Montréal, le 6 février 1999
Numéro 30
 
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COURRIER DES LECTEURS
  
 
100% FUMEUR
  
Bonjour, 

     Un gros merci pour le Prix Béquille décerné au Dr. Marcel Bélanger, président du Conseil sur le tabac et la santé. (QL no 29) 

     Je fais partie des 35% de la population qui fument et, du même fait, payent des taxes sur le tabac et subissent toujours ce harcèlement de la part des lobbys antifumeurs. 

     Une question me vient à l'esprit: Pourquoi ces mêmes personnes qui veulent à tout prix préserver la santé ne demandent-elles tout simplement pas à nos gouvernements de criminaliser l'usage, la fabrication et la vente du tabac? Comme cela, on ne s'attaquerait pas aux fumeurs mais au produit. Car présentement on s'attaque aux fumeurs tout en profitant de leurs taxes... 

     Je suis fumeur depuis 39 ans et je ne me sers pas plus du système de santé qu'une personne qui se blesse en faisant du sport, pas plus qu'une personne très stressée par le manque d'emploi et les taxes abusives. 

     Vive le citoyen libre dans un pays démocratique où tout être possède les mêmes droits à la Liberté.

Conrad Royer
  Boisbriand, Québec
  
  

 
 
  
LES TENSIONS DU FÉDÉRALISME
 
 
Monsieur Masse, 
  
          Merci d'apporter un bémol justifié à mes commentaires (DES PROVINCES SUBORDONNÉES?, le QL no 29). Le droit de dépenser du gouvernement fédéral, comme d'ailleurs l'exercice des droits dits résiduels, permettent de constantes intrusions dans le champs des juridictions provinciales. C'est tout le problème du fédéralisme canadien qui ne peut trouver de solution que par la négociation. Les tentatives de modifications constitutionnelles se sont surtout attachées à mettre au point une liste de pouvoirs à partager et n'ont pas suffisamment tenu compte des principes. Qui aura le courage de s'attaquer aux véritables causes des tensions actuelles? Continuez votre bon travail. 
 
 
François Cloutier
ancien minitre de l'Education puis des
Affaires intergouvernementales du Québec
Paris
  
Réponse de Martin Masse: 
 
Bonjour Monsieur Cloutier, 
 
          Pour répondre à votre question, franchement je ne vois pas d'issue à court terme à ces tensions. 
Le Parti réformiste est le seul au niveau fédéral à mettre de l'avant un programme décentralisateur 
qui clarifierait toutes ces querelles. Mais ce n'est évidemment pas demain la veille qu'il sera au pouvoir. 
   
          La décentralisation n'est de toute façon qu'une partie du problème, problème qui n'existe que 
parce que deux gouvernements interventionnistes se disputent à savoir qui va pouvoir intervenir le plus. 
Et la solution n'est bien sûr pas, de notre point de vue libertarien, de permettre à Québec seulement 
d'intervenir massivement, mais de combattre cette mentalité qui veut que les gouvernements et 
leurs bureaucrates doivent s'occuper de tout, à Québec ou à Ottawa. Là aussi, j'ai bien peur que la lumière 
n'apparaisse pas de sitôt au bout du tunnel. Le « réalisme » actuel des gouvernements sur la question 
des déficits n'est à mon avis que passager, et la baisse minime des dépenses dans quelques secteurs 
cache en fait une intervention accrue dans d'autres.  
  
          Au plaisir, 
  
M.M. 
 
 
  

  
  
PINCE-SANS-RIRE OU CYNIQUES? 
  

          Vous pouvez bien accuser les autres d'immoralité alors que vous êtes plus hypocrites que Bill Clinton et la bande de clowns qui font semblant de discuter de choses sérieuses au congrès et au sénat américains. Le Brésil, un pays interventionniste? (COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ, le QL no 29) Vous êtes sûrement des pince-sans-rire au sommet de leur art ou bien des cyniques de haut niveau. Si le Brésil a des problèmes, c'est sûrement plus relié à la corruption institutionnelle qui y règne ainsi qu'à l'expropriation massive des richesses naturelles du pays par les compagnies du Nord au profits des industries du Nord. (...)  
  
          Comment se fait-il que tant de gens crèvent de faim dans un pays aussi riche en matières premières? Si le gouvernement brésilien intervient trop, c'est qu'il doit dépenser beaucoup dans la répression pour maintenir un ordre social qui n'a de sens que pour les grands théoriciens libertaires (sic – NDLR: les libertaires sont des anarchistes de gauche qui s'opposent au libre marché; nous sommes des LIBERTARIENS) que vous êtes (la liberté pour moi et la soumission pour les autres). Faudrait peut-être vous ouvrir les yeux et regarder la réalité; le capitalisme n'est parfait qu'en théorie, les crises périodiques dont il est affligé ne sont pas nécessairement causées par l'interventionnisme gouvernemental et la main invisible ne semble pas guider les spéculateurs vers le bonheur de l'humanité. 
  
