Montréal, 15 septembre 2001  /  No 88  
 
<< page précédente 
  
  
 
 
François Morin est conseiller financier dans la région de Québec.
 
OPINION
 
LIBÉRALISATION DU COMMERCE
ET PAIX
 
par François Morin
  
  
          Au moment où vous lirez ces lignes, plusieurs jours nous distanceront des événements du mardi 11 septembre 2001. Le décompte des morts sera avancé et les coupables seront peut-être identifiés, voir même châtiés. Je ne m’éterniserai pas sur la nécessité de punir ceux qui ont commis ces actes, nous sommes tous en accord sur ce point. Je tiens aujourd’hui à vous entretenir d’économie et de paix.
 
          La libéralisation du commerce a favorisé une ouverture sans précédent aux cultures étrangères. La mondialisation a sans aucun doute rapproché, plus que toute intervention politique, les peuples du monde. Des Canadiens vivent à Hong Kong, des Japonais ont déménagé aux États-Unis, les Français côtoient les Allemands, etc. 
  
          Les « rapprochements » de cultures épanouissent les hommes, ils nous rendent plus sensibles aux conditions, aux valeurs de nos semblables. Plus les échanges économiques prennent de l’ampleur, plus les hommes apprennent à se connaître. Nous nous imprégnons de valeurs qui bien souvent étaient enfouies au plus profond de nous. Il en va de même pour tous les peuples. 
  
          Lentement mais sûrement les valeurs s’amalgament pour le meilleur. À chaque jour qui passe, nous devenons un peu plus frère et soeur. Nous puisons en chaque homme le meilleur et laissons tomber le reste. Vous me direz que c’est une vision utopique, je vous l’accorde. Nous nous dirigeons vers cet idéal et c’est ce qui compte. 
  
Deux exemples 
  
          Rappelons-nous l’Allemagne et le Japon. Il n’y a pas si longtemps, nous étions en guerre contre ces deux pays que nous comptons aujourd’hui comme de grands amis. Il faut rapidement étendre le commerce mondial pour que les ennemis d’hier deviennent les amis de demain. Personne ne tue ses amis. 
   
     « En plus de rapprocher les peuples sur le plan des moeurs et valeurs, le commerce rend plus difficile les affrontements pour d'autres raisons. Personne ne tue ses amis. »
 
          En plus de rapprocher les peuples sur le plan des moeurs et valeurs, le commerce rend plus difficile les affrontements pour d’autres raisons. Les pays développés économiquement se sont taillé cette place de choix grâce à la division du travail. Un tel avancement économique crée deux raisons supplémentaires pour limiter les guerres. 
  
Liens économiques 
  
          Dans le monde actuel, les étapes de production d’un bien sont souvent divisées entre plusieurs compagnies mais aussi entre divers pays. Si l’un de nos partenaires économiques entre en guerre, cela a inévitablement des répercussions chez nous et vice versa. Ce risque financier favorise un climat de paix entre partenaires communs. Plus il y a de pays partenaires, moins les guerres seront possibles. 
  
Perte de capital 
  
          Les économies capitalistes ont créé au fil des années beaucoup plus de richesses que n’importe quel autre système. Une guerre sera certainement plus coûteuse pour ces pays que pour d’autres qui en comparaison, possèdent moins. En favorisant les échanges commerciaux, nous créons de la richesse là où il n’y en avait pas. Lorsque les pertes seront élevées pour toutes les parties, la médiation deviendra vite la solution. Il faut mondialiser le capitalisme et ainsi répandre la paix. 
  
          Des catastrophes comme celles de mardi dernier freinent malheureusement ces efforts vers une amélioration des rapports entre les hommes. Il ne faut pas baisser les bras, il faut poursuivre cette oeuvre qui nous mènera vers un monde pacifique. La libéralisation du commerce est la voie de la paix plus que tout. 
  
          Les événements des prochains jours nous diront si cette pause vers la liberté et la paix sera longue ou courte. La guerre n’a jamais amené que terreur et souffrance, espérons que nous éviterons cette triste possibilité. 
 
 
 
<< retour au sommaire
PRÉSENT NUMÉRO