Montréal, le 6 juin 1998
Numéro 13
 
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RÉSULTATS DU
DERNIER SONDAGE
 
 
     Il y a deux semaines, nous posions la question suivante:   
  
  
     LE RASSEMBLEMENT POUR UNE ALTERNATIVE POLITIQUE A-T-IL UNE CHANCE DE FAIRE UNE PERCÉE DANS LE PAYSAGE POLITIQUE QUÉBÉCOIS?  
  
  
     OUI              14%  
     NON            86%  
  
  
     La question n'est maintenant plus très pertinente puisque les membres du RAP ont décidé, lors de leur assemblée de fondation à St-Augustin la semaine dernière, qu'ils n'allaient finalement pas transformer leur mouvement en parti politique pour le moment.  
 
     Les gens qui ont répondu à notre sondage ont donc eu en grande partie raison!  
  

  

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 COMMENTAIRES
  
  
     J'espère que ce « parti » politique n'aura aucune chance de naître. À voir les propositions des principes émis dans leur manifeste, on se rend compte que ce sont des gens qui veulent se faire vivre par la classe moyenne sans rien faire. Comme tous ceux qui sont sur le b.s. depuis 10, 15 ans et plus.   
 
     Ce sont des gens qui veulent augmenter les pouvoirs de l'État alors que le problème est que l'État a justement trop de pouvoir. Plus l'État s'approprie des responsabilités, plus le citoyen perd les siennes. 
 
     Ces gens voudraient que l'État possède des entreprises dans tous les domaines. Je n'ai jamais pensé que les gouvernements avaient été créés pour opérer les dépanneurs des coins de rues avec mes impôts.  
  
     Il est grand temps que les travailleurs de la classe moyenne, c'est-à-dire ceux qui travaillent continuellement, commencent à se faire entendre et à freiner la puissance grandissante de l'État.  
  
     Il ne faut surtout pas oublier que sans eux, le gouvernement n'existerait pas. Ce n'est certe pas ni les b.s. ni les futurs RAP qui financent les redistributions d'argent et de services que l'État distribue à tous vents. 
 
     Je crois que le pire problème de l'État, c'est d'avoir trop d'argent et non d'en manquer. Quand on a peu on en prend soin. 
  
     Un citoyen écoeuré de se faire presser comme un citron par une bande de bureaucrates qui nous volent à pleine poche, 
  
 
Charles Fournier
fcharles@globetrotter.qc.ca
  
  
 
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     Bien que la cause soit juste et noble,  je ne crois pas aux chances réelles d'un parti de gauche de percer dans un paysage malmené par des médias corrompus et une philosophie bancaire.  
 
     Et même si cela avait un minimum de succès, nous serions rapidement repris par Washington ou une quelconque organisation mondiale. La solution est de fermer les frontières et se détacher de la mondialisation.  
 
     En passant, félicitations pour votre humble mais très intéressant magazine! 
 
 

David Bruneau
dbruneau@odyssee.net
  
  
 
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     Oui, je crois que le RAP a une très bonne chance de faire une percée parce que le Parti québécois est pourri à l'os et qu'il ne vaut pas mieux que les libéraux. Ils nous reste Dumont? On repassera. 
 
     Il n'a plus de parti politique qui me représente à Québec. La droite ça va faire, c'est par la gauche que je rentre. 
 
  
 Denis Noiseux
 dnoiseux@microtec.net
  
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
SONDAGE QL
 
 
          Le Parti réformiste du Canada a connu une croissance très rapide de sa fondation en 1987 à son accession à l'Opposition officielle à la suite des élections de 1997. Il tente depuis plusieurs années de remplacer le Parti progressiste-conservateur comme principal parti de la droite canadienne, mais reste toutefois confiné aux quatre provinces de l'Ouest, d'où proviennent tous ses députés.  
  
          Lors de leur congrès à London la semaine dernière, les délégués réformistes ont approuvé la proposition de leur chef, Preston Manning, d'inviter des gens d'autres groupements politiques qui partagent certaines idées réformistes à former une « Alternative unie » contre les libéraux de Jean Chrétien (voir l'extrait du discours de M. Manning ci-dessous). La plupart des commentateurs ont toutefois souligné qu'il n'y avait rien de nouveau dans cette démarche, et que ceux qui n'avaient pas encore joint le parti n'y trouveraient aucune nouvelle raison de le faire.  
  
          Au Québec, le PR tente de présenter sa vision décentralisatrice de la fédération comme une alternative attrayante pour ceux qui ne veulent ni du statu quo, ni de la séparation. Mais Preston Manning ne parle toujours pas le français et son parti arrive difficilement à se défaire de son image « anti-Québec » dans les médias. La vision décentralisatrice du PR s'est toutefois attiré de bons mots de la part de Mario Dumont, de députés bloquistes et même du premier ministre Bouchard ces derniers jours (voir éditorial, p. 2). 
  
 
 
 LE PARTI RÉFORMISTE POURRA-T-IL RASSEMBLER LA DROITE CANADIENNE DANS UNE « ALTERNATIVE UNIE »,
   
OUI ou NON?
 
 
 
          Envoyez-nous votre réponse à cette question, ainsi que des commentaires si vous en avez. Nous publierons les résultats dans le prochain numéro. 
 
 
 

 
 
 
MOT POUR MOT
 
PRESTON MANNING 
PROPOSE UNE 
« ALTERNATIVE UNIE »
   
  
          Voici un extrait du discours du chef du Parti réformiste devant les délégués au congrès de son parti la semaine dernière à London:  
  
  
          (...) L'objectif de cette assemblée de l'Alternative unie, telle que je la vois, est double. 

