pays industrialisés. Un livre blanc sur une réforme des services bancaires est prévu d'ici la fin de l'année et pourrait proposer une libéralisation accrue de ce secteur d'activité. 
(Financial Post) 
 
 

 
  
 
CONFUSION QUÉBEC
 
 
          En plus de créer constamment de nouvelles structures et de nouveaux programmes, les gouvernements occupent aussi une bonne partie de leurs énergies à brasser et à restructurer ceux qui existent déjà. Ainsi, le gouvernement provincial a amorcé l'an dernier la fusion de son réseau d'aide sociale avec celui des services aux demandeurs d'emploi, à la suite du transfert vers Québec des responsabilités fédérales dans ce dernier domaine.  
  
          Le résultat? « LA CONFUSION RÈGNE À EMPLOI QUÉBEC », nous annonce La Presse. Quelle surprise, la pagaille règne chez les pousseux de crayons, et les fonctionnaires voient se succéder les changements d'orientation dans les nouveaux Centre locaux d'emploi (CLE) nés de la fusion des centres Travail Québec et des centres d'emploi du Canada. Cette année, les budgets d'Emploi Québec ont été dépassés de 60 millions et l'organisme a dû informer en catastrophe les groupes subventionnés et les employeurs qu'ils ne recevront pas de chèques avant la fin du présent exercice financier, le 31 mars. 
  
          Mais ce n'est pas tout. La nouvelle cohabitation entre les services d'aide sociale et ceux de l'emploi crée des jaloux chez ceux qui doivent maintenant partager les mêmes bureaux. Selon La Presse, « du côté de l'aide sociale, où les règles d'attribution des prestations sont très rigides, on envie le laxisme du côté de l'emploi. Les fonctionnaires de l'emploi ont eu le mot d'ordre d'engager la totalité des fonds de 700 millions avant la fin de l'année. “Il y a eu des mots d'ordre d'y aller rondement”, confie un haut fonctionnaire. » C'est-y pas cruel, empêcher ces pauvres fonctionnaires de l'aide sociale de garrocher l'argent par les fenêtres comme le font leurs collègues de l'emploi! 
  
  


 
 
INTÉRÊTS DIVERGENTS
 
  
          Comme l'explique notre collaborateur Jean-Luc Migué dans ce numéro (voir DE LA RESPONSABILITÉ SOCIALE DE L'ENTREPRISE, p. 8), les entreprises se mettent souvent les pieds dans les plats en tentant d'aider « la communauté » pour se donner bonne conscience. « La communauté » étant par définition très diversifiée et composée de groupes d'intérêt souvent opposés, on se met inévitablement à dos certains groupes en voulant en aider d'autres.  
  
          Ainsi, Gilles Rhéaume du groupuscule séparatiste Le mouvement souverainiste du Québec demande 50 000 $ à la Banque de Montréal et à la Banque Royale « pour la défense des droits du français au Québec », après qu'on ait appris que ces dernières finançaient le lobby anglophone Alliance Québec. Le Mouvement national des Québécois, un autre lobby séparatiste, dénonce quant à lui l'engagement politique de ces institutions financières, non seulement envers AQ mais aussi au profit du Conseil pour l'unité canadienne, de même que leurs contributions aux partis politiques.  
  
          Les banques, comme toute entreprise, devraient se contenter de faire des profits pour leurs propriétaires et d'aider les individus qui composent leur clientèle au lieu de s'occuper des bonnes causes. On ne peut qu'être d'accord avec les propos de M. Rhéaume dans sa lettre adressée aux présidents des deux banques, où il affirme que cette implication « est contraire à l'éthique des entreprises et aux intérêts de vos actionnaires et de vos clients ». M. Rhéaume fait toutefois de la projection lorsqu'il parle des groupes anglophones et fédéralistes « qui frisent constamment le racisme et la discrimination ». 
  
          La Banque de Montréal préfèrent toutefois continuer de jongler avec les intérêts communautaires divergents au lieu de s'occuper de ses affaires. Elle a annoncé qu'elle verserait une contribution de 100 000 $ au prochain Sommet de la Francophonie qui se déroulera en juillet à Moncton. 
(Le Devoir) 
  
  


 
 
COFFRES GARNIS
  
  
          Le ministre canadien des Finances, Paul Martin, a déposé cette semaine un budget comprenant le premier surplus budgétaire depuis une génération, quelques petites baisses d'impôt, les hausses d'impôt déguisées habituelles (i.e. les taux d'imposition qui ne sont pas ajustés au taux d'inflation, ce qui pousse des tas de contribuables dans des échelles d'imposition supérieures à chaque année), plus de transferts pour les provinces, et plusieurs autres bonbons de quelques milliards à gauche et à droite. Bref, même si on a fini de s'endetter toujours plus, c'est le statu quo dépensier et interventionniste qui règne, et l'État fédéral n'est pas prêt d'être « démantelé » comme le craignent nos hurluberlus gauchistes.  
  
          D'ailleurs, il est intéressant de voir les chiffres des revenus et dépenses (source: Ministère des Finances) des dernières années pour comprendre comment Ottawa a réussi à éliminer le déficit tout en continuant à dépenser partout: c'est simple, ça s'est fait sur notre dos. Comme on peut le voir ci-dessous, alors que les dépenses sont restées relativement stables, les revenus eux ont grimpé en flèche. Ne cherchez pas où sont passées vos hausses de salaire depuis une décennie, elles sont dans les coffres de l'État fédéral. 

année             revenus          dépenses          déficit/surplus  (en milliards $) 

1990-91          119,3              151,4                -32.0 
1991-92          122,0              156,4                -34,4 
1992-93          121,4              161,9                -40,4 
1993-94          116,0              158,0                -42,0 
1994-95          123,3              160,7                -37,5 
1995-96          130,3              158,9                -28,6 
1996-97          135,5              154,5                -19,0 
1997-98          153,2              149,7                 +3,5 
1998-99*        156,5              156,5                   0,0 

*estimation 
  
  



 
 
BABILLARD LIBERTARIEN
  
  
       The St. Lawrence Institute and Les Amis de la Liberté
present an evening with:
 
Father James Sadowsky, SJ,
Professor Emeritus, Dept of Philosophy, Fordham University,
Board of Advisors, The Acton Institute,
Member, the Mount Pellerin Society.
  
  
          Father Sadowsky will address the subject of « The Option for the Poor », a theme frequently raised by religious leaders in the modern world in their exhortations to improve the lot of the poor. Father Sadowsky will argue that, just as we cannot improve the lot of the sick without an understanding of such sciences as biology and physiology, we cannot hope to improve the lot of the poor without a knowledge of the laws of economics. Otherwise, society risks falling into the trap Milton Friedman called « good ends, bad means. » 
  
          Father Sadowsky will contend that the best option for the poor consists in society embracing the free market. He will argue that, despite the rhetoric one hears, the problem does not consist in the mal-distribution of goods – « I am poor because you are rich » –  but rather in the lack of sufficient abundance caused by government interference with competition on the behalf of those who are already rich. Questions and discussion will follow. ADMISSION IS FREE. 
  
When:  Friday, March 5th, 1999, 7:30PM 
Where: The Montreal Press Club, mezzanine level of Europa Hotel, 
              1240 Drummond, below St. Catherine street. 
  
For more information about this or other activities contact: 
  
Sid Parkinson, Executive Director 
The St. Lawrence Institute 
514-233-8321 
sid@stlawrenceinstitute.org
 
 
 
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