Du Grand Rattrapage au Déclin Tranquille | Version imprimée
par Vincent Geloso*
Le Québécois Libre, 15 juin 2013, No 312
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Dans son essai Du Grand Rattrapage au Déclin Tranquille, l'historien économique Vincent Geloso procède à une solide démonstration prouvant que ce qui a été largement présenté comme une « Révolution Tranquille » (1960-1976) n'était pas une véritable révolution, ni ne fut réellement synonyme de progrès général pour les Québécois. M. Geloso propose la thèse inédite et audacieuse que c'est la période allant de 1945 à 1960, à laquelle on a accolé l'étiquette infamante de « Grande Noirceur », qui devrait plutôt être vue comme le début de ce qui aura été pour la société québécoise un authentique « Grand Rattrapage ». Comme le montre l'auteur avec une indéniable rigueur intellectuelle, de fortes tendances modernisatrices étaient observables au Québec bien avant 1960, et non seulement la soi-disant Révolution Tranquille n'aurait pas innové autant que le prétend la version historique officielle, mais elle aurait même contribué à ralentir certains progrès pourtant bien nécessaires.

Nous reproduisons ici, avec l'aimable permission de l'auteur, l'introduction de cet ouvrage qui fait exploser certains mythes jusqu'à présent bien ancrés, tout en permettant d'aborder l'histoire du 20e siècle québécois à partir des faits tels qu'ils étaient.

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« In so far as a scientific statement speaks about reality, it must be falsifiable; and in so far as it is not falsifiable, it does not speak about reality. » – Karl Popper, 1959

En 1982, la romancière Anne Hébert obtient le prix Fémina pour son oeuvre Les Fous de Bassan, qui relate l'histoire d'un meurtre commis sur la Côte-Nord à l'époque de la « Grande Noirceur ». Ce court roman est une parfaite illustration de l'image que nous nous faisons aujourd'hui du Québec des années 40 ou 50: sous-développé, pauvre et ignorant. Les manuels d'histoire nous proposent, tout comme le roman d'Anne Hébert, la même vision sombre et négative de cette période de notre histoire qui va de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1960. Époque triste marquée par la censure et le retard culturel, la Grande Noirceur fut suivi, soutient le préjugé populaire, d'un âge d'or appelé ‒ tout aussi dramatiquement ‒ la Révolution Tranquille, expression devenue synonyme de libération sociale et culturelle. Difficile de trouver contraste plus frappant, que ces deux étiquettes simplificatrices mais séduisantes: Grande Noirceur, Révolution Tranquille.

Pendant la Grande Noirceur, l'État intervenait peu dans l'économie, les travailleurs, mal défendus par des syndicats ennemis du régime Duplessis, étaient exploités par des capitalistes étrangers. Toute puissante, l'Église gérait les écoles et les hôpitaux sans avoir de comptes à rendre. Elle régnait sans partage sur les corps et les esprits. Puis vint la Révolution Tranquille! L'État devient interventionniste. Surtout en économie. Il chasse l'Église des institutions publiques, c'est lui désormais qui gérera l'éducation et la santé. C'est donc au cours de la Révolution Tranquille et grâce à l'extension du rôle de l'État, prétend la légende, que le Québec réussit à se moderniser et à se développer. Cette vision est profondément gravée dans les esprits. Il est très difficile de s'en départir, presque dangereux de la contredire.

Les rares individus qui ont proposé une interprétation différente de notre histoire récente en savent quelque chose. L'historien et homme d'affaires Conrad Black, auteur d'une imposante biographie de Maurice Duplessis, fut le premier à s'écarter de l'orthodoxie historique(1). Selon lui, l'ère de la Grande Noirceur, dominée par le premier ministre Maurice Duplessis ‒ qui sera plus tard l'objet de tant de caricatures mensongères ‒ fut en fait une période de grande modernisation. Le jugement positif posé par Black sur Duplessis incita de nombreux universitaires à le qualifier d'« historien partisan », accusation qui les autorisait à passer son oeuvre sous silence(2). Écrite dans les années 1970, alors que les documents archivés n'étaient pas encore informatisées, la biographie de Black repose sur un nombre important de sources originales, aussi intéressantes d'un point de vue quantitatif que qualitatif, et constitue une base solide pour qui entreprend une réinterprétation rigoureuse de l'histoire du Québec.