1. Rassembler sous un même toit politique les représentants de tous les Canadiens qui partagent quatre principes fondamentaux sur lesquels on pourra bâtir une alternative solide et unie au Parti libéral, vieux et fatigué, pour le XXIe siècle. 

2. Élaborer une plate-forme et un plan d'action politique pour faire élire à la Chambre des Communes une majorité de députés respectant ces principes et ce plan aux prochaines élections fédérales. 

          Les quatre principes fondamentaux qui, je crois, devraient servir de fondations à cette Alternative unie ne sont pas nouveaux pour les réformistes. Ils figurent tous dans notre Livre bleu. Ce sont: 

1. La responsabilité financière, c'est-à-dire des budgets constamment équilibrés, la réduction de la dette, l'allégement fiscal et, comme résultat, une économie plus forte et créatrice d'emplois. 

2. La responsabilité sociale, c'est-à-dire un véritable engagement de la part du gouvernement envers le renforcement de la famille et la protection de la vie et des biens des citoyens. 

3. La responsabilité démocratique, c'est-à-dire l'engagement à réformer les institutions comme la Chambre des Communes, le Sénat et la Cour suprême de façon à les rendre plus représentatives et démocratiquement responsables devant la population canadienne. 

4. La réforme du fédéralisme, fondée sur l'égalité des citoyens et des provinces devant la loi et le rééquilibre des responsabilités entre les gouvernements fédéral et provinciaux pour permettre à ces derniers de fournir de meilleurs services à tous les Canadiens. 

          Quand je dis que l'objectif de cette assemblée de l'Alternative unie consisterait à rassembler sous la même bannière fédérale tous les Canadiens qui partagent ces principes et qui, ensemble, pourraient s'unir et former une seule alternative solide aux libéraux, de qui est-ce que je parle exactement? 

          D'abord et avant tout, je parle des réformistes — des gens comme vous qui êtes déjà engagés envers ces principes et qui avez aidé à les élaborer et à les mettre au point. Je parle également des autres Canadiens qui se sentent plus à l'aise dans un rassemblement comme celui-ci qu'au sein de leur parti politique actuel. Mais cette assemblée viserait également à attirer les partisans et les membres des autres groupes politiques, surtout au palier provincial, qui respectent aussi ces principes. 

          Par exemple, toute assemblée de l'Alternative unie devrait être ouverte aux conservateurs de Filmon, au Manitoba, au conservateurs de Klein, en Alberta, et aux conservateurs de Harris, ici en Ontario. Ces gouvernements défendent vivement le principe de la responsabilité financière au palier provincial et méritent d'avoir un allié fédéral qui défendra ce principe avec la même vigueur au plan national. 

          Toute assemblée de l'Alternative unie devra accueillir les partisans du Saskatchewan Party. Dans cette province, les réformistes, les libéraux et les conservateurs ont déjà pris l'initiative de former une alternative unie au palier provincial. Et ils l'ont fait sous le leadership d'un réformiste, Elwin Hermanson. 

          Toute assemblée de l'Alternative unie doit aussi être ouverte aux partisans des divers groupes politiques de la Colombie-Britannique. Dans cette province, de nombreux anciens partisans des néo-démocrates fédéraux soutiennent les réformistes fédéraux en raison de notre engagement envers la responsabilité démocratique et la décentralisation. De plus, de nombreux libéraux provinciaux de la Colombie-Britannique sont plus près du Parti réformiste que du Parti libéral sur les questions constitutionnelles. Un « réalignement » des partis provinciaux en Colombie-Britannique est aussi possible, et aucune assemblée de l'Alternative unie au palier fédéral ne sera complète sans la représentation de ce qui sera, au XXIe siècle, la deuxième province la plus populeuse du Canada. 

          Pour être vraiment nationale, toute assemblée fédérale sur l'Alternative unie doit aussi accueillir les partisans de divers groupes politiques québécois. Cette assemblée devrait être particulièrement intéressante pour les Québécois qui croient sincèrement que la réforme de la fédération est une véritable alternative à la souveraineté et au statu quo. Les Québécois actifs sur la scène politique provinciale — au sein du Parti libéral ou de l'ADQ ou les souverainistes modérés — qui veulent que la « réforme de la fédération » soit une troisième option au Québec doivent se trouver des alliés dans les autres provinces et au palier fédéral. Ils devraient pouvoir trouver ces alliés à toute assemblée de l'Alternative unie conçue afin d'offrir une autre option aux libéraux fédéraux. 

          Finalement, pour être vraiment nationale, toute assemblée de l'Alternative unie doit accueillir les partisans des divers groupes politique du Canada atlantique. Elle doit attirer les Canadiens de l'Atlantique qui en ont assez de la stagnation économique et de la vieille politique. Ceux qui veulent une nouvelle entente économique et politique au Canada atlantique, une entente fondée sur de nouveaux principes, et ceux qui veulent rencontrer des Canadiens ayant les mêmes convictions afin d'arriver à leurs fins. 

          En plus de l'engagement envers des principes communs, les personnes qui participeront à une assemblée de l'Alternative unie — si vous décidé qu'elle doit se tenir — devraient avoir une autre caractéristique commune. Ces gens doivent avoir de grandes idées, de grandes perspectives et vouloir former un parti qui gouverne le pays, et non seulement un parti d'opposition. (...) 

(Cette traduction du discours de M. Manning a d'abord été publiée dans La Presse le 2 juin) 

  
  
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