Montréal, 9 novembre 2002  /  No 113  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
 
VIVEMENT LES VITESSES EN SANTÉ!
 
 
Re.: PAS DE SYSTÈME DE SANTÉ À DEUX VITESSES!, le QL, no 112 
  
M. Dorais, 
  
          Votre article est une bouffée d'air frais dans le débat sur le système de santé qui, malheureusement, est trop souvent pris en otage par des groupes d'intérêts. Le constat est clair: L'absence de choix pour le citoyen entraîne un manque criant de concurrence... alors oubliez le service à la clientèle et prenez un numéro! 
  
          Lorsque j'entends des groupes d'intérêts vociférer contre un système à deux vitesses, je ne peux m'empêcher de grincer des dents. Ces gens nagent dans une hypocrisie des plus marquées et le savent parfaitement. Croyez-vous vraiment que la présidente du syndicat des infirmiers(ères) va faire la queue si elle nécessite une consultation? En vérité, ces gens défendent aussi un système à deux vitesses, basé sur les contacts, sur le fait d'être un « insider ». L'establishment médical a le culot de prétendre défendre un système juste alors qu'il protège avant tout ses privilèges. Et attention!... aussitôt qu'un groupe aborde le problème de façon honnête, on leur tire dessus à boulets rouges au nom de la « social-démocratie ». On n'a qu'à regarder les attaques incessantes à l'endroit de l'ADQ pour s'en rendre compte. J'ai remarqué que certains gauchistes qualifient ces gens d'irresponsables, de fascistes, etc. Ils tombent vite dans la pauvreté intellectuelle et la facilité nos soi-disant « intellos » lorsqu'ils sont à cours d'arguments. Ne tirez pas sur le messager. 
  
          Cordialement, 
 
Richard Lavoie
Montréal
  
  
 
 
CONTRE UNE ÉCOLE OBLIGATOIRE
 
 
Re.: LA SOUS-PERFORMANCE DES GARÇONS À L'ÉCOLE: LA FAUTE DES FEMMES?, le QL, no 112 
 
Monsieur,  
  
          L'éducation est importante, mais quelle éducation? Celle des règles de trois, des racines carrées, des formules chimiques? Que vaut une éducation si elle n'est pas immédiatement utilisable ou si elle est imposée? Je suis peut-être très radicale dans ma façon de penser, mais je suis loin de considérer les années d'étude que j'ai effectuées à la maternelle, au primaire, au secondaire et à l'université comme ayant une réelle valeur. Elles m'ont cependant permis d'avoir un travail relativement bien rémunéré mais au prix d'un ennui terrible et d'une révolte incroyable contre un système qui m'empêchait de vivre – c'est-à-dire de pouvoir prendre mes propres décisions.  
  
          La meilleure éducation que j'ai reçue a été celle que j'ai moi-même désirée avoir: dans les livres, les voyages, dans la rue, en me frottant aux groupes ou philosophies politiquement incorrects ou controversés. Je voulais savoir, je voulais connaître, mais pas assise à ma place et pas en silence. J'ai besoin de parler, j'ai besoin de bouger, j'ai besoin de vivre et je ne veux pas qu'on me drogue pour que j'arrête de parler, de bouger et de vivre. L'éducation peut même se faire dans les bois: les Indiens étaient des personnes très éduquées dans leur domaine...  
  
          L'éducation, c'est le fait d'apprendre à vivre, comment ça marche cette affaire qu'on appelle vivre? On a une planète, il y a plein de sociétés, plein de gens, des gens qui se débrouillent plus ou moins bien, des gens qui ont pris le pouvoir sur des groupes, qui ont des buts différents ou qui s'opposent. Comment je vais faire ma place là-dedans et avec qui et pour faire quoi? Qu'est-ce que j'ai besoin de savoir pour y arriver? Où trouver l'information dont j'ai besoin pour y arriver? L'école ne devrait pas être obligatoire, mais être à la disposition de ceux qui en ont besoin. L'éducation est devenue synonyme de comment contrôler des êtres pensants depuis avant même leur naissance (les toubibs te touchent alors que tu es encore dans le ventre de ta mère et ta mère est obligée d'y aller, c'est la loi Monsieur!) jusqu'à l'âge adulte pour en faire des êtres serviles, dénués d'auto-déterminisme, apeurés, incapables de penser par eux-même et entraînés à ne pas foutre une baffe sur la gueule à celui qui n'arrête pas de le faire chier.  
  
