Montréal, 19 février 2000  /  No 56
 
 
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LES PRIX BÉQUILLE
  
     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
au Regroupement des Comités de logement et Associations de locataires du Québec, un lobby de parasites qui voudraient que le gouvernement impose un contrôle obligatoire des loyers pour restreindre « la première cause d’appauvrissement des ménages québécois ». Dans un petit pamphlet qui est arrivé dans la boîte aux lettres du QL à Hochelaga-Maisonneuve, le Regroupement donne une série de conseils pour contester les hausses de loyers qui vont prochainement arriver. On y explique aussi que « Le logement n’est pas un bien de consommation comme les autres. Personne ne peut s’en passer. C’est un bien de première nécessité. Pour cette seule raison, le logement ne devrait pas suivre les règles économiques imposées à la plupart des biens de consommation. » Mais les règles économiques ne disparaissent pas simplement parce que le gouvernement décide de les abolir! S’il y a justement une règle économique incontestable dans ce domaine, qui a pu s’observer à de multiples endroits depuis des décennies et qui est acceptée par 99.9% des économistes, c’est que le contrôle des loyers ne fait que décourager la rénovation et la construction et conséquemment diminuer l’offre de logements. Pourquoi les propriétaires se fendraient-ils le c... s’il n’y a pas de profit à faire dans l’entreprise? Ah mais, le profit, quel concept abject! Ce serait tellement mieux si le gouvernement offrait un château à tout le monde. Et pourquoi s’arrêter de si bon chemin? Qui peut se passer de nourriture, de vêtements, d’électricité en hiver, de moyens de transport? Ce sont des produits de première nécessité, l’État devrait en prendre le contrôle et éviter de suivre les règles économiques habituelles. Voilà comment nos parasites du Regroupement répandent leur logique communiste sous prétexte de défendre les « droits » des locataires. 
  
  
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à Jean-François Lisée, ex-conseiller de Lucien Bouchard, qui vient de causer une autre commotion dans les rangs séparatistes avec le lancement de son livre Sortie de secours, dans lequel il propose d’abandonner l’idée de faire un référendum sur la séparation du Québec. M. Lisée est toujours présenté dans les médias comme un grand stratège, un journaliste émérite et un écrivain de talent. Mais chose certaine, c’est un minus intellectuel qui n’a de nouveau à offrir que la bonne vieille rengaine nationalo-étatiste. Dans son livre, il trace un portrait sombre de l’avenir du Québec. La solution? Eh ben oui, « aller chercher des pouvoirs à Ottawa »! C’est pourquoi il propose plutôt de faire des référendums sectoriels, par lesquels l’État provincial pourrait obtenir de nouvelles responsabilités en attendant de toutes les avoir. Avoir un État à nous plus fort et plus interventionniste est, selon M. Lisée, la seule façon d’éviter le déclin du Québec. Si les parlotteux médiatiques peuvent passer deux semaines à pérorer sur un bouquin, c’est qu’il doit être d’une insignifiance particulièrement marquée. Pas besoin de l’acheter pour s’en convaincre, suffit de le feuilleter et de relever les perles de pensée collectiviste mystique ici et là. Comme cette phrase absurde par exemple: « Les Québécois ont également décidé de pousser la société à faire preuve de plus d’équité envers ses membres et de rétablir des équilibres que la loi du marché avait rompus. » (p. 59), et l’auteur d’énumérer ensuite quelques lois liberticides et redistributives adoptées récemment. Transcendant comme analyse! Choisissez la bonne interprétation: « Les Québécois ont également décidé de se pousser eux-mêmes à faire preuve de plus d’équité envers eux-mêmes » ou bien « La petite clique étatiste a également décidé de forcer les Québécois à cracher plus d’argent pour se bourrer les poches tout en entretenant les parasites »? 
  
