15 octobre 2013 • No 315 | Archives | Faites une recherche | Newsletter

 

 

   
OPINION
Arnaque climatique
par Pierre-Guy Veer


Depuis l'école primaire (fin des années 1980), on me martèle constamment que la planète se réchauffe de façon catastrophique, que les humains en sont responsables et qu'on doit agir vite. J'ai longtemps cru à ce message. Les hivers avec une absence totale de neige au sol à Noël semblaient confirmer cette hypothèse.

Par contre, surtout depuis le « Climategate » et les enquêtes bâclées qui l'ont suivi, je me demande si on ne m'a pas menti. Le ton absolutiste et catastrophiste des réchauffistes me laisse maintenant croire qu'ils font partie d'un culte. Voici quelques-uns des arguments qu'ils utilisent pour faire taire les hérétiques.

Le débat est clos

L'argument massue par excellence: le débat est clos, on ne peut plus discuter. Les humains sont responsables d'un réchauffement sans précédent du globe et nous devons agir promptement.

Premièrement, un débat réellement scientifique n'est jamais clos. Il aura fallu 250 ans pour qu'Einstein, avec sa théorie de la relativité, trouve des failles dans la théorie de la gravité de Newton. La même chose s'applique à la science climatique. Les scientifiques ne s'accordent pas à savoir si le réchauffement climatique (ou est-ce changement climatique? Dérèglement climatique? Météo extrême? Entendons-nous plutôt pour hystérie climatique) va causer plus de chutes de neige ou moins, des chutes de neige abondantes ou inexistantes, s'il augmente la variabilité du climat ou non, s'il pousse l'Arctique vers un point de non-retour ou non, s'il augmente le nombre et l'intensité des tornades ou non, et bien plus.

Cependant, il est fort probable que plusieurs points réchauffistes soient faux:

  • Il n'y a pas plus d'ouragans (en force et en nombre) depuis les années 1970 – la même tendance s'observe depuis qu'on tient un registre sur le sujet en 1853. Une récente étude semble même suggérer que ce ralentissement pourrait dater de 228 ans.

  • Il n'y a pas plus de tornades fortes (F3 ou plus) depuis les années 1950 – il y aurait même une tendance à la baisse. Le nombre de tornades en général a certes augmenté, mais c'est attribuable à de meilleurs instruments pour les détecter.

  • L'Arctique, bien qu'il soit effectivement en train de fondre rapidement en été, regèle tellement vite que le couvert de glace au 1er mai entre 1979 et 2013 n'a presque pas bougé. Quant à l'Antarctique, son océan atteint des superficies inégalées.

  • Les ours polaires sont très loin d'être en voie de disparition, tel que rapporté par le gouvernement du Nunavut et des chasseurs Inuits du Nord.

  • De plus en plus de personnes admettent, souvent du bout des lèvres, que le réchauffement/changement/dérèglement climatique/météo extrême n'a pas bougé depuis 1998.

  • De récentes études en Bolivie, autour de la Méditerranée, en Suède, dans les régions de la rivière des Perles, du Tibet et du sud de la mer de Chine en Chine, au Chili, en Sicile, dans la Sibérie arctique et orientale, près de l'Océan austral (Nouvelle-Zélande et Australie), en Angleterre australe, dans le sud du Québec, dans l'Océan Pacifique tropical, dans le nord-est Atlantique, au Pérou, en Islande, en Patagonie (Argentine) et dans les Alpes semblent montrer que l'infâme courbe en bâton de hockey est tout simplement fausse et qu'elles sont en accord avec les recherches du GIEC en 1990.

  • La très grande majorité des modèles climatiques ont échoué à prédire les températures. C'est tellement désastreux que 2013 pourrait tomber sous l'intervalle de confiance de 90%.

  • Finalement, il ne semble pas y avoir de lien entre le niveau de CO2 atmosphérique et les sécheresses aux États-Unis.

Aussi, parce que les humains ont été accusés si rapidement de causer le réchauffement, plusieurs autres facteurs, probablement plus influents, ont été mis de côté, notamment les rayons cosmiques et cette gigantesque bombe H à 150 millions de kilomètres de nous. De plus, des stations météorologiques mal placées ont plus de chance de rapporter des températures plus élevées que ce qui se passe dans la réalité.

Il y a un vaste consensus scientifique

Un autre argument massue: il y a un si grand consensus parmi les scientifiques (on parle de 97% d'entre eux) au sujet du réchauffement/changement/dérèglement climatique/météo extrême que tout débat est futile.

Nonobstant le fait que la vérité n'est pas déterminée par vote populaire – les milliards de chrétiens dans le monde pensent que les milliards de musulmans ont tout faux et vice-versa –, ledit consensus est complètement factice. Il est basé soit sur un sondage avec un échantillonnage de 79 personnes, est plus près de 33%, voire même de 0,3%.
 

   

« Un débat réellement scientifique n'est jamais clos. Il aura fallu 250 ans pour qu'Einstein, avec sa théorie de la relativité, trouve des failles dans la théorie de la gravité de Newton. La même chose s'applique à la science climatique. »

   


Mais même s'il y avait véritablement consensus comme avec la gravité ou l'évolution, faire taire les sceptiques ne peut mener qu'au fascisme. Il n'y a que dans les sociétés où il règne que les gouvernements peuvent s'assurer qu'un seul point de vue (et souvent pas le meilleur) soit entendu. Les réchauffistes font exactement cela: ils refusent systématiquement de débattre avec les sceptiques, ils veulent les censurer, les emprisonner, ou même les voir morts et les traitent de tous les noms.