          Je suis contre une école obligatoire, contre l'apprentissage de matières imposées, contre la drogue dans les écoles, contre « l'école publique et laïque » (il n'y a pas que des athées socialistes dans notre société).  
  
Marie-France Carpentier
  
  
  
  
DÉFINISSEZ L'ARME
 
 
Re.: LES LIBÉRAUX DOIVENT DÉFENDRE LE DROIT DE PORTER DES ARMES, le QL, no 97 
  
          Bonjour, 
  
          Étant curieux de nature, mais ne croyant pas trop au « mythe du bon sauvage », j'ai fait une recherche sur le port d'armes dans votre site afin de savoir comment vous défendiez cette opinion, ce qui m'amène aux observations et questions suivantes: 
  • Comment définissez-vous une arme? Sur le principe, un couteau ou un bazooka, c'est du pareil au même; personne n'a le droit de déterminer une limite, d'après ce que je comprend de vos théories, ou alors vous venez d'admettre qu'il y a un bénéfice collectif à en imposer une: dès lors, les extrapolations du bienfait d'autoriser les armes ou non relève de la conjecture et des statistiques, mais sur le fond, c'est un contre-sens. 

  •   
  • La société n'aspire manifestement pas à la violence, d'après l'évolution historique du nombre de morts pendant des conflits ainsi que leur fréquence (mis à part les grandes guerres qui montrent ce que l'escalade de l'armement provoque). Pourquoi donner aux esprits faibles et autres irresponsables la possibilité de nuire aux libertés individuelles d'autrui (et tuer dans les cas extrêmes)? pour reprendre l'un de vos arguments, l'ennemi sera toujours mieux armé, rajoutez-y le nombre, et une arme ne fera qu'aggraver la situation.
          Le pacifisme est sans doute utopique, mais pas moins que l'idée d'une liberté individuelle défendue individuellement. 
  
Martin Lathoud
  
Réponse de François-René Rideau: 
  
Cher Monsieur Lathoud, 
  
          Vos remarques sont empreintes de multiples confusions malheureusement trop répandues parmi la population, abrutie par la propagande étatiste. Je vous remercie de me donner une occasion de les dissiper.  
  
          1) Il n'y a pas de mythe du « bon sauvage » chez les libéraux, qui rejettent la pertinence et de la notion de « bon » et de la notion de « sauvage ». Les libéraux séparent le Droit public de la Morale individuelle, et leur discours en tant que libéraux est confiné à la notion de Juste. D'autre part, ce n'est pas l'homme qui est sauvage ou pas sauvage – ce sont les règles d'interaction sociale qui peuvent l'être – et justement, les règles légitimant l'agression par le pouvoir politique sont nuisibles et « sauvages », tandis que celles prônant le respect des droits individuels ne le sont pas. Par contre, il y a bel et bien un mythe du « bon homme de l'État » chez les étatistes. Un homme supérieur capable de faire toujours le bien, jamais le mal (ou alors, ce mal est à comptabiliser comme étant la faute aux méchants pas beaux du camp d'en face, sans jamais remettre en cause le principe de l'État lui-même). 
  
          2) Il n'y a pas à définir la notion d'arme permise, de même qu'il n'y a pas à définir la notion d'impôt juste, de drogue licite, de jours d'ouverture légaux, de programme scolaire officiel, ou de moeurs tolérables. Toutes ces notions présupposent que des êtres supérieurs doivent intervenir et se substituer à la liberté et à la responsabilité de chacun pour lui imposer leur sagesse supérieure. Or il n'y a pas d'être supérieur; il n'y a qu'un choix entre la liberté-responsabilité (aussi appelée droit de propriété) et la coercition-irresponsabilité (aussi appelée pouvoir politique). Dans une société de liberté, c'est l'intérêt, guidé par la responsabilité, qui pousse les individus à bien user de leur liberté – et le Droit consiste précisément à rétablir la responsabilité des malfaiteurs vis-à-vis de leurs actes. 
  