Étant économiste de formation, spécialisé en histoire économique, j'ai vite développé une grande insatisfaction à l'égard des livres d'histoire portant sur les deux périodes évoquées ci-haut. La majorité de ces ouvrages ne fournissent aucune donnée chiffrée, aucune statistique. Lorsque ces dernières sont présentes, elles ne sont pas appuyées sur une approche économique raisonnée des faits historiques. Tout un volet de la science économique peut pourtant permettre au chercheur, à l'aide de théories et de données mesurables, de comprendre l'importance de certains événements historiques. Prenons l'exemple de l'économiste américain Robert Fogel, reconnu pour son oeuvre sur les chemins de fer aux États-Unis au cours du 19ème siècle(3).

Traditionnellement, les historiens admettaient ‒ sans avoir recours à des théories économiques ni à des données rigoureuses ‒ que les chemins de fer avaient été indispensables au développement économique des États-Unis. Fogel, qui remporta le prix Nobel d'économie en 1993, a contesté cette interprétation et proposé d'imaginer les États-Unis sans les chemins de fer. En utilisant la théorie économique pour interpréter les contre-exemples et les montagnes de données qu'il avait réunies (et qui soulevaient des doutes sur la vision traditionnelle), Fogel a démontré que contrairement à l'idée reçue, l'économie américaine n'a pas grandement bénéficié du développement des chemins de fer. En fait, l'économie aurait été d'une taille plutôt égale même si sa structure avait été très différente. L'exemple de Fogel n'en est qu'un parmi les centaines qui proviennent des départements d'économie et d'histoire économique(4).

Malheureusement, quand il s'agit de la Grande Noirceur et de la Révolution Tranquille, la majorité des « experts » n'ont pas recours à la puissante contribution de la science économique. Mon objectif est de corriger cette situation. Hélas, quand vient le temps d'étudier une époque précise, les économistes, sont souvent limités par l'accessibilité des données et statistiques. Par conséquent, leur jugement sur l'histoire économique du Québec commence rarement avant la seconde moitié des années 1970, bien après la fameuse Grande Noirceur(5).

Voulant remédier à ces lacunes, j'ai décidé en 2009, lors de mon arrivée à la London School of Economics, de consulter l'ensemble des archives nationales afin d'étudier la transition de la Grande Noirceur à la Révolution Tranquille. J'ai investi des centaines d'heures à transcrire des données encore inutilisées ou peu utilisées. Grâce à celles-ci, j'ai pu faire plusieurs constatations qui viennent contredire les idées reçues. Cette recherche est devenue le noyau de ce livre, qui propose la thèses suivante: la Grande Noirceur fut un Grand Rattrapage et la Révolution Tranquille, loin d'être une panacée, marqua au contraire le début d'un déclin tranquille.

De 1900 à 1939 ‒ c'est-à-dire pendant la période d'industrialisation du Québec ‒ en terme de niveau de vie, non seulement la province retarde par rapport au reste du Canada et à l'ensemble des pays développés, mais son retard s'accentue! C'est entre 1945 et 1960 que le Québec commence à rattraper le reste du Canada tant économiquement que socialement. C'est pourquoi on devrait qualifier cette période de « Grand Rattrapage » plutôt que de « Grande Noirceur ». À l'époque, les Québécois s'enrichissent plus rapidement que les Ontariens, les Canadiens ou les Américains. Ils réduisent rapidement l'écart qui les sépare des autres provinces en matière d'éducation. Leur santé s'améliore plus rapidement que dans le reste du Canada.

