Montréal, 15 juillet 2004  /  No 144  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
  
LA VIE N'EST PAS UNE PARTIE DE MONOPOLY
 
Re.: VIVE LE COMMERCE ÉQUITABLE!, le QL, no 143 
 
          Dans son commentaire désobligeant et revanchard à l'endroit du commerce équitable, François Boudreault accuse les partisans du commerce équitable de se laver la conscience à peu de frais sans pour autant changer grand-chose.  
  
          Une fois que cela a été dit, une certitude demeure: l'auteur croit à la marche forcée de l'humanité vers la production, la production et la production. L'objectif sacré? La rentabilité! Tous ceux et celles qui sortent de la droite ligne se font écarter et acculer à la faillite. Belle vision de l'humanité... qui n'est guère surprenante quand on songe un instant que le capitalisme est inculqué dès la plus tendre enfance aux occidentaux grâce entre autres à des jeux comme Monopoly. 
  
          Sachez donc, M. Boudreault, que la vie n'est pas une partie de Monopoly. Une fois le petit producteur acculé à la faillite, que fait-il? Il ne range pas ses dés pour aller se coucher mais doit plutôt prendre soin de sa famille, ce qui souvent signifie l'exode rural et une vie de misère dans un bidonville de Bogota ou de Sao Paulo. 
  
          Est-ce l'agenda caché de l'auteur? La faillite de milliers de paysan(ne)s signifie en dernier recours le rachat de leurs terres par de grands propriétaires sans grand scrupule qui sont souvent étroitement liés à des compagnies comme Dole, United Fruit ou McDonald's. Est-ce que le café équitable aurait pu y changer quelque chose? Ceux qui tirent les marrons du feu dans ce marché (celui de la terre) demeurent dans l'ombre dans la vision de M. Boudreault. La face cachée de l'histoire, j'imagine, n'est pas assez intéressante pour les amateurs de jeux de «société»... 
  
Richard Fecteau
Québec
  
  
 
COHÉSION SOCIALE PLUTÔT QUE PIZZA
 
Re.: QUÉBEC, 2012: PETIT CONTE LIBERTARIEN, le QL, no 116 
 
          Désolé pour ta pizza, vieux! Comment peut-on penser à une pizza quand des gens autour de nous vivent dehors sans logement? 
  
          J'préfère ne pas manger de pizzas dans la demi-heure, mais que la cohésion sociale demeure entre les individus, et que tout le monde puisse avoir accès à l'éducation, à l'électricité et aux soins grâce à l'État. Que les plus riches soit obligés d'aider les plus pauvres, par des lois. Qu'un entrepreneur qui gagne 5000 fois le salaire d'un employé au SMIC (BS au Canada, je crois?) n'ait pas la «liberté» de lui baisser encore son salaire. 
  
          Personnellement, je préfère manger des pâtes toute ma vie et que tout le monde ait le minimum vital; que manger du caviar ou «une pizza dans la seconde» en voyant des clochards fouiller les poubelles. Cette liberté là, je n'en veux pas. Tout n'est pas et ne doit pas être «marchandise». Tout ne doit pas s'acheter et se vendre. 
  
          Moi je suis un pauvre idiot de Français et j'aimerais avoir quelques réponses, si cela était possible: 
  • Pourquoi un actionnaire veut gagner encore plus par n'importe quel moyen; même celui de fermer des usines au détriment de familles et de régions sinistrées?

  •   
  • Lorsque l'on perçoit 100 000$/semaine, pourquoi vouloir 150 000$ et reprocher à l'employé qui gagne 1000$/mois d'être un assisté de l'État.
          Mais bien sûr que l'État doit être présent, plus que jamais! Il doit corriger les injustices du marché; et faire que tout le monde travaille moins avec un meilleur revenu. 
Sinon, à quoi servirait le progrès technique. 
  
          Les entrepreneurs disent toujours lorsqu'on leur parle de «baisser le temps de travail», qu'ils ne peuvent pas et que cela ruinerait l'économie et la compétitivité du pays. 
  
          À quel moment de l'histoire ont-ils dit le contraire? 
  
          Pourquoi ne pas faire travailler les enfants au nom de la rentabilité? Et l'abolition de l'esclavage? Est-ce rentable, et n'a-t-il pas risqué de «gêner la compétitivité»? 
  
          Qu'est-ce qui est mieux? Un gros gâteau dont les parts ne seraient pas égales (exemple: 1 personne mangerait 80% du gâteau et les 9 autres se partageraient les 20% restants) ou un gâteau plus petit mais où chacun a 10% du gâteau? 
  
          Un réseau de chemins de fer public qui desservira tout le territoire national? Ou un réseau privé qui fermera les lignes non rentables? 
  
          Messieurs les libertariens, je ne vous comprendrai jamais. 
  
          Avec mes salutations de France (ce pays révolutionnaire dégoûtant où l'État fixe un salaire minimum, où les plus jeunes paient pour les retraites des plus vieux, où l'État prélève 50% d'impôts, quelle horreur! Mais comment fait-on pour vivre ici?... en fait on y arrive très bien!) 
  
