Montréal, 15 avril 2004  /  No 141  
 
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À AJOUTER AU DOSSIER
DE LA MISANDRIE: MONSTER
 
Re.: LE MÉPRIS DES HOMMES (seconde partie – le cinéma), le QL, no 100 
 
          Une pièce à ajouter au dossier de la misandrie dans la culture est le film Monster. L'histoire, véridique, est celle d'une serial killer lesbienne qui tue des hommes qui acceptent ses propositions. Tout est fait pour que l'on prenne en sympathie ce personnage. À l'inverse, ses clients/victimes sont tous grotesques, parfois violents. 
  
          Pernicieusement, on prend le côté de la tueuse; «ils méritaient pas de vivre ces gars», pense-t-on en voyant ce contraste entre cette «pauvre femme» victime qui subit et ces gars violents. Sauf que c'est elle qui finira par les tuer. Il est même dit dans le film que c'est suite aux violences d'un client qu'elle commencera à tuer – en débutant par lui… Sauf que ce client n'est plus là pour se défendre. On n’a droit qu'à une version des faits. Mais bon, tout le film est une charge comme je l'ai dit. 
  
          Le drame c'est que les victimes sont des hommes et la coupable, une femme – lesbienne de surcroît. Car la violence ne peut être que masculine dans notre culture. Et quand elle ne l'est pas, eh bien c'est qu'elle est une réponse à la violence masculine. On n'en sort pas. Tout au long du film, on distille l'idée que c'est elle la victime du monde des hommes. Ses meurtres? Une juste revanche sur les gars. Le pire c'est que ceux qui s'émeuvent du destin de «cette pauvre femme» sont les mêmes qui haïssent Bush parce qu'il applique la peine de mort pour ce genre même d'assassins... 
  
Christophe Pickett
  
  
 
IS MICHAEL MOORE A TYRANT?
 
Re.: COMMENTAIRES SUR LE FILM BOWLING FOR COLUMBINE, le QL, no 140 
 
Sir, 
  
          Regarding Michael Moore, his proponents cite him as a great American dissident. His attraction is that he 'challenges' so-called conventional thoughts and is thus a purveyor of freedom in all its manifestations. One must wonder what is the line between freedom of speech and thought with outright misinformation? What allows, in our culture, for such a person and his subtle lies to be, well, praised? Is Michael Moore the price of freedom? In a larger sense, how does responsible freedom distinguish itself from the 'freedom fighters' of Middle American miliatiamen? Or is it a zero sum game? 
   
          On a personal matter, I consider Moore to be boorish in his onslaught of American culture. Ironically, he chastises the nation that tolerates his views and allows for his right to free speech. His film makes the leap from film as art to film as propaganda. At the end of the day, no matter how one may view him, he fails to offer a solution and thus is part of the problem. Is Michael Moore a tyrant? 
  
          Regards, 
Alessandro Nicolo
Montreal
  
 
Answer by Yvon Dionne: 
  
          Thank you for your interesting comments on Michael Moore. 
 
          Moore is certainly a dissident against George Bush. But being a dissident in the US is not the same as opposing the policies of the chinese government or any other despot in this world. I would like to see Michael Moore do that, in China, in North Korea, in Saudi Arabia, etc. If countries in the European Union were fond of Bowling for Columbine, it is because the movie reflects their own collectivist ideology. 
 
          There are degrees in dissidence as there are in freedom. For instance, I am probably more justified to call myself a dissident here in Canada because I oppose the increasing power of the State and the diminishing freedom of responsible individuals. Michael Moore is not asking for more individual freedom; rather he is promoting policies in line with the socialists in the US. 
 
          On the subject of freedom of speech, as far as I am concerned, people may say whatever they think as long as they are held responsible for what they say. I know by experience that truth is not always a clear-cut matter between black and white; the bipolarity between the evil and the good is very simplistic. The worst in misinformation or disinformation are probably state medias which benefit from public funding, without disregarding the power of ideologies (nationalism) and faith in many countries where organizations (religious and so forth) are really exercising power. 
 
          In Bowling for Columbine Michael Moore has many nice words about Canada. If his ideal for the US is Canada, well I must say that he is going to copy the worst from us as we do very often copy the worst from the US. 
 