Les attitudes des Québécois évoluent. Dans le domaine économique, ils se montrent plus entreprenants, assument des risques plus importants, occupent des chantiers de développement qu'ils avaient auparavant négligés. Les moeurs des Québécois, dans la vie privée comme dans la vie publique, se transforment de manière importante: on se marie moins, on divorce davantage, le taux de naissance est à la baisse, la pratique religieuse également. Les Québécois vont plus longtemps à l'école et sont en meilleure santé.

Ces progrès se poursuivent à la même cadence pendant la Révolution Tranquille. Toutefois, l'intervention accrue de l'État, les lourdes dépenses publiques et l'endettement, finissent par réduire le potentiel de croissance économique de la province. L'omniprésence de l'État incite de nombreux groupes d'intérêts (syndicats, entreprises, etc.) à s'impliquer dans le processus politique. Au lieu de devenir des entrepreneurs privés au sein d'un marché libre, ils se transforment en entrepreneurs politiques en quête de traitements privilégiés. On puise à qui mieux mieux dans la poche des contribuables, des travailleurs et des consommateurs. Mes recherchent me permettent d'affirmer que les progrès accomplis pendant la Révolution Tranquille se sont produits en dépit de la Révolution Tranquille et non pas grâce à celle-ci. Cette période devrait être débaptisée et s'appeler désormais le « Déclin Tranquille ».

Un exercice de commémoration

Pourquoi donc considérons-nous comme véridique le portrait qui décrit le Québec d'avant 1960 comme retardataire, rétrograde et réactionnaire? Pourquoi voyons-nous la Révolution Tranquille comme une période idyllique? Une comparaison avec les États-Unis nous permettra de répondre à ces questions.

Les palmarès des « grands » présidents américains sont normalement construits en fonction des actions, décisions et personnalité de ces derniers. La performance économique et sociale du pays ne compte que pour très peu dans de tels palmarès. Insatisfaits, deux économistes les ont révisés en tenant compte de facteurs différents: l'inflation, la taille du gouvernement, l'ampleur du déficit et la croissance économique. Dans ces palmarès revus et corrigés, les présidents les plus célèbres ‒ Franklin Delano Roosevelt, Abraham Lincoln, Woodrow Wilson ‒ arrivent… au bas de la liste.

En contrepartie, d'illustres inconnus comme Calvin Coolidge, Warren Harding, Ulysses S. Grant et Martin Van Buren se situent au sommet(6) alors que dans la plupart des sondages c'est plutôt l'inverse(7). « Les derniers seront les premiers », surtout si l'on met au premier plan les considérations économiques et sociales. On constate alors que c'est pendant les présidences de Harding, Coolidge, Van Buren et Grant que les États-Unis ont vu l'économie progresser le plus rapidement(8).

Le premier palmarès ne diffère à ce point du second que parce que les hommes manifestent généralement un préjugé positif envers le pouvoir. Lorsque qu'il écrivait à l'un de ses correspondants que le « pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument », l'historien britannique Lord Acton ne parlait pas seulement des hommes politiques, mais aussi de ceux qui les jugent. Acton faisait référence à une tendance chez l'être humain en général et parmi les historiens en particulier à se montrer plus cléments avec les détenteurs de pouvoir, car ils jugent ces derniers en fonction de leurs actions(9). Il est en effet plus facile d'évaluer un politicien qui a entrepris des réformes importantes ‒ indépendamment des résultats obtenus ‒ qu'un politicien qui est demeuré passif. Si le premier politicien échoue, on dira qu'il aura au moins essayé. En fait, le rang plus ou moins élevé d'un président dans ces palmarès est étroitement lié au nombre d'Américains tués pendant son règne lors de conflits militaires(10). Plus il y a de morts au combat par rapport à la population américaine dans son ensemble, plus le président occupe un rang élevé dans le palmarès.

