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					| Entretien avec Francis Pouliot, candidat libertarien |  
				
					| propos recueillis par Simon Leduc |  
				
					| Le 
		mouvement libertarien canadien n’est pas très connu du grand public. 
		C’est le Parti libertarien du Canada qui en est le véhicule politique. 
		Et le candidat de ce parti dans le comté montréalais d’Outremont, 
		Francis Pouliot, a accepté de répondre à mes questions.
 
 Sur le plan professionnel, quel est votre champ d’expertise?
 
 J’ai une maîtrise en politiques publiques du King’s College London et ma 
		formation professionnelle se porte largement sur l’analyse économique et 
		politique. J’ai d’abord travaillé pour l’Institute of Economic Affairs, 
		l’Institut Fraser et l’Institut économique de Montréal, qui sont des 
		centres de recherche économique privés.
 
 En 2014, je me suis joint à l’Ambassade Bitcoin en tant que directeur 
		des affaires publiques. J’ai agi pendant plus d’un an comme lobbyiste 
		afin de contrer toute tentative qui pourrait nuire à l’industrie Bitcoin, 
		comme coordinateur de la communauté Bitcoin locale et comme porte-parole 
		officieux de l’écosystème Bitcoin du Canada. En mai 2015, avec mon 
		partenaire Mathieu Gagnon, j’ai démarré deux entreprises d’échange 
		Bitcoin, Satoshi Counter et Satoshi Portal, toutes deux basées à 
		l’Ambassade Bitcoin, à Montréal.
 
 
  Vous êtes le candidat du Parti libertarien du Canada dans le comté 
		d’Outremont. Pourquoi avez-vous décidé de défendre les couleurs de ce 
		parti? 
 J’ai des convictions politiques profondes qui font partie intégrale de 
		ma personnalité. C’est un plaisir et un grand privilège de pouvoir 
		défendre ces convictions, sans aucun compromis, dans un parti politique 
		qui représente mes valeurs à 100%.
		Lorsque j’ai rencontré son 
		chef, Tim Moen, je me suis vite rendu compte qu’il était le politicien 
		avec lequel j’avais le plus en commun.
 
 Comment êtes-vous devenu libertarien?
 
 C’est l’aboutissement d’un long parcours intellectuel et idéologique. 
		J’ai toujours entretenu la notion romantique que le sens de ma vie était 
		de combattre l’injustice et de défendre les plus faibles. Au fil du 
		temps, je me suis rendu compte que les gouvernements, même ceux 
		démocratiquement élus par une majorité, étaient la source de la violence 
		et de l’oppression. Mes années d’étude et de recherche en politique 
		m’ont graduellement fait perdre toutes les illusions que j’entretenais 
		face aux gouvernements et aux institutions internationales qui, quoique 
		souvent animées de bonnes intentions, finissent inévitablement par 
		causer plus de problèmes qu’ils n’en règlent.
 
 Durant l’été, avant le début de ma maîtrise à Londres, j’ai lu le roman
		Atlas Shrugged d’Ayn Rand, qui m’a définitivement rendu 
		intellectuellement réceptif aux idées libertariennes. À King’s College 
		London, j’ai eu la chance d’avoir comme professeurs d’éminents 
		libertariens. C’est suite à une étude approfondie des théories de la 
		justice et de la liberté que je suis définitivement devenu libertarien 
		sur le plan intellectuel. Ceci m’a poussé à lire des auteurs comme 
		Friedrich Hayek, Milton Friedman et Ludwig von Mises – qui m’ont ouvert 
		les yeux sur les principes de l’économie de marché. Mon expérience en 
		tant qu’analyste politique et économique a confirmé ce que j’avais 
		étudié en théorie: presque toute implication de l’État dans la société 
		finit par avoir des conséquences négatives inattendues – il suffit de 
		savoir où regarder.
 
 Est-ce que vous avez déjà milité pour le Parti québécois?
 
 Oui! J’ai d’ailleurs travaillé pour la campagne électorale de 
		Jean-Martin Aussant en 2007 et il est éventuellement devenu l’un des 
		politiciens avec lequel j’ai le moins d’affinités. J’étais très 
		séparatiste dans ma jeunesse. Je crois que j’étais plutôt séduit par 
		l’idée qu’un gouvernement devait être très proche de sa population. 
		J’étais convaincu que la langue française finirait par disparaître au 
		Québec. Aujourd’hui, je ne suis plus du tout nationaliste, surtout parce 
		que le mouvement est fortement associé aux valeurs sociales-démocrates.
 
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					| « Mes années d’étude et de 
					recherche en politique m’ont graduellement fait perdre 
					toutes les illusions que j’entretenais face aux 
					gouvernements et aux institutions internationales qui, 
					quoique souvent animées de bonnes intentions, finissent 
					inévitablement par causer plus de problèmes qu’ils n’en 
					règlent. » |  
				
					| Je suis très heureux d’avoir vécu cette expérience. Le fait d’avoir 
		tellement évolué depuis ma jeunesse renforce mes convictions actuelles. 
		Je suis également heureux que mes parents ne soient jamais intervenus 
		dans mon parcours intellectuel. Mon père est assez libertarien et 
		résolument fédéraliste, mais il a très rarement essayé de me convaincre 
		que j’avais tort. Il n’a fait que me suggérer de lire Atlas Shrugged.
 
