Montréal, 25 novembre 2000  /  No 72
 
 
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COURRIER DES LECTEURS
  
NOTRE LANGUE, NOS DROITS, 
NOS INSTITUTIONS
 
 
          Re: EMINEM ET LA LANGUE DE CHEZ NOUS, le QL, no 71 
 
Bonjour Brigitte Pellerin, 
  
          Je ne sais votre âge, mais vous me semblez manquer un peu d'expérience de vie. Il vous serait bon de lire notre histoire contemporaine. Vous apprendriez comment était le visage (publicité) dans notre cher Québec. Dites-moi comment on peut demander aux nouveaux venus de parler le français s'ils peuvent lire deux langues sur les panneaux réclames, nos circulaires, etc. 
  
          Je pourrais en ajouter mais ne le ferai pas. Nos ancêtres, nos parents ont lutté pour sauvegarder notre langue, nos droits et nos institutions. Un peu d'histoire, cela nous permet d'éviter de dire des bêtises. 
  
André Lepage
  
  
 
 
 
LA QUALITÉ DU FRANÇAIS
  
  
          Re: EMINEM ET LA LANGUE DE CHEZ NOUS, le QL, no 71 
 
Bonjour, 

          J'aimerais vous donner quelques commentaires à propos de la qualité du français d'ici et du besoin de la protéger. D'abord, une phrase à la fin de votre billet m'a fait bondir: « ...la qualité de la langue, autant parlée qu'écrite, n'a jamais été si pauvre que depuis l'entrée en vigueur de la loi 101. » Je ne suis pas d'accord avec vous; je considère qu'elle s'est au contraire bien améliorée depuis les 20 dernières années, bien que je sois né il y a 30 ans. 

          Je le constate de plus en plus, tous les jours, avec la plupart des gens que je fréquente et ceux-ci proviennent de toutes les couches sociales, de tous les milieux. Mais auparavant, ne pas se mélanger et faisons l'analyse de la langue parlée indépendamment de la langue écrite. Alors que j'entendais souvent le mot anglais « tire » lorsque j'étais jeune, je suis surpris d'entendre presqu'exclusivement aujourd'hui son équivalent français: pneu. Je travaille dans un entrepôt et rencontre souvent des camionneurs, ils sont plus âgés en moyenne que les employés de mon entreprise. Ils vont parler: du receiving dock, de la warehouse et de leur dispatcher, alors qu'il est plutôt d'usage pour les employés en question d'utiliser les termes: quai de réception, entrepôt et répartiteur. 

          J'ai remarqué beaucoup d'autres exemples mais je ne m'en tiendrai qu'à ceux-ci. La qualité du français parlé que j'entend autour de moi n'est certes pas impeccable, mais je refuse de croire qu'elle s'est détériorée. Les anglicismes, quoiqu'encore nombreux, sont en perte de vitesse. Quant au joual, il est inhérent aux Québécois, tout le monde le comprend et certains l'utilisent plus que d'autres mais le même phénomène s'observe pour toutes les langues. Vous semblez accuser la loi 101 d'avoir appauvri le parler d'ici. Il me semble moi que le fait d'avoir passer une loi si sévère sur la langue a eu comme conséquence de conscientiser le peuple face à sa langue, même inconsciemment(!). 

          En ce qui a trait au français écrit, je m'incline. Les gens de ma génération ne savent décidément pas écrire alors que les baby-boomers, eux, ont une connaissance de l'écrit beaucoup plus forte. Il en a va de même pour la culture générale des Québécois. Mais comment une loi aurait-elle pu avoir cet effet? Je crois qu'il faut regarder du côté de l'enseignement. Lorsque j'étais en première et deuxième secondaire, il était bien intéressant de me démontrer qui était l'émetteur et le récepteur dans une discussion mais cela ne va pas m'apprendre à écrire! Les cours de français sont complètement passés à côté de leur objectif principal, celui d'apprendre l'orthographe et la grammaire, puis le vocabulaire. Mais je ne vois pas en quoi la loi 101 en serait responsable. Ce sont les nouveaux programmes depuis la réforme de l'éducation qu'il faut accuser. 

          Je ne suis pas borné en matière de langue et ne serai pas celui qui dira que notre avenir linguistique ne tient qu'à cette loi. Vous avez bien raison de dire que les gens s'intéressent à la langue française, d'eux-même. Toutefois, je crois que puisque nous ne sommes que 7 millions de francophones entourés de 300 millions d'anglophones dont la langue est celle d'une des plus grandes puissances économiques du monde, notre gouvernement ne peux rester insensible à ce fait. 

          Salutations, 
 

Gabriel Lavertu
  
  
 
 
L'IMPÔT, DU VOL?
 
 
Cher Monsieur Lemieux, 
  
          Dans votre article LIBÉRAUX ET LIBERTARIENS DEVANT L'IMPÔT (voir le QL, no 71), vous citez Rothbard: À l’instar de Herbert Spencer (1820-1903) et de Robert Nozick (1938-), pour qui l’impôt s’assimile à l’esclavage, Murray Rothbard (1926-1995) défie quiconque de « formuler une définition de l’impôt qui ne s’applique pas également au vol ». 
  