L'histoire économique nous enseigne pourtant que ce ne sont pas les politiciens les plus actifs qui sont les plus bénéfiques, au contraire. Depuis plusieurs années, le président américain Franklin Delano Roosevelt (1933-1945) est de plus en plus critiqué dans la littérature économique pour ses politiques économiques interventionnistes entre 1932 et 1939. Les économistes Albrecht Ritschl, Monique Ebell, Lee Ohanian et Harold Cole(11) ont tous estimé que les politiques interventionnistes du président ont en fait prolongé la Grande Dépression.

Malgré tout, on cite toujours le discours dans lequel le président Roosevelt déclarait qu'il « faut essayer de nouvelles méthodes pour sortir de la Grande Dépression, que si elles échouent, il faut en essayer une nouvelle mais que par-dessous tout il faut essayer. » Je ne prétends pas qu'il faudrait passer sous silence les bonnes décisions prises par les politiciens, mais il faut tout de même nous méfier de notre préjugé positif envers le pouvoir et les bonnes intentions qu'il affiche, pour nous livrer plutôt à une évaluation rigoureuse des résultats de l'exercice du pouvoir.

Les historiens québécois manifestent la même propension à juger positivement l'usage du pouvoir et les bonnes intentions qui l'accompagnent. Les odes à la Révolution Tranquille contiennent toujours des morceaux de bravoure vantant la nationalisation de l'électricité, la création de la Société générale de financement et de la Caisse de dépôt et placement, la prise en charge du réseau de la santé par l'État et la création du ministère de l'Éducation. Nous sommes-nous déjà demandé si ces politiques ont été vraiment bénéfiques? À l'exception notable de Jean-Luc Migué, je connais peu d'auteurs qui aient étudié sérieusement la question.

Un chercheur vraiment rigoureux doit impérativement se livrer à un exercice d'histoire contrefactuelle(12). Il ne s'agit pas de construire une histoire alternative, mais plutôt de créer une mesure de comparaison permettant d'évaluer avec justesse les événements historiques. Rien n'est écrit d'avance, l'avenir n'est jamais fixé par le destin. Les choix différents d'individus différents à des moments différents produisent des histoires différentes(13). L'utilisation de théories économiques, de méthodes statistiques ainsi que de bases de données établies à partir de sources authentiques, permet de créer cette mesure de comparaison ‒ toutes choses étant égales par ailleurs(14).

L'historien économique Niall Ferguson de l'Université Harvard a effectué un travail identique quant aux racines économiques et financières de la Première Guerre mondiale alors que l'historien Gary Kornblith s'est livré à un tel exercice pour la guerre civile américaine(15). L'économiste Douglas A. Irwin s'est livré à un exercice similaire en se demandant si l'industrie sidérurgique américaine aurait bien performé suite à la guerre civile de 1860-1865 si le gouvernement fédéral avait davantage favorisé le libre-échange au lieu d'adopter des politiques protectionnistes(16). Le rejet de l'idée d'un déterminisme historique quelconque ne signifie pas le rejet de l'idée de causalité(17). Au contraire, seule une juste identification des causes permet de comprendre et expliquer les événements du passé. Et c'est en identifiant ce qui aurait vraisemblablement pu se produire qu'on peut mieux comprendre ce qui s'est réellement passé.

Le Québec d'aujourd'hui serait-il si différent si l'État québécois avait été moins interventionniste? Ne serait-il pas plus prospère? S'il est vrai que la Révolution Tranquille n'a pas été aussi glorieuse que plusieurs le prétendent, il est permis de croire que le concept de « Grande Noirceur » a précisément été inventé pour dédouaner cette Révolution Tranquille et les politiques qui y sont associées de leurs conséquences négatives. La fabrication de notre « mémoire collective » aurait-elle donc eu comme objectif d'auréoler certaines actions afin d'en dissimuler les failles? C'est à ces questions que ce livre se propose de répondre.

