Montréal, 17 février 2001  /  No 77
 
 
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LE
DÉFERLEMENT
DE L'ÉTAT
  
Les dépenses publiques au Canada, en pourcentage du PIB:
   
1926           15%  
   
1948           21%  
   
1966          30%  
   
1996         46%  
   
(Source: Statistique Canada) 
 
 
 
 
MOT POUR MOT
  
LES RICHES PAIENT TROP D'IMPÔTS
 
 
          Le président américain Georges W. Bush a envoyé au Congrès la semaine dernière un plan pour réduire les impôts de 1,6 billions $ (trillion en anglais) au cours des dix prochaines années. Il s'agit de la plus importante baisse depuis celle mise en oeuvre par le président Reagan au début des années 1980. Il n'y a toutefois pas de quoi pavoiser puisqu'on s'attend qu'au cours de la même période, le surplus budgétaire de l'État fédéral atteindra, lui, 5,6 billions $. 
  
          En plus d'éliminer la fameuse « taxe sur la mort », c'est-à-dire sur les successions – un impôt qui n'existe pas au Canada –, la proposition du président consiste notamment à éliminer l'un des cinq taux d'imposition et à réduire les autres. 
  
          Évidemment, les démocrates trouvent que c'est trop. Tout cet argent qu'ils ne pourront dépenser et qu'on gaspille en le redonnant aux contribuables! L'argument typique de la gauche, c'est bien sûr que « les riches vont profiter de réductions substantielles, alors que les pauvres vont encore devoir se contenter de miettes ». 
  
          L'affirmation en soi est fausse. Proportionnellement, ce sont les impôts des pauvres qui vont le plus baisser. La réduction du taux le plus bas, de 15% à 10%, est de 1/3; celle du taux supérieur, de 39,6% à 33%, est à peine de 16,6%. Si l'on avait voulu garder le même fardeau fiscal relatif pour tous, les réductions d'impôt des plus riches auraient dû être beaucoup plus importantes. Après cette réforme, l'impôt sur le revenu continuera à être très « progressif ». 
  
          Si l'on veut toutefois comparer des montant, on constate bien sûr que les réductions dont les riches vont bénéficier seront beaucoup plus grosses que celles des plus pauvres. Mais comment peut-il en être autrement lorsque les riches paient presque toutes les taxes? 
  
          Le tableau ci-dessous (cette fois, il s'agit d'un CHIFFRE POUR CHIFFRE!) montre bien qu'une petite proportion seulement des plus riches Américains paie la majeure partie de l'impôt fédéral sur le revenu. Le 1% des Américains les plus riches (ceux qui gagnent plus de 269 496 $ par année) compte pour le tiers des revenus de Washington. La moitié des Américains les plus prospères paient la presque totalité des impôts, soit 95,8%. 
  
          La réalité, c'est que les riches paient trop d'impôt. La solution n'est évidemment pas de demander une contribution plus grande des pauvres. Il y en a une beaucoup plus simple qui serait à l'avantage de tous les contribuables: arrêter de nourrir l'ogre étatique et réduire sa taille de 90%. Les réductions d'impôt qui viendront alors seront vraiment substantielles pour tout le monde.
 
 
  
QUI PAIE LES IMPÔTS AUX ÉTATS-UNIS?
 
 
Les 5% les plus riches de la population paient plus de 50% de l'impôt sur le revenu fédéral.  
  
Les 50% les plus pauvres de la population paient moins de 5%. de l'impôt sur le revenu fédéral.  
 
 
Proportion de la population en termes de revenu Revenu des contribuables dans chaque groupe Proportion de l'impôt total payée par chaque groupe Taux moyen d'imposition
1% les plus riches plus de 269 496 $ 34,8% 27,1%
5% les plus riches plus de 114 729 $ 53,8% 23,6%
10% les plus riches plus de 83 220 $ 65,0% 21,4%
25% les plus riches plus de 50 607 $ 82,7% 18,2%
50% les plus riches plus de 25 491 $ 95,8% 16,0%
50% les plus pauvres moins de 25 491 $ 4,2% 4,4%
  
Sources: Internal Revenue Service, Tax Foundation  
  
 
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