Montréal, 15 septembre 2001  /  No 88  
 
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COURRIER DES LECTEURS II
 
 RECONNAÎTRE LE TRAVAIL DE LA MÈRE
 
 
Re: SEINS À LOUER, le QL, no 40 
  
Monsieur Masse,  
  
          Il est intéressant de noter que ce problème revient dans la presse en 2001. Premièrement on reconnaît la valeur du lait maternel pour la santé mais deuxièmement, on commence à louer son utérus même, comme le montre le phénomène des mères porteuses. 
  
          Moi je ne considère pas que le corps est à louer, ou même les seins. Mais comme femme, j'ose dire que ce que font les mères est un travail qui n'est pas apprecié dans la société. Ce n'est pas du travail payé et l'argent n'entre pas dans la discussion. On ne devrait pas payer une mère pour vous aimer. Mais dans notre système d'impôts on punit la mère, et ça, ça commence à devenir un problème.  
  
          Au Québec surtout, vous aviez autrefois une politique de la revanche du berceau et vous avez encouragé les mères à avoir de grandes familles – vous leur avez offert des dons généreux pour le faire. Mais vous avez mis fin à cette politique et vous l'avez remplacée par un système de garderie universelle à bas prix. Est-ce que cela atteint le but de reconnaître la valeur de la mère? Non. Est-ce que cela augmente le taux de naissance au Québec? Le député bloquiste Pierre de Savoye m'a admis que non.
 
          Et alors, si vous avez un système fiscal qui dit aux femmes et aux hommes que le seul travail valable dans la société c'est le travail payé, que va devenir le soin des autres? Le soin des malades qui sont expulsés tôt des hôpitaux, le soin des handicapés, le soin des malades, le soin des personnes âgées, le soin des jeunes? Si on les met tous dans des institutions, cela coûtera beaucoup plus qu'on ne peut payer. 
  
          Il faut une solution à bas pris, mais pour ça, il faut admettre que le soin des autres a une valeur. Il est intéressant de voir que la Cour suprême à Ottawa l'admet dans des jugements récents sur le divorce (Griffore, Moge). Mais nos lois sur l'impôt ne l'admettent pas encore, et on est donc forcé de trouver un travail payé à temps plein, bien qu'on ait des obligations énormes envers la famille. 
  
          La garderie est une solution pour beaucoup de parents, mais elle n'est pas la préférence de tous, même pas de la majorité. L'Institut Vanier de la famille a trouvé que les familles veulent un choix entre plusieurs façons d'élever leurs enfants, y compris le soin offert par des amis, des parents, le père ou la mère. Il faut une égalité, mais le gouvernment ne nous la donne pas. 
  
          Et donc, il n'est pas bon de payer pour le sein de la mère. Mais il faut reconnaître que donner à manger à un enfant a une valeur, que ce soit le lait d'une bouteille ou du sein. C'est le travail qui a une valeur. Churchill a dit que la meilleure chose que peut faire une société, c'est de donner du lait aux enfants. Mais on a oublié ça. J'ai tout de même lancé un mouvement pour changer cela. Récemment, j'ai parlé avec David Hastings, adjoint du premier ministre à cet égard. Ma plainte à l'ONU a réussi et on y a admis une discrimination dans nos lois. Vous savez sans doute que le 19 septembre 2001, le premier ministre sera à l'ONU pour le Sommet des enfants. [NDLR: Ce sommet a été reporté à cause des attentats à New York.] 
 
Beverley Smith
Calgary, Alberta
 
 
 
 
TAXER LES COUCHES OU LE TSE300?
 
 
Re: CONTRE–ATTAC, le QL, no 87 
  
Bonjour, 
  
          Merci de m'avoir fait connaître cette organisation (ATTAC)... Je l'ai ajoutée dans mes signets. 
  
          Car personnellement, je crois beaucoup dans une telle taxation pour financer les services publics. Vous achetez une voiture USAGÉE et vous payez des taxes, alors pourquoi pas une taxe (à un taux très bas de 0,5% ou 1% afin de ne pas créer un déséquilibre entre pays ayant cette taxe et pays non-taxeurs) sur ces transactions? 
  
          Vous me direz que l'idéal est l'absence totale de taxes et un État poids plume (je crois même que certains d'entre vous ne voudraient pas de gouvernement du tout...), mais nous avons des gouvernements et sommes pris avec. Et à choisir entre taxer des couches pour bébés et taxer le TSE300, il n'y pas de doute à mes yeux à savoir quoi choisir. 
  
Normand Martel
  
 
Réponse de Hervé Duray: 
 
Bonjour Monsieur Martel, 
  
          Je suis profondément désolé de vous avoir fait connaître ATTAC, organisation qui est à mon sens un grand danger pour le capitalisme et la démocratie, par les méthodes employées et les buts recherchés. Par ailleurs, si tant est qu'il soit prouvé que doivent exister des « services publics », rien n'indique qu'ils doivent être opérés par l'État, ni même financés par l'État. 

          Pourquoi pas une taxe de 0.5% sur les transactions internationales? Parce que cela empêcherait tout fonctionnement d'une économie d'échanges internationaux: impossibilité pour une entreprise de placer ses excédents locaux de trésorerie sur les marchés, impossibilité correspondante pour d'autres entreprises de se financer à court terme, impossibilité de se couvrir pour les risques de change, etc. 
  
          Sur un plus long terme, les difficultés de financement deviendraient énormes dans de nombreux pays: pourquoi y investir quand à l'entrée 0.5% sont prélevés et qu'une fois le projet réalisé 0.5% doivent encore être déduits. Les capitaux ayant des rendements moindres, ils seraient tout simplement conservés localement, donc réinvestis en Europe et aux É.-U., là où ils sont actuellement. En plus de cela, tous les flux taxés à 0.5% grèveraient le projet en réhaussant les prix des produits... 
  
          Cette taxe n'aurait qu'un effet au final: littéralement tuer les marchés financiers, et rendre impossible l'accès aux capitaux à de nombreux pays et entreprises. Évidemment, une fois cela réalisé, imaginez le bonheur d'ATTAC: les marchés financiers sont défaillants! L'État doit intervenir! L'ONU doit financer les entreprises dans le Tiers Monde! Regardez ces méchants occidentaux qui ne veulent ni échanger ni investir dans le Tiers Monde! 
  
          Un impôt « moins pire » pour un libertarien serait une flat tax, ou mieux, un impôt per capita, fixe. Après tout, on ne nous demande pas de payer selon notre « capacité contributive » dans les supermarchés non? Je pense donc qu'un impôt sur les revenus du travail (puisque l'épargne n'est que du travail accumulé) à taux égal pour tous serait préférable à toute autre forme de taxation. Et surtout à une forme qui interdirait de manière pratique tout échange international. 
  
H. D.

 
 
ATTENTION!
     Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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