Plusieurs historiens de la tendance dite « révisionniste » soutiennent que la Révolution Tranquille a commencé plus tôt au cours du siècle, qu'elle n'a pas été un point de rupture, mais un simple point tournant. Mon propos est fort différent. La thèse principale de ce livre est que la période de la « Grande Noirceur » en fut une de « Grand Rattrapage » et que la Révolution Tranquille n'a apporté ensuite que des changements mineurs aux tendances déjà en oeuvre pendant le Grand Rattrapage. En fait, la croissance économique et les progrès sociaux de la Révolution Tranquille ‒ contrairement à ceux du Grand Rattrapage ‒ furent accompagnés d'une lourde hypothèque sur le développement futur de la province.

La première partie du livre porte sur les changements économiques et sociaux qui se produisirent au Québec entre 1900 et 1960. J'y présente les données recueillies pendant mes recherches. Ce simple exposé des faits suffit d'ailleurs pour dissiper l'image mythique que l'on se fait généralement de la période dite de la « Grande Noirceur ». Nous verrons en effet que relativement aux autres provinces et pays, le Québec déclina économiquement et socialement jusqu'à 1945, mais qu'il progressa ensuite.

Dans la deuxième partie, je propose, en m'appuyant sur la théorie économique, une explication des changements présentés dans la première partie. Nous verrons qu'après 1945, les politiques publiques adoptées par le gouvernement provincial ont contribué à la croissance économique et à la modernisation du Québec. Nous verrons aussi qu'elles ont favorisé l'éveil des entrepreneurs canadiens-français ainsi qu'un changement d'attitudes au sein de la population à l'égard de l'industrialisation, du développement économique et du monde des affaires.

Dans la troisième partie, nous verrons que la Révolution Tranquille (1960-1975) n'a pas été une période de grand rattrapage, car ce dernier avait déjà débuté en 1945. Il se poursuivit simplement après 1960, en continuité avec le rattrapage économique et social observé pendant la pseudo Grande Noirceur. Une partie importante des progrès économiques et sociaux réalisés par le Québec pendant cette période furent la conséquence des changements amorcés entre 1945 à 1960, dont les fruits murirent entre 1960 et 1970. Nous verrons cependant que les réformes implantées pendant la Révolution Tranquille ont fini par hypothéquer la croissance économique du Québec et par créer une culture politique sclérosante. Au lieu de juger la Révolution Tranquille en fonction des décisions qui furent prises et des gestes qui furent posés, nous la jugerons comme nous l'avons fait pour la Grande Noirceur en fonction des résultats obtenus.

