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                  La force de ce livre est qu’il s'appuie sur des 
                  principes historiques de droit, toujours valides, mais 
					malheureusement souvent violés. De Soto en fait un 
                  recensement en remontant aussi loin que le droit romain, en 
                  passant par les codes civil et pénal espagnols, les principes 
                  de droit commercial français et plusieurs autres pour soutenir 
                  l’idée que les réserves fractionnaires ont de tout temps été 
                  considérées comme un détournement de biens. Si cette pratique 
                  est toujours courante, c’est d’abord parce que le crime est 
                  payant, mais aussi parce que le sujet est complexe et porte à 
                  confusion. 
 La confusion la plus 
                  notoire se trouve entre le dépôt et le prêt. De Soto y 
                  consacre ses premiers chapitres. Essentiellement, un montant 
                  déposé dans un compte ne constitue pas un prêt à 
                  la banque, à moins qu’il en soit précisé ainsi. Les banques 
					utilisent tout de même ces fonds comme des prêts et les 
					prêtent à d'autres. Cette 
                  confusion, qui n’est rien de moins qu’une violation de 
                  la propriété, entraîne une réduction des réserves, c’est-à-dire 
					des montants 
                  déposés et maintenus dans les coffres des banques. On parle 
                  alors de réserves fractionnaires plutôt qu’entières. Cela entraîne une augmentation de la quantité de crédit, 
                  soit de monnaie fiduciaire, qui, à son tour, conduit aux 
                  cycles économiques.
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                   Jesús Huerta de Soto,
 Money, Bank Credit, and Economic Cycles, Translated
 from Spanish by Melinda A. Stroup, Ludwig von Mises Institute, 
                  2006.
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