          Deuxième point, l'embargo américain contre Cuba (TÉLÉ-PROPAGANDE, le QL no 29) serait une lutte contre un dictateur et son régime communiste. C'est bizarre mais les américains n'avaient rien à reprocher au dictateur nommé Batista qui sévissait avant Castro. En fait, les américains, ou plutôt le gouvernement américain, aime les dictateurs qui servent leurs intérêts (non pas ceux du libre marché comme vous voudriez le croire) et dénoncent ceux qui ne jouent pas les valets de l'Imperial America. Les États-Unis ont forcé Cuba à se tourner vers l'URSS et le « communisme ». Toute les études sérieuses qui portent sur la révolution cubaine démontrent que si Castro était un dictateur en puissance, il n'était pas socialiste mais plutôt de tendance libérale. Les États-Unis n'ont simplement pas accepté de se faire servir leur propre médecine par plus petit qu'eux. L'embargo n'est que la réaction d'un État impérialiste qui n'accepte les règles du jeu qu'il a imposées qu'à condition que cela soit à son avantage. S'il est vrai que le reportage du Petit Journal manquait d'objectivité, il est aussi vrai que le vôtre en manque beaucoup. 
  
          Vous êtes comme les croyants, votre foi envers le libéralisme vous aveugle. Vous voyez les États-Unis comme les chrétiens voient le pape; un guide infaillible qui vous guide vers la lumière. Vous n'acceptez pas les arguments des autres car à vos yeux ils sont des hérétiques, que vous désignez sous le terme socialiste. Terme que vous ne définissez jamais et qui englobe tous ce qui n'est pas libéral à vos yeux. En fait, vous n'êtes pas des journalistes, vous êtes des métaphysiciens. Vous voguez dans votre théorie libérale comme le font Hayek, Friedman et compagnie. Comme eux, vous êtes des émules d'Adam Smith et, comme eux, vous semblez l'avoir mal lu. Ou bien, comme les États-Unis, vous ne voyez que ce qui fait bien votre affaire. 
  
          En terminant, j'ai une question pour vous, comment se fait-il que les USA soient si performants économiquement alors qu'ils sont aussi interventionnistes que le Brésil? À moins que les dépenses militaires ainsi que celles de la NASA ne soient pas de l'interventionnisme? Pas besoin de BS lorsque t'as l'armée, pas besoin de subvention lorsque tu peux développer l'expertise et la solidité financière de ton industrie aéronautique avec les contrats de l'armée et la NASA. En fait, se peut-il que les USA tiennent un discours qu'ils ne respectent pas et même auquel ils ne croient pas? Un discours qui servirait leurs intérêts? Non, c'est que je suis sûrement parano hein!  
  
          Veuillez partager l'expression de mes sentiments les plus révoltés, 
  
 

Sébastien Giroux
Valleyfield, Québec
  
Réponse de Martin Masse: 
 
Cher lecteur révolté, 
  
          Je me demande bien comment nous pouvons à la fois être des hypocrites, des cyniques 
et des croyants qui ont une foi aveugle dans le libéralisme. Mais bon, passons sur ces attaques 
personnelles et permettez-moi de répondre à quelques points.  
  
          Vous demandez comment il se fait que tant de gens crèvent de faim dans un pays aussi 
riche en matières premières. Il est naïf de croire que l'abondance de matières premières sur un 
territoire soit une cause de la richesse. Si c'était le cas, la Russie serait le pays le plus riche au 
monde, alors que le Japon, Hong Kong ou la Suisse seraient parmi les plus pauvres. Les matières 
premières ne sont qu'un facteur de production parmi d'autres, et s'achètent à l'étranger lorsqu'on 
n'en a pas. La richesse résulte plutôt de l'accumulation d'un capital (financier, humain, 
technologique, intellectuel, culturel) qui permet de produire de plus en plus efficacement et de 
répondre de mieux en mieux à la demande des consommateurs. Et pour accumuler ce capital, 
les droits de propriété, de même que la liberté d'entreprendre, de commercer, d'investir, etc., 
doivent être protégés.  
  
          Les Américains, malgré la tendance de plus en plus interventionniste des dernières décennies, 
vivent dans un contexte de grande liberté depuis l'époque coloniale. Le Brésil au contraire connaît la 
démocratie depuis à peine quelques années, n'a jamais vraiment développé de système économique 
stable fondé sur des principes libéraux et restent un pays ultra-interventionniste et 
institutionnellement corrompu, comme vous dites. C'est pour cette raison que son potentiel de 
développement ne s'est pas encore réalisé, pas parce que sa richesse est transférée au nord. 
  
          Cordialement, 
  
M.M. 
 
 


 
 
CRTC-FM
  
  
          Une visite sur votre site m'a permis de constater que vous m'avez décerné « Le Prix du Québécois libre » (QL no 29). C'est avec honneur que j'accepte ce prix, qui viens confirmer encore une fois que de plus en plus de Québécois en ont assez de la piètre radio qu'on leur offre! 
  
          La balle est maintenant dans le camp du CRTC. La pétition lui a été remise par mon député fédéral. Je n'entends toutefois pas en rester là et je vais tenter la semaine prochaine de prendre rendez-vous avec Mme Françoise Bertrand, présidente du CRTC. J'aimerais bien m'entretenir avec elle en tant que citoyen et auditeur mécontent de la situation actuelle. Et évidemment me faire le porte-parole des 3000 signataires de ma pétition.                          
  
          J'ai appris dernièrement que plusieurs stations de radio de Québec et Montréal se sont regroupées afin d'entamer des pourparlers avec l'ADISQ. L'ADISQ et l'Union des artistes sont bien sûr de grands défenseurs des quotas auprès du CRTC, qui mange carrément dans leur main. Tout espoir de changement à la situation actuelle passe donc par une meilleure compréhension de la part de ces associations représentant nos « artistes ». Ne rêvons cependant pas en couleur: comme tout combat pour le gros bon sens, celui-ci s'avérera long et difficile. 
  
          Encore une fois, merci. 
 
Christian Vachon
Pétition pour une radio libre
 
 
 
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