Oeuvres complètes de Frédéric Bastiat, les 7 tomes réunis | Version imprimée
par Éditions de l'Institut Coppet*
Le Québécois Libre, 15 décembre 2015, no 337
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Oublié dans son propre pays, mais célèbre aux États-Unis, Frédéric Bastiat (1801-1850) est un auteur central dans la tradition libérale française. En tant que penseur politique, il a jeté une vive lumière sur le rôle de la loi et le périmètre de l’État, anticipant avec justesse le développement de l’interventionnisme, du fonctionnarisme et du socialisme. En tant qu’économiste, poursuivant l’œuvre de son maître Jean-Baptiste Say, et axant sa réflexion sur le consommateur, comme sur tout ce que « l’on ne voit pas », Bastiat a renouvelé l’étude de phénomènes aussi importants que la Valeur, l’Échange, ou la Concurrence. Il a aussi développé une théorie de l’Harmonie sociale et économique, contribution majeure à ses yeux, devant réfuter les fondements mêmes des différents avatars du socialisme.

Cette nouvelle édition de ses Œuvres complètes reprend le plan de Prosper Paillotet, fidèle ami de Bastiat, fournissant ainsi, en plus de ses principaux ouvrages publiés ‒ Cobden et la Ligue, Les Sophismes économiques, Ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, Les Harmonies économiques, etc. ‒, une large sélection de sa correspondance ainsi que des articles et des pamphlets, fruits éphémères de ses controverses avec ses contemporains.

Dans le premier tome sont rassemblés une large série de lettres échangées par Bastiat avec ses amis de toujours, Félix Coudroy et Victor Calmètes, ainsi qu’aux personnalités centrales de la pensée économique et du libéralisme à l’époque de la Monarchie de Juillet. Suivent ensuite ses premiers écrits, écrits de circonstances sur les matières fiscales ou économiques, d’où percent cependant une grande lucidité et un rare génie qui impressionnèrent tant Gustave de Molinari et les collaborateurs du Journal des Économistes.

Dans le deuxième tome ont été compilés les nombreux articles que Frédéric Bastiat a publiés sur le sujet du libre-échange et en opposition aux doctrines du protectionnisme, alors particulièrement en vogue. S’élevant à la hauteur des principes, Bastiat démontre la supériorité du libre-échange, qui n’est autre chose que l’échange libre, au double point de vue moral et économique. Sa polémique avec les protectionnistes y occupe une large place, et prend fréquemment la forme d’apologues, d’historiettes et de contes, où s’illustre le style caractéristique de Bastiat, drôle et vif, qui lui a attiré tant de lecteurs.

Le troisième tome contient le premier ouvrage publié par Bastiat, qui a assuré immédiatement sa réputation d’économiste auprès du public lettré parisien. Fasciné par la Ligue anglaise pour le libre-échange, et étonné par le peu d’écho que ses accomplissements recevaient en France, il traduisit des discours de ses principaux dirigeants, et ajouta une longue introduction. Si Frédéric Bastiat s’efface dans les pages de Cobden et la Ligue, c’est pour mieux faire ressortir la force des arguments en faveur du libre-échange, ainsi que les mérites de cette association anglaise, qu’il dupliqua par la suite en France.

Nous retrouvons dans le quatrième tome Les Sophismes économiques, où Frédéric Bastiat démasque les préjugés, les erreurs et même les mensonges de la pensée interventionniste et antilibérale, en construisant des histoires faciles à lire et à comprendre, se mettant ainsi à la portée du plus grand nombre des lecteurs. Suit la première partie des nombreux pamphlets, publiés par Bastiat pendant sa courte carrière d’économiste, et dont certains, comme La Loi, sont devenus de véritables classiques.

Le cinquième tome fournit la suite des pamphlets de Frédéric Bastiat. Souvent composés à la hâte, en réponse à des idées fallacieuses lues dans les journaux ou entendues à la tribune de l’Assemblée nationale, ces courts écrits renferment dans leur spontanéité toutes les idées de leur auteur sur des sujets aussi divers que la politique étrangère (Paix et liberté), les banques et l’intérêt de l’argent (Gratuité du crédit), ou la spoliation des contribuables par l’impôt (Spoliation et Loi).

Le sixième tome rassemble les chapitres des Harmonies économiques publiées du vivant de l’auteur, et ceux, laissés à l’état de brouillons plus ou moins avancés, qu’il écrivit pour compléter son ouvrage. Contre la thèse socialiste d’un antagonisme irréductible entre les classes, comme entre le capital et le travail, Bastiat entend démontrer que la liberté du travail et des échanges arrange le monde social d’une manière parfaitement harmonique, le rôle de la puissance publique pouvant ainsi se limiter à protéger la propriété et la liberté.

Le septième et dernier tome rassemble des pièces diverses sur lesquelles Prosper Paillotet ne mit la main qu’après sa première édition en six volumes. Par l’étonnante diversité des sujets qui y sont traités, les mélanges fournissent un dernier témoignage de la richesse de la pensée de Frédéric Bastiat. Les ébauches, qui les suivent et précèdent un recueil de correspondance, nous indiquent elles les vues originales que l’auteur aurait voulu développer, si la mort ne l’avait pas enlevé à l’âge de 49 ans, six ans à peine après son entrée dans la vie littéraire et politique.

Pour un avant-goût, nous vous proposons de télécharger un extrait: Le pamphlet « Paix et Liberté », présent au volume 5.

Vous pouvez aussi consulter la table des matières des différents volumes: volume 1 | volume 2 | volume 3 | volume 4 | volume 5 | volume 6 | volume 7

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*Les Éditions de l'Institut Coppet rééditent les écrits des grands économistes français du passé.