          Yours, and thank you again for your note, 
 
Y. D. 
 
 
 
 
LES PROSTITUÉES: DE PAUVRES VICTIMES?
  
          Une jeune fille de 14 ans peut, selon la loi, assumer elle-même sa vie sexuelle; son dossier médical est confidentiel, même pour ses propres parents et elle peut décider de son corps (maternité, avortement et don d'organe). À seize, elle peut conduire une voiture, posséder un immeuble ou un commerce, et signer des contrats. 
 
          À quatorze ans elle peut donc choisir d'être payée pour ses relations sexuelles. À seize, elle peut choisir son métier comme tant de jeunes; elle choisit celui de prostituée. Elle devient travailleuse autonome au sens de la loi, entrepreneur privée. 
 
          À quatorze ans, alors que ses compagnes s'évertuent à apprendre un métier, à préparer leur profession, elle commence à vivre le luxe défrayé par ses clients. À seize, elle a l'expérience, la clientèle, et l'habitude du luxe. Son métier comporte des risques, comme tous les métiers payants. 
 
          À quatorze ans elle a beaucoup d'argent de poche. À seize, elle peut gagner autant qu'une professionnelle. 
 
          Pourquoi donc les représentantes des groupes féministes victimisent-elles toujours d'avantage les prostituées qui se placent en situation de victime pour en tirer profit ou sympathie? 
 
          Pourquoi donc les représentantes des groupes féministes, qui prônent pour les femmes l'autonomie financière et affective victimisent-elles les prostituées, et leur enlèvent-elles toute responsabilité quant à leur choix de vie? 
 
          Pourquoi donc les représentantes des groupes féministes qui considèrent la prostitution comme l'exploitation des femmes, ne parlent-elles pas du lien connu entre absence du père, délinquence et prostitution? 
 
          Pourquoi donc les représentantes des groupe féministes mettent-elles les blâmes uniquement sur les clients des prostituées, qui ont payé pour le service rendu selon l'entente? 
 
          La vraie question, c'est qu'une fois que la société a accepté qu'une jeune fille puisse faire ces choix, les parents restent responsables de la morale, des valeurs inculqués et de l'éducation donnée à ces jeunes filles et des conséquences de leur choix de vie familiale. 
 
Mariana Zuniga
Montréal
 
 
 
 
L'OBJECTIF DU LIBERTARIANISME
 
          M. Pierre-Édouard Visse, dans sa lettre intitulée «La Société Libertarienne est-elle réalisable?» (le QL, no 140), confond l'anarchie avec le libertarianisme. 
  
          La liberté est le principe fondateur du libertarianisme. Ce principe, découlant de la nature des choses, établit la relation de l'individu avec le pouvoir. Dans la tradition britannique, c'est le principe, si bien exprimé par John Locke, suivant lequel: l'Homme est reconnu être parfaitement libre d'ordonner ses actes et de disposer de sa vie et de ses biens comme il le veut sans dépendre de la volonté d'aucune autre personne. 
  
          De ce principe découle la «common law» qui distingue la propriété des droits et la capacité de l'auteur du droit d'en jouir et d'en disposer comme il le veut. Elle reconnaît le contrat suivant lequel, de consentement, les parties peuvent se lier d'obligations et la responsabilité légale de les exécuter. En d'autres termes, elle reconnaît que les parties peuvent, volontairement, établir la loi gouvernant leurs relations privées et la juridiction des tribunaux pour assurer l'exécution des obligations légalement entreprises. Aussi, elle reconnaît le pouvoir de l'auteur du droit de se constituer un fondé de pouvoir dûment autorisé à exercer sa capacité en son nom. 
  
          L'objectif du libertarianisme est d'assurer que ce principe de la «primauté du droit» est respecté par l'État. En d'autres termes, il est d'assurer que le peuple consent, en réalité, à l'exercice du pouvoir par l'État, par l'entremise de ses représentants dûment constitués au Parlement, ou encore, que le gouvernement exécutif soit responsable de sa conduite envers le peuple dûment constitué au Parlement. En somme, il est d'assurer le gouvernement constitutionnel de la société. 
  