          3) La « société » en tant que telle n'a pas d'aspirations. Les individus qui la composent, si. Et si ces individus dans leur majorité écrasante veulent faire quelque chose ensemble, il n'y a pas besoin de la coercition de l'État « démocratique » pour le leur imposer en leur nom. Tout ce que peut faire l'État, c'est forcer les citoyens à poursuivre des buts qui ne sont pas les leurs, par des moyens inadéquats. Le libéraux en tant que tels ne se prononcent pas sur les fins que les individus ne donnent, mais seulement sur le fait que les moyens qu'ils emploient doivent respecter le Droit – i. e. la propriété d'autrui, ou être sanctionnés à mesure des éventuelles violations. 
  
          4) Vous séparez les grandes guerres des autres événements causés par l'État, alors que celles-ci sont irrémédiablement liées à la nature même de l'État (par delà les gesticulations guerrières de l'État américain, il suffit de regarder le budget militaire de tous les États). De même que l'euro ne supprime pas l'instabilité monétaire, mais l'amplifie, l'uniformise et la concentre dans le temps, les États ne suppriment pas les guéguerres, mais les amplifient, les uniformisent, et les concentrent dans le temps. Si vous voulez comparer sans les guerres, ne faites pas deux poids, deux mesures – comparez l'État sans ses guerres au libéralisme sans ses guerres. Et comparez aussi les petites atrocités des guerres privées aux génocides perpétrés par les États. Vous verrez que même en séparant ainsi les choses, l'État est partout négatif. 
  
          5) Vous parlez de « donner aux esprits faibles et autres irresponsables la possibilité de nuire aux libertés individuelles d'autrui (et tuer dans les cas extrêmes) », et j'y vois très exactement la définition du pouvoir politique, sous toutes ses émanations: l'État, l'administration publique, les rackets para-étatiques, le banditisme engendré par les prohibitions d'État, etc. 
  
          6) Entre les dix voyous baraqués, mais lâches (sinon, ils travailleraient) et leur frêle victime courageuse (qui travaille tous les jours), l'arme égalise très nettement les choses en faveur de la victime. Encore une fois, la prohibition ne frappe pas les voyous – au moment où ils vous agressent, ils sont armés –, elle ne frappe que les honnêtes gens: victime, témoin, amis de la victime, etc. L'arme a un effet dissuasif certain. J'en veux pour preuve que les tireurs fous s'en prennent aux enfants désarmés des écoles où le règlement interdit le port d'arme même aux surveillants – ils ne s'en prennent jamais aux rues où circulent des gens armés, et encore moins aux commissariats ou aux casernes de militaires (ou alors, à distance et en s'enfuyant vite – et on imagine le carnage s'ils pouvaient tirer sur des victimes désarmées sans avoir à se mettre à distance ni à s'enfuir vite de peur de représailles immédiates). 
  
          7) On a vu où le pacifisme a mené les tolstoyens. Nous les libéraux sommes pacifiques mais pas pacifistes. 
  
          8) Vous commettez l'argument fallacieux de confondre liberté individuelle et action individuelle isolée. Or, c'est précisément le contraire qui est vrai: la liberté est ce qui permet aux individus de s'organiser, de mettre en commun leurs ressources dans des projets aux buts partagés, de se répartir les tâches chacun étant compétent dans sa spécialité, etc. Les hommes sont libres de faire du pain, de fabriquer du papier; donc, ils confient cette tâche à des spécialistes – boulanger ou papetier – qui leur offrira ce servir avantageusement (ou se fera détrôner par ses concurrents) en échange cependant qu'eux-mêmes se spécialiseront dans une autre tâche (cultiver son champ, enseigner les maths, etc.). C'est l'intérêt personnel qui pousse chacun à se différencier et à être créatif. C'est ainsi que les services de sécurité, comme tous les services, seront très largement fournis par des entreprises spécialisées, dont la taille sera adaptée à la tâche, sans que cela empêche les individus qui y trouvent intérêt d'assurer parfois soi-même sa propre sécurité sur une affaire ponctuelle, de même que de nombreux amateurs font des pains et des gâteaux à la maison, voire fabriquent leur propre papier. 
  