          Il n'y a pas de dépense possible sans recette équivalente. À partir du moment où les individus réclament des dépenses publiques, ils ne peuvent pas considérer comme du vol les impôts qui sont prélevés pour financer ces dépenses. Cette remarque de Rothbard n'a donc aucun intérêt. 
  
Pierre-Édouard Visse
Lille, France
  
  
Réponse de Pierre Lemieux:  
  
Cher Monsieur, 
  
          Merci pour votre message. Vous auriez raison si, par « les individus », vous vouliez dire « TOUS les individus ». Le problème est que certains individus (au mieux, une majorité, au pire une minorité organisée) demandent des dépenses publiques en leur faveur et les font payer par d'autres. Ergo, c'est du vol. 
  
          Cordialement, 

P. L. 
  
  

  
 
POSITION PRO-ALLIANCISTE DÉPLORABLE
  
  
          Re: LA CAMPAGNE À DEUX VITESSES DE STOCKWELL DAY, le QL, no 71 
  
Monsieur Masse, 
 
          Je trouve votre position pro-allianciste tout à fait déplorable. Comment pouvez-vous sympathiser avec la vision « moralisatrice » de l'Alliance canadienne? Comment pouvez-vous sympathiser avec un parti qui, une fois au pouvoir, se servira de l'État pour imposer ses impératifs moraux à la population canadienne? Ne devriez-vous pas suivre le conseil de Pierre Lemieux lorsqu'il disait qu'il faut se méfier de la droite orthodoxe car elle « est essentiellement étatiste et autoritaire »? 
  
Charles Desmoulins
  
  
Réponse de Martin Masse 
  
Cher Monsieur Desmoulins, 
  
          L'Alliance canadienne est une coalition de conservateurs, libertariens et populistes de l'Ouest, qui tente de s'élargir pour inclure des nationalistes québécois et d'autres groupes. À cause de cela, son programme n'est pas particulièrement cohérent – à preuve, le cafouillage sur la santé. Il est par ailleurs clair sur les questions morales auxquelles un gouvernement allianciste serait confronté: lors d'un vote en Chambre, les députés seront libres de suivre leur conscience ou l'opinion majoritaire de leur commettants; ou la question sera tranchée lors d'un référendum national. Je n'aime pas particulièrement la procédure dite démocratique fondée sur la tyrannie de la majorité – privatiser et enlever le gouvernement de là s'avère toujours une meilleure solution – mais tout de même, ce n'est pas le parti qui imposera alors ses impératifs moraux à la population, plutôt le contraire. 
  
          Oui, je me méfie comme M. Lemieux des penchants étatistes et autoritaires de la droite conservatrice. Par exemple, même si je crois qu'il faut serrer la vis aux criminels et se préoccuper d'abord des droits des victimes, la proposition allianciste d'aller beaucoup plus loin et de prélever l'ADN des accusés me semble tout à fait abominable. Mais je continue à croire – peut-être à tort, je n'ai pas de boule de cristal – qu'un gouvernement dirigé par Stockwell Day réduirait en gros le rôle de l'État et que les alternatives sont de toute façon bien pires. Le Parti libéral qui nous impose ses propres impératifs moraux depuis des décennies en nous forçant à financer sa propagande canadienne, ses débilités féministes et multiculturelles, ses programmes d'ingénierie sociale qui perpétuent l'infantilisation de populations entières vivant aux crochets de l'État, qui maintient par la force un système de santé socialiste et nous empêche de prendre nos propres décisions concernant notre santé – tout cela me paraît beaucoup plus grave que le « moralisme » de l'Alliance. La corruption morale des libéraux a d'ailleurs atteint un tel niveau qu'injecter un peu de moralisme dans la politique canadienne ne ferait peut-être pas de tort. 
  
          Au plaisir,  
 
M. M. 
  
  
  
 
NOS IMPÔTS POUR LES FRANCO-ONTARIENS
  
  
Bonjour, j'adore votre site et je le lis régulièrement. 
  
          L'autre jour il y avait à la télévision un reportage sur la situation des Franco-Ontariens. C'est alors qu'un de leurs porte-parole a lancé la phrase suivante: « Il nous faudrait seulement une minuscule partie des 100 milliards de baisse d'impôt annoncée pour améliorer le sort des Franco-Ontariens ». Dans ce cas-là, les assistés sociaux, les PME, la fonction publique, la forêt boréale, les agriculteurs, les étudiants, les chômeurs, les enfants pauvres et j'en passe n'auraient-ils pas droit eux aussi à avoir une minuscule partie des baisses d'impôt? Après avoir redistribué à chacun de ces groupes de pression une minuscule partie des baisses d'impôt, que restera-t-il au plus grand groupe de ce pays, celui qui représente le plus de personnes, soit les contribuables? Car se sont eux qui enrichissent le gouvernement, ce sont eux qui par leur grande bonté ont accepté de partager le fruit de leur travail avec tout le monde, le tout encadré par le gouvernement... 
  
          Et voilà comment fonctionne notre beau et grand pays, tout le monde se bat pour pouvoir avoir l'argent des autres. 
  
Vincent
 
 
 
ATTENTION!
          Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
   
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