          «Entre le faible et le fort, c'est la liberté qui opprime et c'est la loi qui libère.» -Lacordaire 
  
J.C.
22 ans de Marseille
  
 
 
 
L'ÉTAT, UNE AUTRE MAFIA LÉGALE 
 
Re.: L’INDÉNIABLE EFFICACITÉ DE L’ÉTAT, le QL, no 143 
 
          L'article de Christian Michel est d'une logique aussi implacable qu'amusante. 
  
          Les bien-pensants étatistes rétorqueront que l'État est nécessaire afin de protéger la veuve et l'orphelin sans défense contre le loup qu'est l'homme pour l'homme. 
  
          Dans notre histoire toute récente, le développement de l'internet, concaténation des mots «inter et network», i.e. cette interconnexion à l'aide d'un protocole de communication commun de millions de réseaux privés, démontre que malgré que dans un système anarchique (i.e. sans roi) des abus se produisent, l'absence de dictats impériaux coercitifs laisse libre cours au développement et la croissance techno-économique au grand bénéfice de l'ensemble des individus. 
  
          M. Michel démontre que l'État opère de façon semblable à un racket de protection. 
  
          On entend souvent dire par les citoyens qui en ont ras le bol, que le gouvernement n'est rien d'autre qu'une mafia légale. Est-il raisonnable et juste de faire cette comparaison? Je ne crois pas. 
  
          Afin de déterminer la pertinence de l'énoncé ci haut, faisons une petite comparaison... 
  
          Les gens de la mafia sont des brutes criminelles qui ont un certain sens des affaires, qui obéissent à certains impératifs de l'analyse des bénéfices vs coûts escomptés. Par activités criminelles, j'entends qu'ils violent la règle d'or négative «Ne fait point aux autres ce que tu ne veux point qu'on te fasse». Par contre, ils ont le courage d'accepter les risques du métier et ne se surprennent pas si ils se font tirer un coup de flingue en pleine gueule en guise de légitime défense par une de leurs victimes. Ils ne se leurrent habituellement pas quant à la nature de leurs buts et méthodes non plus. 
  
          Les employés de l'État, eux, refusent d'admettre ouvertement qu'ils n'existent que par l'initiation de la violence ou de par sa menace; ils refusent d'admettre ouvertement leur buts et exercent une vengeance plus implacable encore que la pire des mafias envers les gens qui osent les défier et s'en défendre par les même méthodes qu'eux utilisent sur leur victimes. Essayer de flinguer un huissier effectuant une saisie pour le fisc et vous allez voir ce que je veux dire par là... 
  
          Il est donc logique de conclure que la comparaison entre la mafia et le gouvernement n'est pas rigoureusement correcte puisqu'en termes d'honnêteté intellectuelle et d'acceptation des responsabilités et conséquences de leurs actes, la petite pègre et la grande mafia fait figure d'exemple d'intégrité comparé au gouvernement. 
  
Mme Ann Onymous
1 unité astronomique du Soleil
 
 
 
 
PÉTITION À L'APPUI DE CHOI-FM
  
          Le CRTC vient de décider que la licence de la station de radio CHOI-FM à Québec ne serait pas renouvelée (voir dans ce numéro CHOI-FM: À BAS LA LIBERTÉ D'EXPRESSION). Y a-t-il un chef de parti politique qui aura le courage de s’adresser au CRTC concernant cette affaire, ou bien devons-nous considérer que le CRTC comme une puissance à part entière ne rendant compte qu’à la Reine? D’où le CRTC tient-il au Canada ce pouvoir de fermer une entreprise florissante à l’heure où les emplois sont si difficiles à créer?  

          Nous trouvons anormal qu’un organisme d’État sanctionne un organe médiatique en le condamnant à mort, notamment à cause des scandales qui ont remué récemment la ville de Québec et sous prétexte que certains de ses animateurs n’acceptent pas d’être ou de feindre d’être aux ordres des pouvoirs publics.  

          Nous trouvons anormal que la radio soit censurée par un organisme d’État qui les régit alors que personne n’a heureusement le pouvoir de fermer un journal écrit pour le contenu de ses colonnes. Quand ils n’écoutent pas CHOI-FM, les responsables du CRTC prennent-ils la mesure des cochonneries que par ailleurs la télévision déverse avec leur aval?  

          Les partis politiques sont-ils capables de faire pression sur le CRTC avant que les employés de CHOI-FM soient mis au chômage et que les commanditaires perdent leurs contrats?  

          Devant cette iniquité, nous exigeons que les partis et le gouvernement mettent fin au pouvoir arbitraire et démesuré du CRTC et laissent enfin les auditeurs libres d’exercer leur choix en consommateurs adultes. En conséquence, et dans l’attente de plus amples débats, nous demandons que la condamnation à mort de CHOI-FM soit immédiatement levée.  
  

William Krief
Québec
et autres pétitionnaires
 
 
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