Montréal, 26 novembre 2006 • No 203

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

Vous n'êtes pas d'accord avec le contenu d'un article? Vous avez une opinion à partager? ÉCRIVEZ-NOUS
Le QL publiera toutes les lettres pertinentes. N'oubliez pas d'écrire vos nom et lieu de résidence.

 

You don't agree with the content of an article? You have an opinion you want to share? WRITE TO US
We will publish all pertinent letters. Don't forget to include your name and place of residence.

 
 
 

L'AGRESSION NOUS MET DANS UN ÉTAT ANIMAL

 
 

          Ceux qui n'ont jamais été agressés ne peuvent savoir. Peu importe le motif, la gravité, les circonstances: la personne agressée n'est pas en état de raisonner: elle agit – ou plutôt, réagit – par instinct.

          J'ai été agressée à deux reprises et curieusement mes réponses ont été différentes. La première fois (j'étais en famille), paralysée par la peur et seulement capable de hurler de peur. La seconde (j'étais seule), j'ai poursuivi mon agresseur qui s'était emparé de mon sac à main et, l'ayant rattrapé, je me suis battue (j'avais 45 ans, je mesure 1,60 m, mon agresseur était une jeune homme de 18/20 ans de 1,80m) pour récupérer mon bien. Ce jeune homme a fait une chute dans un escalier et aurait pu se blesser, voire pire. Quel aurait été mon sort? J'ai agi en réaction: sans penser que j'étais plus faible ou que mon agresseur pouvait être armé.

          Comment peut-on demander à une personne agressée de penser au droit décrété par le législateur, de respecter la règle de la légitime défense et d'adapter sa réponse en fonction de « l'attaque »? C'est insensé. Seuls des gens ayant subi des agressions peuvent comprendre la peur, la détresse, la panique ou la colère qui vous envahit alors – et qui vous poursuit longtemps après. L'agression nous met dans un état animal dont nous faisons partie: face au prédateur, certains font le mort, certains se défendent, certains se rebiffent, certains tuent. Mon expérience me conduit à penser que selon le moment ou les circonstances, l'agressé peut réagir différemment mais, quel que soit l'épilogue, le responsable ne peut être que l'auteur de la menace. À l'heure où on fait appel à des experts dans tous les domaines et en particulier dans les tribunaux où ils pullulent, les anciens agressés ne seraient-ils pas les plus aptes à « juger » des agressions?

          Merci pour votre journal et à tous les ennemis des consensus, des idées reçues et du politiquement correct.

J. Peignier
 

 

LES IDÉAUX DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

 

Re.: LES THÈSES D'ATTAC RÉFUTÉES, le QL, no 143

 

          Justifier l'inégalité de la naissance de chaque homme par la simple capacité qu'il a, ou devrait avoir, à générer de la richesse, me semble simpliste, dangereux et profondément injuste. Comment celui qui naît dans un pays en guerre, où la maladie et la famine sont le quotidien, pourrait-il avoir le moindre espoir (et ce malgré tout le travail et les efforts qu'il pourrait fournir) de voir son avenir s'améliorer? C'est à mon sens une solution bien cynique que votre prétendue liberté pourrait lui apporter, sa seule liberté à ce moment se bornant à celle de mourir... Accepter l'idée que vous nous proposez ne peut qu'accentuer l'inégalité entre les « riches » et les « pauvres », entre ceux qui ont le choix et ceux qui ne l'ont pas.

          Dans un monde qui n'est pas le nôtre, votre « philosophie » pourrait séduire. Hélas, c'est en s'appuyant sur votre thèse du mérite individuel que quelques-uns justifient le pouvoir qu'ils ont sur les autres. Que ceux-ci le veuillent ou non, qu'ils soient nés ou à naître. La Révolution française est, pour moi, l'expression collective d'un refus de ces inégalités. Et non pas des expressions individuelles mutualisées comme vous le prétendez.

          Refuser l'inégalité, annihiler la transmission filiale ou divine du pouvoir, du savoir, du capital, créer une structure étatique nommée République française, garante de la liberté (de tous et non pas de chacun), de l'égalité (de tous et non pas de chacun) et de la fraternité (c'est-à-dire de la solidarité), sont pour moi les seuls vrais idéaux que la Révolution française avait pour but de transcender et d'imposer.

Jean-Christophe Thill
(Marseille, France)
 

 

PARIS ET LES DICTATEURS

 
 

          Il n'est pas inintéressant de rappeler que, malgré ses excès, Robert Mugabe a été reçu officiellement à l'Élysée alors que l'Union européenne avait interdit sa venue en Europe à la demande de la Grande-Bretagne.

          Paris a ainsi confirmé son grand intérêt pour les dictateurs prédateurs: Mobutu, Eyadema père et fils, Mugabe, Houphouët-Boigny. La France (en tant que nation) n'ayant que fort peu de relation avec le Zimbabwe, on peut souhaiter connaître la nature des relations que l'Élysée a nouées avec Mugabe.

          L'exemple du Zimbabwe montre l'effet paradoxal des aides internationales: si le Projet alimentaire mondial, financé par l'ONU, ne nourrissait pas la population du Zimbabwe, une insurrection pourrait éclater et renverser le dictateur. L'intervention du PAM rend plus supportable la politique de Mugabe et en favorise la pérennité.

Dr. Claude Garrier
 

 

SOMMAIRE NO 203QU'EST-CE QUE LE LIBERTARIANISME?ARCHIVESRECHERCHE LISTE DES COLLABORATEURS

ABONNEZ-VOUS AU QLQUI SOMMES-NOUS? LE BLOGUE DU QL POLITIQUE DE REPRODUCTION ÉCRIVEZ-NOUS