Montréal, le 29 mai 1999
Numéro 38
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
  
     Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à la Fédération des producteurs de lait du Québec, qui continue à prendre la population pour des imbéciles en prétendant que la vente de margarine colorée jaune comme le beurre ferait en sorte de semer la « confusion » chez les consommateurs. La Fédération vient de remporter une victoire devant les tribunaux, un juge ayant statué que la province ne contrevient à aucune entente commerciale ni à un droit constitutionnel en réglementant cette coloration. La multinationale Unilever, qui contestait cette norme, avait fondé son argumentation sur la liberté d'expression – et donc sur le droit de choisir la couleur qu'elle souhaite pour son produit. La province de banane du Québec reste donc le seul endroit au monde où le gouvernement considère que les citoyens sont trop idiots pour faire la différence entre ces deux produits. Quant aux producteurs de lait, qui profitent bien sûr du fait qu'un produit concurrent devient ainsi moins attrayant pour le consommateur, ils se sont réjouit de voir le tribunal confirmer le droit du gouvernement de légiférer « contre les intérêts commerciaux des grandes corporations » pour protéger leur industrie. Les producteurs doivent avoir bien peu confiance dans les qualités évidentes de leurs produits pour tenir mordicus à une « protection » aussi ridicule... 
(Source: La Presse) 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT  
à Jean Paré, éditeur du magazine L'Actualité et responsable du conglomérat d'édition MacLean Hunter au Québec, qui a critiqué l'entente byzantine conclue entre le Canada et les États-Unis sur les magazines parce qu'elle ne « protégeait » pas assez les publications d'ici. Comme la presque totalité des gens d'affaires dans cette province lorsque leurs intérêts immédiats sont en jeu, M. Paré a préféré entendre le cliquetis des pièces de monnaie plutôt que sa conscience vaguement libérale dans ce dossier. Lui qui dénonçait pourtant il y a quelques jours les folies « socialistes » du système de santé au Québec dans sa chronique du Globe & Mail, s'en est malgré tout pris au gouvernement canadien pour avoir « capitulé » devant les pressions américaines. Cette entente permettra aux magazines américains d'aller chercher jusqu'à 18% de leur publicité chez des annonceurs canadiens, même sans publier de contenu canadien. L'entente reste restrictive, contient des tas de clauses compliquées qui seront pratiquement impossibles à appliquer, et s'accompagne de promesses de subventions et de crédits d'impôt pour les publications d'ici. Mais le lobby des magazines canadiens voulait plutôt fermer la porte à toute concurrence américaine sur le marché des annonceurs, en prenant soin bien sûr d'enrober cette protection dans un beau discours sur la défense de l'identité canadienne: « Le ministre pour les Américains, M. Marchi, a vaincu la ministre pour les Canadiens, Mme Copps », de dire Jean Paré, commentant les frictions entre le ministre du Commerce extérieur et la ministre du Patrimoine. Comme disent si bien les anglophones, « Patriotism is the last refuge of the scoundrel »! 
(Source: Globe & Mail) 
  
 LA BÉQUILLE DE BRONZE
à l'ex-président (1967 à 1974) de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), Marcel Pepin, qui a plaidé lors d'un discours devant les délégués de la centrale pour une mobilisation afin d'amener le gouvernement à favoriser la « liberté syndicale ». Alors que le Québec est l'endroit où la proportion de syndiqués est la plus élevée en Amérique du Nord, l'ex-parrain de la CSN soutient que le syndicalisme n'est que toléré ici et que l'activité syndicale se bute à de nombreux obstacles. M. Pepin demande ainsi au gouvernement de modifier l'article 1 du Code du travail « de façon à ce que le législateur reconnaisse qu'il doit favoriser la syndicalisation et que toutes les décisions rendues en vertu de ce code le soient dans cette perspective ». Même les mots ne veulent plus dire la même chose dans la province de banane québécoise, tout comme dans 1984 ou dans les ex-démocraties populaires. Dans le jargon de la mafia qui nous gouverne en effet, plus de « liberté syndicale » signifie bien sûr plus de facilité pour les rackets de protection de s'imposer à tous même contre leur gré sur les lieux de travail. Et tout ça parce que, selon M. Pepin, les syndicats sont « un véritable pilier de la démocratie »... 
(Source: La Presse)
 
 
 
 

 
 
 
 
VIVE LE QUÉBÉCOIS LIBRE !

 
          Le Prix du Québécois Libre est décerné cette semaine à Daniel Langlois, l'homme d'affaires montréalais qui a fondé la célèbre compagnie de logiciels multimédia Softimage (achetée depuis par Bill Gates), qui vient de lancer un nouveau complexe voué au cinéma expérimental et aux arts médiatiques à Montréal. Ex-Centris contient trois salles où seront diffusés des films et vidéos d'auteurs et d'indépendants, des films axés sur les nouvelles technologies, et d'autres oeuvres cinématographiques non commerciales. Le complexe accueillera également des expositions et des performances de nouveaux médias.  
  
          M. Langlois a investi 35 millions de ses propres dollars pour construire et faire fonctionner ce centre culturel qui, prévoit-il, ne sera pas rentable. Va-t-il donc faire comme tout le monde et demander à la ministre Machin de le subventionner pour les 25 prochaines années? Eh bien non, le mécène ne voulait pas avoir de comptes à rendre aux fonctionnaires et ne souhaitait aucune participation financière des gouvernements. Il ne croit pas à l'État-providence mais plutôt à la nécessité pour les gens d'affaires de s'investir dans la culture. Il a des idéaux et fait ce qu'il faut pour les réaliser sans quêter à gauche et à droite. 
  
          Voilà sur quelle base se construit et se diffuse un véritable art critique et indépendant. Pendant que nos cinéastes nationalo-gauchistes lèchent les bottes des bureaucrates destructeurs de génie et de créativité à l'Office national du film, à Téléfilm Canada et dans la multitude d'autres organismes qui subventionnent le cinéma « dépendant », les véritables créateurs comme Daniel Langlois agissent. Alors que pour d'autres, la meilleure façon de concurrencer les grosses productions américaines est de fermer les frontières du Canada, de réglementer le contenu télévisuel, de permettre à Radio-Canada de lancer des tas de nouvelles chaînes spécialisées aux frais de la reine, ou encore de multiplier par dix les subventions au « cinéma d'ici », Daniel Langlois préfère miser sur la qualité: « Le cinéma indépendant doit être présenté dans un meilleur environnement encore pour concurrencer le cinéma de type blockbuster et les mégaplex » 
(Source: Le Devoir)

 
 

 

 
ATTENTION!
 
 
Si vous en avez marre de vivre dans une société 
où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; 
dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes
et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle
et restreignent le dynamisme économique; 
dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité
sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; 
dans un monde intellectuel où les soi-disant 
« consensus nationaux » promus par une élite déconnectée 
servent de prétexte pour éviter les débats rationnels;  
  
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