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              | Citoyenneté, identité et pluriethnicité |            
          Dès le début de la semaine, des plaintes de la part de la communauté 
          étudiante se sont mises à éclater de toute part. En effet, il ne 
          suffisait que de jeter un coup d’oeil
          
          à la programmation officielle pour réaliser que les diverses 
          conférences proposées convergeaient toutes dans le même sens. Le thème central de la 
          semaine était « Citoyenneté, identité et pluriethnicité ». Dix-neuf 
          conférences nous ont été présentées dont certaines mettant en scène 
          des individus de renom… Voici donc les points chauds (sic!) de ces 
          cinq journées… pénibles.
 La conférence d’ouverture 
          nous était imposée, car elle marquait le lancement de la semaine, 
          d’une nouvelle ère, d’un mouvement aux allures mondiales… Elle portait sur la crise de la citoyenneté qui frappe les 18-24 
          ans et était animée par nul autre que M. Michel Venne, directeur de l’Institut 
          du Nouveau Monde (INM). Brièvement, pour ceux qui ne sont pas 
          familiers avec l’INM, il s’agit d’un  organisme qui rassemble des 
          jeunes une fois l’an dans le cadre d’une université d’été et qui met en branle 
          des propositions et des projets portant sur la démocratie, le 
          gouvernement, la citoyenneté et autres sujets.
 
 Évidemment, M. Venne 
          était là pour vendre sa salade, nous faire la morale et nous dire que 
          la social-démocratie est la solution à tous les maux. À maintes 
          reprises, il a déclaré que l’individu, à lui seul, ne pouvait 
          accomplir de grandes réalisations dans la société et qu’il fallait 
          nécessairement se rassembler, communiquer, rêver, pelleter des nuages 
          et faire appel à l’aide gouvernementale pour que nos efforts ne soient 
          pas vains. Il a donné en exemple un jeune homme qui recycle 
          lui-même ses déchets et qui apporte une contribution personnelle 
          parce qu’il croit aux bienfaits du recyclage, mais qui fait tout cela 
          inutilement. En effet, il devrait être chapeauté par la communauté et 
          par les groupes sociaux pour que ses actions aient une valeur. En 
          dehors de la collectivité, point de salut.
 
 À la fin de ladite 
          conférence, j’ai demandé le micro et  questionné M. Venne. J’ai 
          fait l’erreur de débuter ma question par une présentation personnelle 
          et par les mots « Je ne suis pas d’accord avec vous… ». La réponse fut 
          immédiate: il fallait me huer et me peinturer dans un coin. Ma 
          question était légitime: « Monsieur Venne, ne croyez-vous pas que, par 
          les moyens que vous proposez, cela en vient à infantiliser l’individu 
          que de lui dire qu’il n’a pas de pouvoir, qu’il ne peut agir par 
          lui-même et qu’il doive être supervisé par un syndicat, un groupe de 
          pression ou un gouvernement? Ne faudrait-il pas plutôt laisser 
          l’individu libre d’innover, de mettre sa créativité à profit et de 
          démarrer des projets qui lui ressemblent et qui lui tiennent à 
          coeur? » C’était trop tard, j’avais trop parlé.
 
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