Montréal, 15 février 2003  /  No 119  
 
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Christophe Vincent travaille dans l'informatique et vit à Paris. On peut lire ses textes sur Le champ libre. 
 
LE CHAMP LIBRE
 
PATRONS VOYOUS OU ÉTAT OBÈSE?
 
par Christophe Vincent
  
 
          Comme différents plans sociaux se succèdent actuellement, assombrissant ainsi l'avenir d'un certain nombre de Français, Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont cru bon de monter au créneau et de traiter les dirigeants de ces entreprises de « patrons voyous ».
 
          S'il ne s'était agit pour eux que de dénoncer les fautes dont certaines de ces entreprises ont pu se rendre coupables – la pollution au plomb par Metaleurop par exemple –, ils auraient eu parfaitement raison. 
  
          Mais Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin ont surtout donné l'impression de jouer à cette occasion les gauchistes de circonstance car, à mots couverts, ce qu'ils semblaient surtout reprocher à ces entreprises, c'est d'avoir osé licencier leurs salariés ou d'être en passe de le faire. Bref, si ça va mal, c'est comme d'habitude la faute des sales patrons! 
  
          On ne saura pas si nos deux révolutionnaires lambrissés reprennent aussi à leur compte les discours pathétiques que n'ont pas manqué de tenir à cette occasion un certain nombre de nos vrais gauchistes, vrais démagogues à savoir: 
  • D'abord, que si ces entreprises ont fait faillite, c'est parce qu'elles ont été mal gérées par des dirigeants incompétents. On se demande dans ce cas ce qu'attendent ces « experts » pour racheter ces entreprises, réembaucher l'ensemble du personnel et faire fortune en gérant, correctement cette fois, ces entreprises puisqu'ils s'en prétendent capables. 

  •  
  • Ensuite, que les dirigeants de ces entreprises étaient guidés par le profit – faute impardonnable s'il en est. C'est vrai quoi! Ces dirigeants ne pouvaient-ils pas en effet créer des déficits abyssaux et les faire combler par les pauvres Français à l'image de ce que font chaque jour nos grandes entreprises publiques (Le Crédit Lyonnais autrefois, France Télécom aujourd'hui, la SNCF chaque année, etc.)?
          Au lieu de s'accoutrer des poncifs gauchistes, Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin pourraient pourtant faire beaucoup pour que de tels plans sociaux n'aient plus lieu et que la situation économique en France s'améliore. 
  
     « Nos gauchistes d'opérette de l'Élysée et de Matignon savent maintenant ce qu'il leur reste à faire pour améliorer la situation économique de la France et arrêter l'hémorragie des faillites et des plans sociaux. »
 
          Pourquoi tant d'entreprises françaises se voient-elles en effet contraintes de fermer leurs portes? 
  
          C'est essentiellement parce que l'État obèse que nous avons en France empêche par ses trop lourds impôts un grand nombre d'entreprises d'être économiquement viables. Contrairement à ce qui a été dit dans tous les médias, si ça va mal, ce n'est pas à cause des patrons, c'est à cause de l'État et des trop lourdes charges qu'il fait peser sur l'activité économique. 
  
          Si l'État se réformait de manière à fournir des services meilleurs et moins chers aux citoyens – ce qui selon nous les libéraux est parfaitement possible –, il pourrait alors réduire les impôts qui pèsent sur les entreprises. Celles-ci seraient alors beaucoup plus facilement rentables et elles n'auraient donc plus à déposer aussi souvent le bilan qu'aujourd'hui. 
  
          Nos gauchistes d'opérette de l'Élysée et de Matignon savent donc maintenant ce qu'il leur reste à faire pour améliorer la situation économique de la France et arrêter l'hémorragie des faillites et des plans sociaux: entreprendre enfin les réformes libérales dont la France a besoin. 
  
          Mais en sont-ils seulement capables? 
  
 
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