Montréal, 15 août 2004  /  No 145  
 
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Yvon Dionne est retraité. Économiste de formation (Université de Montréal), il a travaillé à la Banque du Canada (11 ans) puis pour « notre » État du Québec (beaucoup trop longtemps: 20 ans).
Page personnelle
 
CE QUE J'EN PENSE
  
CHOI-FM: MOINS OFFENSANT QUE LES RADOTAGES DES INTELLOS
 
par Yvon Dionne
  
  
          Que l'on aime ou non CHOI-FM (moi pas), il ne revient pas à l'État, via une caricature de tribunal qui est en fait un bureau de censure (le CRTC), de décider ce qui doit être dit sur les ondes. Ces ondes n'ont d’ailleurs rien de publiques et devraient être vendues au plus offrant, tout en respectant en priorité des règles assurant la concurrence. Si des propos offensants sont proférés, d'autres recours existent. 
 
Moins offensant que nos intellos 
  
          Ce qui a été dit sur CHOI-FM est peut-être moins offensant que les radotages tordus des bouches en cul-de-poule qui aiment se mettre dans une classe à part, celle des intellos; je pense en particulier aux experts en communication de nos universités et aux journalistes des médias soi-disant progressistes qui ne sont en fait que des larbins de leur maître, l'État. 
  
          Comme le disait si bien François Morin dans un article intéressant du dernier numéro du Québécois Libre (CHOI-FM: À BAS LA LIBERTÉ D'EXPRESSION, le QL, no 144): «La base de toute dictature, qu'elle soit fasciste, démocratique ou communiste, passe en premier lieu par le contrôle des armes et ensuite par celui de la presse.» 
  
          Rien de surprenant à ce que le chef du Parti québécois, Bernand Landry, se plie béatement à la décision du CRTC en reprenant les arguments de la ministre fédérale Liza Frulla. Le Parti québécois a toujours été d'accord avec les plus grandes bassesses crypto-communistes du Parti libéral fédéral. Parmi ces arguments, le CRTC serait, dit-on, un tribunal administratif. Il ne reste plus qu'à retirer le droit d'appel, déjà très restreint, et nous voilà au bon vieux temps des tribunaux populaires et de Dzerjinski, le chef de la Tchéka. 
  
          Fonctionnariser l'application des lois, voilà une méthode des libéraux et socialistes visant à étendre l'hydre des contrôles étatiques en adoptant une justice expéditive. Judiciariser des lois pour en laisser l'interprétation à des juges socialistes et collectivistes (comme l'ex-juge Louise Arbour, maintenant à l'ONU), voilà une autre méthode caractéristique de la période commençant avec Pierre Trudeau. 
 
     «Le CRTC serait, dit-on, un tribunal administratif. Il ne reste plus qu'à retirer le droit d'appel, déjà très restreint, et nous voilà au bon vieux temps des tribunaux populaires et de Dzerjinski, le chef de la Tchéka.»
 
          Voici un extrait d'un éditorial du National Post du 14 juin intitulé «Charter loopholes put liberties at risk»: «While much fuss has recently been made over the Charter's "notwithstanding clause" and how dangerous it is to Canadians, little mention is made of Section 1 and its ilk, which allow judges to decide which individual rights to uphold and which to discard according to their preferences.» 
  
          Et Liza Frulla qui veut nous faire accroire que les politiciens n'ont rien à voir d'une loi qu'ils ont votée et de gens qu'ils ont nommés. Et nos larbins intellectuels des médias et universités de marquer le pas. 
  
          Mais des points d'exclamation ont fusé de toutes parts, dans mon esprit, quand j'ai entendu le petit Mario déclarer à CHOI-FM que son parti (l'Action démocratique) revendique la juridiction du Québec sur les télécommunications. C'est à croire que le chef de l'ADQ n'a absolument rien compris. Liza Frulla, alors qu'elle était ministre à Québec, aurait revendiqué la même chose. Cette surprise évacuée, je me souvenais que Mario Dumont, aux dernières élections provinciales, ne savait plus sur quel pied danser; il avait si mal défendu son programme qu'au moment du vote on avait tous l'impression que ce programme était réduit à une critique de la publicité de Loto-Québec... 
  
Ça pourrait être pire... 
  
          Trêve des tromperies nationaleuses: que le CRTC soit à Ottawa ou à Québec ne change rien au problème de fond, soit le contrôle de l'État dans ce que se dit à la radio ou à la télévision. Je dirais même que si Québec contrôlait les télécommunications, nous aurions encore plus de chances de vivre sous une censure croissante de tous les médias, au nom du «bien commun»! 
  
          En effet, rien de pire qu'une république de bananes contrôlée par des souteneurs de jobards locaux seulement bons à nous assommer de leurs arguties sur leur bien commun. Et, faute de mieux, aussi bien avoir une multiplicité de gouvernements pour que le payeur de taxes ait un certain choix. Quand les gouvernements entrent en concurrence ils peuvent bien sûr s'allier pour nous exploiter et nous emmerder mais ça leur complique la vie. 
 
 
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