Les négationnistes sont achetés par... (mettre souffre-douleur de l'heure)

Une force maléfique, généralement les grandes compagnies pétrolières ou les frères Koch, rôde afin de corrompre les scientifiques et leur faire dire que le réchauffement n'existe pas.

Bien qu'il y ait un fond de vérité là-dedans, les réchauffistes oublieront de vous dire que les compagnies pétrolières leur donnent aussi des fonds. Ils répliqueront que les compagnies pétrolières dépensent des milliards en lobbying, tout en oubliant que les réchauffistes eux-mêmes dépensent encore plus d'argent.

Tu n'as pas ce qu'il faut pour parler du climat

Souvent, quand je débats sur le climat, on m'accuse de ne pas avoir être compétent pour le faire parce que je ne l'ai pas étudié. C'est particulièrement évident avec des chimistes de ma famille.

Certes, j'ai étudié l'économie politique, quoique j'ai aussi étudié la chimie, la physique et la biologie de cégep. Par contre, si je ne suis pas qualifié, pourquoi David Suzuki, un généticien/zoologiste qui ne semble même pas savoir de quoi il parle au sujet du climat et qui a des demandes plus que douteuses pour ses conférences; Steven Guilbeault, un bachelier raté en théologie et en politique qui vit aux crochets de l'État; Al Gore, un politicien qui a pris un seul cours au sujet de l'environnement, dont le film réchauffiste a été démonté de toutes pièces et qui se plaint que les scientifiques ne le laissent pas conclure que les tornades en Oklahoma prouvent le réchauffement; et le GIEC, un groupe « d'experts » dans le climat dont au moins 1/3 des membres n'ont aucune espèce de qualification climatiques et qui utilisent des rapports de groupes de pression écologistes; pourquoi tous ces activistes sont-ils plus qualifiés que moi pour parler du réchauffement/changement/dérèglement climatique/météo extrême?

Le Climategate est un non-scandale

Depuis 2009, les sceptiques de l'hystérie climatique martèlent que Climategate, cette fuite de milliers de courriels montrant un complot certain de plusieurs scientifiques pour entretenir le mythe du réchauffement/changement/dérèglement climatique/météo extrême, est la preuve qu'on jette notre argent par les fenêtres à combattre un mal qui n'existe probablement pas. Les réchauffistes rejettent la critique du revers de la main, affirmant que ce n'est qu'un feu de paille...

Vraiment? Imaginez, un instant, un pirate informatique (ou un lanceur d'alertes) qui expose au grand jour une quantité considérable de données venant de grandes compagnies pharmaceutiques. On y trouve notamment des courriels où des scientifiques

  • demandent qu'on supprime des informations qui ne s'agencent pas avec leurs théories;
  • reconnaissent que leur théorie est fausse et demandent d'utiliser une « astuce » (trick) pour que ça fonctionne;
  • pensent à des stratégies pour faire taire les gens qui affirment que leurs produits ne fonctionnent pas;
  • changent l'information disponible à leur sujet sur plusieurs sites Web.

Imaginez ensuite que de vastes enquêtes sont menées afin de faire la lumière sur ce supposé scandale. L'une d'elle est conduite par une université dont l'un des employés trempe dans le scandale; on le blanchit complètement en affirmant avoir tout observé alors qu'on ignore complètement un scientifique qui a montré des failles dans la théorie du fautif. Une autre enquête est financée par une université complètement submergée dans le scandale et est dirigée par un panel de gens en faveur des scientifiques suspectés. Une dernière, menée par un parlement, affirme que l'information a été volée sans preuve, ne s'entretient avec aucun sceptique et supporte les compagnies pharmaceutiques en ignorant leur mauvais comportement.

Si une telle situation s'était produite, les médias auraient (avec raison) crié au scandale! Les enquêtes manquaient totalement d'objectivité et souffraient de conflits d'intérêt patents. Ils auraient été vite sur la gâchette parce qu'ils auraient eu une autre occasion en or de casser du sucre sur le dos du capitalisme (ou plutôt, corporatisme, mais passons...). Ils sont restés muets sur le Climategate (dans la francophonie du moins) parce qu'ils auraient attaqué une de leurs principales sources d'arguments anticapitalistes. En effet, « combattre » l'hystérie climatique sous-entend une intervention massive des gouvernements pour favoriser certains types d'énergie et en pénaliser d'autres.

Fort heureusement, la bulle climatique est presque crevée. L'attention médiatique pour le résumé du récent rapport du GIEC a été pour le moins tranquille. Et aux États-Unis, l'hystérie climatique est la dernière priorité du public selon un récent sondage. Reste à espérer que le Québec puisse un jour retrouver la raison et laisser de côté la passion, avant que les taxes sur l'essence ou les éco-frais ne continuent de détruire l'économie et d'enrichir un Léviathan incapable de se gérer.

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Pierre-Guy Veer est étudiant au bac en économie-politique à l'Université Laval.

   
 

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