          L'État ne fait que monopoliser la défense, ce qui est en soi une agression contre les individus privés de leur premier droit. Quand l'État se désengage des « zones » dans les banlieues, les habitants honnêtes sont tous des victimes du monopole de l'État – cet État qui punit sévèrement tout individu honnête qui se défendrait lui-même contre les criminels impunis par la police, et qui démantèle systématiquement toute organisation volontaire de la sécurité et la justice dans ces quartiers, car elle va à l'encontre des institutions monopolistiques de l'État. Quand l'État refuse de poursuivre, c'est un déni de justice. Quand il gaspille des millions sur une affaire concernant un proche du pouvoir, et rien sur d'autres, ce sont toutes les personnes concernées par les affaires délaissées qui subissent un déni de justice, et tous les contribuables sont victimes de cette « justice » pseudo-gratuite. L'État ne crée pas l'organisation, il y introduit la coercition. Alors que l'harmonie naît naturellement comme conséquence des intérêts convergents, l'État, en posant l'uniformisation et la coercition comme prémisse, fait diverger les intérêts et introduit le chaos. Je vous invite à méditer la loi d'escalation éristique... 
  
          Librement vôtre, 
 
F.-R. R. 
 
 
  
  
MOI, UNE LESBIENNE RADICALE?
 
 
Re.: CHRISTINA HOFF SOMMERS ET LA GUERRE CONTRE LA MASCULINITÉ, le QL, no 67 
 
Monsieur Petitclerc, 
 
          Quel étonnement de découvrir par hasard, sur internet, que je suis une lesbienne radicale dans l’un de vos articles! Je ne me connaissais pas cette orientation! Vous vous basez sur quoi pour dire une telle fausseté? Ça ressemble étrangement à ce que vous avancez dans votre article, soit que les jugements biaisés existent bel et bien dans nombre de milieux académiques (juste un petit mot ici pour vous mentionner que le mot « académiques » est un anglicisme lorsqu’il est employé dans le sens de « scolaire » ou d’« universitaire ». Comme vous êtes un professeur de français et un traducteur... ça peut vous être fort utile). 
  
          Ceci dit, je vous invite à lire attentivement mon livre. Vous y retirerez probablement une meilleure compréhension des perceptions des garçons et des filles puisque ce sont les jeunes eux-mêmes qui discutent de ce qui leur tient à coeur. Cela vous évitera, à l’avenir, de juger de façon hâtive une ou deux phrases prises hors contexte. En attendant, allez lire cet article, fort intéressant par ailleurs, qui reflète plutôt bien ma perception actuelle de la montée du machisme au Québec. 
  
          Bonne lecture! 
  
Claudette Gagnon, Ph.D.
 
Réponse de Yvan Petitclerc: 
  
Madame Gagnon, 
  
          Voici un article dans lequel vous reconnaîtrez sans doute certains propos (voir, CE TABOU QUI COMDAMNE LE DÉBAT SUR LE DÉCROCHAGE DES GARÇONS À L'INSIGNIFIANCE, p. 8). 
  
          Quand en milieu universitaire de surcroit on évoque la notion de stéréotype pour expliquer le décrochage des garçons à l'aide d'arguments aussi faibles, un minimum de culture historique dans le monde des affaires, de l'histoire de l'art, du sport, et de la politique, pourraît vous être... très utile. 
  
          Au plaisir, 
  
Y. P. 
  
Précision de Gilles Guénette: 
  
Madame Gagnon, 
  
          L'intertitre auquel vous référez (« Lesbiennes féministes radicales ») a été inséré lors de la mise en page et s'adressait évidemment à Sheila Jeffreys, décrite comme « lesbienne séparatiste » dans les paragraphes précédents, et non à vous. Bref, il était à la mauvaise place. Désolé pour la confusion!  
 
          Bien à vous, 
 
G. G.
 
 
 
ATTENTION!
    Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les prétendus « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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