 Pourquoi n’avez-vous pas opté pour le Parti conservateur du Canada?
 
 Les conservateurs de Stephen Harper sont très étatistes. J’admets qu’ils 
		ont fait de bons coups sur le plan économique, notamment la signature de 
		nombreux traités de libre-échange. Je les appuie lorsqu’ils parlent de 
		baisses d’impôts, d’entreprenariat et de marché libre. Cependant, sur 
		plusieurs points, je les considère comme un grave obstacle à liberté et 
		la prospérité des Canadiens.
 
 Harper cherche à imposer ses valeurs sociales, s’oppose farouchement à 
		la légalisation d’échanges commerciaux non violents entre adultes 
		consentants (comme l’achat de drogue ou la prostitution), augmente les 
		pouvoirs de l’exécutif, appuie des politiques économiques archaïques de 
		gauche (comme la gestion de l’offre). C’est un militariste qui affaiblit 
		la sécurité de ma génération en créant des ennemis au Moyen-Orient. 
		Finalement, je ne leur pardonnerai jamais d’avoir été à l’origine du 
		ridicule torchon liberticide appelé le projet de loi C-51.
 
 Sur le plan économique, j’encourage modestement les conservateurs. Sur 
		le plan social, j’appuie plus les libéraux. Je suis farouchement opposé 
		au NPD et au Bloc québécois.
 
 Quelles sont les principales politiques que défend le Parti 
		libertarien du Canada?
 
 La réduction des impôts et des taxes et l’élimination des crédits 
		d’impôts, l’élimination complète de plusieurs agences réglementaires 
		(comme le CRTC), la fin de la gestion de l’offre en agriculture, 
		l’élimination totale du rôle du fédéral en santé, le rapatriement de nos 
		forces militaires, la légalisation des drogues, la légalisation de la 
		prostitution, l’élimination de barrières à l’immigration, la protection 
		des droits des détenteurs d’armes à feu, etc. De manière générale, le 
		Parti libertarien du Canada appuie toute initiative qui fait reculer les 
		pouvoirs de l’État.
 
 Comment définissez-vous le libertarianisme?
 
 Pour moi, c’est aussi simple que « vivre et laisser vivre ». Chaque 
		individu est unique et complexe, et nul n’est mieux placé que soi-même 
		pour prendre ses décisions.
 
 D’un point de vue éthique et moral, chaque individu est une fin en soi 
		et ne devrait jamais être considéré comme un moyen pour atteindre une 
		fin. La protection des libertés et les droits fondamentaux devraient 
		être l’ultime principe qui guide l’organisation sociale.
 
 Le libertarianisme peut être résumé par le principe de non-agression: aucun 
		individu ni groupe d’individus n’a le droit d’agresser quelqu’un en 
		portant atteinte à sa personne ou à sa propriété.
 
 Votre père, Adrien Pouliot, est le chef du Parti conservateur du 
		Québec. Est-ce que vous militer pour ce parti?
 
 Oui, je milite pour ce parti. Je considère qu’après le Parti libertarien 
		du Canada, le PCQ est le parti politique qui représente le plus mes 
		valeurs.
 
 Vous êtes l’ancien directeur du recrutement du Prince Arthur 
		Herald, qu’est-ce qui vous a mené à travailler pour le PAH?
 
 Lorsque je suis revenu au Québec après ma maîtrise en Angleterre, 
		j’étais à la recherche de militants politiques qui partageaient mes 
		idées et ma vision. L’équipe du PAH, et particulièrement son 
		fondateur, Alexandre Meterissian, m’a beaucoup impressionné. J’ai 
		grandement apprécié la liberté éditoriale et l’équipe d’auteurs. Ce fût 
		une superbe expérience et je recommande fortement à de jeunes 
		chroniqueurs de considérer écrire pour le Prince Arthur Herald.
 
 Quel est l’objectif du Parti libertarien pour ces élections?
 
 L’objectif du Parti libertarien est clair: augmenter la visibilité et 
		la portée des idées libertariennes. L’obtention d’un siège au Parlement 
		est un objectif secondaire. Avoir notre chef à la Chambre des communes 
		serait un outil formidable pour parvenir à cette fin. Ce n’est pas un 
		parti politique pour politiciens de carrière!
 
 *Entrevue publiée le 4 septembre 2015 
		sur le site du
		Prince Arthur 
		Herald.
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					|  |  
					| Première 
					représentation écrite du mot « liberté » en Mésopotamie, 
					environ 2300 av. J.-C. |  
				
					| Le Québécois Libre
 En faveur de la liberté individuelle, de l'économie de 
					marché et de la coopération volontaire depuis 1998.
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