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE
à Denise Boucher, présidente de l’Union des écrivaines et écrivains du Québec, le lobby des parasites écrivailleux, qui est allée se plaindre devant la commission parlementaire sur la culture à Québec des montants insuffisants que l’État redistribue dans les poches de sa gang. Mme Boucher a dit vouloir « trouver avec les instances décisionnelles et nos pairs des solutions adéquates à nos éternels problèmes de fiscalité, de juste répartition des budgets et de la protection de nos droits d’auteur ». Comme solution, elle a donné en exemple la Suède, ce paradis social-démocrate où les gens sont taxés à 70% mais où, preuve de grande civilisation, « on verse un salaire annuel décent aux écrivains afin de pouvoir soutenir une littérature nationale ». Après les artistes, voilà que ce sont les écrivains qui veulent devenir des bureaucrates! (voir LES ARTISTES VEULENT DEVENIR DES BUREAUCRATES, le QL, no 55) Mais l’idée n’est tout de même pas bête. Pourquoi l’État ne devrait-il pas aussi procurer une sinécure décente aux cuisiniers, question de soutenir notre cuisine nationale? Et une autre aux décorateurs intérieurs, pour l’avancement de la décoration intérieure nationale? Et une autre pour les coiffeurs, question de promouvoir une capillarité nationale de qualité, même s’il n’y a parfois rien en-dessous des cheveux de plusieurs... 
(Source: La Presse)
 



 
 
 
 
 
  
 
LE PRIX DU QUÉBÉCOIS LIBRE
  
          Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.  
 
          Le Prix du Québécois libre est décerné à Raymond Luk, le président d'HBESoftware, une jeune firme montréalaise qui développe des logiciels pour internet sur la plate-forme de développement Linux. Monsieur Luk a lancé son entreprise il y a quatre ans avec deux amis alors qu’il étudiait la musique à l’Université McGill, pour concrétiser sa passion pour l’informatique. Le siège social a d’abord été l’appartement du jeune homme d’affaires, mais l’entreprise a maintenant 50 employés et doit déménager dans des locaux plus grands. HBESoftware ira-t-elle dans la Cité du Multimédia, la patente ultra-subventionnée du ministre Landry dans le Vieux-Montréal? 
  
          « Il n'en est pas question, nous ne croyons pas au concept de la Cité. En plus d'être trop chère au pied carré, nous ne voulons pas vraiment nous établir proches de nos concurrents qui auraient peut-être un plus beau bar à cappuccino à offrir à nos employés. Je ne vois pas ce que le gouvernement fait là-dedans. Que ce soit à New York ou en Californie, il n'y a aucune implication du gouvernement, Dieu merci, et regardez le succès de la Silicon Valley ou de la Silicon Alley. Ce sont nous, les entrepreneurs, qui devons nous démarquer par l'excellence de nos produits pour imposer Montréal sur le marché international.  
  
          Nous avons plutôt un besoin urgent de firmes de capital de risque audacieuses et agressives, qui comprennent le marché des nouvelles technologies. Et si le gouvernement veut faire quelque chose pour toutes les industries du Québec, qu'il investisse plutôt massivement dans l'éducation. Nous avons un besoin urgent de diplômés, et ce n'est pas en coupant dans l'éducation que le gouvernement nous rend service, au contraire. Les subventions de la Cité, c'est de la poudre aux yeux. C'est juste bon pour les Bell, Vidéotron, QuébecTel et compagnie, pas pour les petites entreprises dynamiques comme nous. » 
  
          Voilà un discours libertarien plein de bon sens et courageux (c’est toujours risqué de se mettre les politiciens et les bureaucrates à dos dans une république de poutine où l’État a le bras long), qui rejoint exactement ce que notre chroniqueur Pierre Desrochers expliquait à propos de la Cité du Multimédia (voir LES TECHNOPOLES, UNE AUTRE MESURE INUTILE, le QL, no 38) 
  
          Mais si M. Luk tient de tels propos et refuse les subventions, diront les sceptiques, c’est qu’il ne croit pas dans l’interventionnisme étatique, c’est un néolibéral dangereux, un méchant capitaliste qui doit exploiter ses employés en les faisant travailler nuit et jour à petit salaire!! Fausse alarme, « Ici, c'est le royaume de la jeunesse, de l'énergie, de la curiosité et de l'entraide. Car c'est cela aussi, la culture hack, une entraide de tous les instants, de tes confrères de travail ou encore de la communauté Linux mondiale. D'ailleurs, d'ici deux mois environ, nous allons offrir à tous nos employés des participations fort généreuses dans l'entreprise. Nous tenons à eux et nous voulons que ceux-ci, en plus d'être heureux au sein de l'entreprise, puissent en retirer des profits. » 
  
          Tout ça sans que le sinistre Landry ait levé le moindre petit doigt... 
  
(Source: Le Devoir) 
(remerciements à M. Fraser pour avoir porté ce candidat au Prix du QL à notre attention)
 
 


 
 
ATTENTION!
          Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
   
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