Notes

1. Conrad Black. Duplessis, Toronto, McClellan and Stewart, 1976.
2. René Durocher. « L'histoire partisane: Maurice Duplessis et son temps, vus par Robert Rumilly et Conrad Black », Revue d'histoire de l'Amérique française, 1977, Vol. 31-3, p.407.
3. Robert Fogel. Railways and American Economic Growth: Essays in Interpretative Econometric History, Baltimore, ML, Maryland University Press, 1964.
4. Pour des exemples pertinents, je suggère les livres suivants: Joel Mokyr. The Enlightened Economy: Britain and the Industrial Revolution, 1700-1850. London, Penguin Books, 2009; Deirdre McCloskey. Bourgeois Dignity: Why Economics Can't Explain the Modern World. Chicago, IL, University of Chicago Press, 2010; Douglass C. North & Robert Paul Thomas. The Rise of the Western World: A New Economic History. Cambridge, Cambridge University Press, 1973; Douglass C. North. Understanding the Process of Economic Change. Princeton, NJ, Princeton University Press, 2005.
5. Marcel Boyer. La performance économique décevante du Québec au cours des vingt-cinq dernières années. Montréal, Institut économique de Montréal, 2007; Gérard Bélanger & Jean-Luc Migué. « The Paradox of Slow Growth, High Income Regions », Economic Affairs, 2007, Vol. 27-3, p. 57-64; Jean-Luc Migué. Étatisme et Déclin du Québec: Bilan de la Révolution Tranquille, Montréal, Éditions Varia, 1999.
6. Lowell Galloway & Richard Vedder. « Rating Presidential Performance », dans: John V. Denson (éd.), Reassessing the Presidency: The Rise of the exécutive State and the Decline of Freedom, Auburn, GA, Von Mises Institute, 2001, Vol. 1-32.
7. Burton Fulsom Jr. New Deal or raw Deal: How FDR's legacy has damaged America, New York, Threshold Editions, 2008, p. 253-262.
8. Robert Fogel. The Fourth Great Awakening and the Future of Egalitarianism, Chicago, University of Chicago Press, 2000; Mark Gugliemo & Werner Troesken. « The Gilded Age », dans: Price Fishback (éd.), Government and the American Economy, Chicago, University of Chicago Press, 2007, p. 255-283; Amity Shlaes. The forgotten man: a new history of the Great Depression, New York, Harper Perennial, 2008.
9. Jonah Goldberg. « Might versus Right  », National Review, 25 octobre 2002, [http://www.nationalreview.com/articles/205314/might-vs-right/jonah-goldberg#] (page consultée le 8 mai 2011).
10. David Henderson & Zachary Gochenour. War and Presidential Greatness, Fairfax, VA, Department of Economics at George Mason University, 2012.
11. Monique Ebell & Albrecht Ritschl. Real Origins of the Great Depression: Monopoly Power, Unions and the American Business Cycle in the 1920s. London, Centre for Economic Performance at the London School of Economics and Political Science, 2008; Harold Cole & Lee Ohanian. « New Deal Policies and the Persistence of the Great Depression: A General Equilibrium Analysis », Journal of Political Economy, 2004, Vol. 112-4, p. 779-816.
12. Niall Ferguson. « Introduction », in Niall Ferguson (éd.), Virtual History: Alternatives and Counterfactual. New York, NY, Picador, 1997, Vol. 1-90.
13. Ibid., p. 71.
14. Il s'agit de l'objectif même de l'économétrie, c'est-à-dire l'étude statistique rigoureuse et empirique des phénomènes économiques. Cette discipline, combinée à un usage systématique de la théorie économique, produit des résultats convaincants, pourtant ignorés par la majorité des historiens du Québec, qui la considèrent avec mépris ou en ignorent tout simplement l'utilité; Robin Cowan et Dominique Foray. « Evolutionary Economics and the Counterfactual Threat: on the nature and role of counterfactual history as an empirical tool in economics ». Journal of Evolutionary Economics, 2002. Vol. 12, No. 5, p. 539-562; Par ailleurs, la logique contrefactuelle se base sur l'idée des « conditions » basées sur des « lois scientifiques » et des « conditions factuelles » dérivées de la théorie et non pas de la tentative de créer un monde parallèle ‒ voir Nelson Goodman. Fact, Fiction and Forecast. Cambridge, MA, Harvard University Press, 1983. p. 3-7. Finalement, Karl Popper ferme la boucle d'un tel raisonnement en affirmant que chaque observation et la compréhension de chaque fait dépendent d'une théorie interprétative. Karl Popper. The Logic of Scientific Discovery. Londres, Routledge, 1959 [2002].
15. Niall Ferguson. The Pity of War: Explaining World War I. New York, Basic Books, 2000; Gary J. Kornblith. « Rethinking the Coming of the Civil War: A counterfactual Exercise », Journal of American History, 2003, Vol.90, no. 1, p. 76-105.
16. Douglas Irwin. « Could the United States Iron Industry Have Survived Free Trade after the Civil War? » Explorations in Economic History, 2000, Vol.37, No 1, p. 278-299.
17. Karl Popper. The Poverty of Historicism. London, Routledge Publishers, 1988.

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*Vincent Geloso est candidat au doctorat en histoire économique à la London School of Economics and Political Science. **Se procurer le livre chez Archambault, Renaud-Bray ou Amazon.ca.