Vincent Pouliot
Ancien chef du Parti Libertarien du Canada
 
 
Réponse de Pierre-Édouard Visse 
 
          Je remercie M. Pouliot de ses commentaires sur mon article. Néanmoins, ceux-ci sont assez obscurs et appellent une clarification.  
  
          Que signifie exactement «assurer un gouvernement constitutionnel de la société»? Si l'espoir de M. Pouliot est de ramener la taille de l'État canadien (par exemple) à celle de veilleur de nuit, puis, dans un deuxième temps, de trouver une forme de constitution qui fasse que l'État canadien ne déborde plus de ce cadre libéral, cet espoir est totalement vain dans la mesure où il n'existe aucune constitution qui puisse empêcher sa propre remise en cause. 
  
          La question que j'aimerais poser à M. Pouliot et à chaque personne qui se dit «libérale» (au sens européen du terme) est de savoir si s'opposer par la force à des réformes interventionnistes ou socialistes est, ou non, de son point de vue, conforme aux valeurs défendues par la doctrine du libéralisme. Cette question renvoie à la célèbre question qui était posée à l'époque d'Allende et de Pinochet: la doctrine libérale permet-elle de dégager une réponse univoque à la question: le libéral devait-il soutenir, ou au contraire dénoncer, Pinochet à l'époque des faits?  
  
          Cordialement, 
  
P.-É. V. 
 
 
 
 
LETTRE OUVERTE AU MINISTRE SÉGUIN
  
Monsieur le Ministre, 
  
          Je viens d'apprendre que vous comptez consacrer 7 millions de dollars supplémentaires pour contrer la violence envers les femmes («Budget Séguin», Le Soleil, 1er avril 2004). Comme contribuable, je m'interroge sérieusement à propos des sommes faramineuses investies pour les prétendus besoins des Québécoises et, partculièrement, en ce qui concerne la violence à leur endroit. Oui, il y a des femmes maltraitées comme il y a des vieillards maltraités, des enfants maltraités, des hommes maltraités, des bêtes maltraitées... 
  
          Lors d'une conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en 1995, de nombreux gouvernements ont produit des statistiques sur les violences faites aux femmes. D'après toutes ces enquêtes, une femme sur dix serait violentée. Or, deux éminents chercheurs, le démographe Hervé Le Bras et la Juriste Marcela Lacub, ont analysé la méthodologie des enquêtes. Ils l'ont dénoncée vertement. Les deux chercheurs contestent le fait, par exemple, que les statistiques mettent sur le même pied «le cas où une fois, au cours d'une dispute, le conjoint "a exigé de savoir où vous étiez", "n'a pas tenu compte de vos opinions", et où plusieurs fois il a "critiqué ce que vous faisiez", avec le cas où le conjoint vous a brisé la mâchoire et cinq dents d'un coup de poing rageur.» (M. Lacub et H. Le Bras, «Homo mulieri Lupus?», Les temps modernes, no 623, février-mars-avril 2003) 
  
          Notre société est en train de subir une véritable psychose habilement orchestrée par certaines associations féminines qui ont intérêt à grossir les faits. C'est comme si l'on essayait de faire croire que la femme n'appartenait pas à la condition humaine, qu'elle est incapable de méchanceté. Votre gouvernement tombe dans le panneau... 
  
          Je me demande dans quelle mesure les discours répétés dénonçant la violence faite aux femmes ne sert pas, en fait, et ce, dans une large mesure, qu'à masquer une violence féminine rarement dénoncée, une violence souvent maternelle, sujet tabou par excellence. Je vous invite à prendre connaissance des conclusions de chercheurs qui ont étudié la violence des femmes au Québec, conclusions inquiétantes parues dans la Revue québécoise de psychologie, vol. 22, no 3, 2001. Peut-être que, suite à cette troublante lecture, vous serez plus parcimonieux face à certains lobbys féministes très habiles dans l'art de la fabrication de fausses victimes... 
  
          Bien à vous, 
 
Jean-Pierre Gagnon,
enseignant retraité,
Bénévole de L'après-rupture
 
 
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