Montréal, le 11 avril 1998
Numéro 6
  
 
 

Un regard libertarien
sur l'actualité québécoise et nord-américaine
  
 
numéros précédents 
  Publié tous les samedis  
  ql@quebecoislibre.org 
  
  
 
 
 
SOMMAIRE 
 
 
MOT POUR MOT 
Bouchard se dissocie de Bouthillier... 
  
Page 2 
 
ÉDITORIAL 
Affaire Bouthillier:  
La loi du silence 
par Martin Masse  
  
Page 3 
 
NOUVELLES BRÈVES 
Le patinage référendaire de Bernard Landry et les cartes d'identité 
  
COURRIER 
DES LECTEURS 
Jonesboro, la SSJBM et Vive le Québec libre... 
   
Page 4 
  
TRAVAIL DIRIGÉ 
Kenworth: La foire 
aux illusions 
par Brigitte Pellerin  
  
Page 5 
 
GOVERNMENT CUTS 
Confusing movement  
with action 
by Ralph Maddocks 
  
Page 6 
 
LE MARCHÉ LIBRE 
L'État de nos routes 
par Pierre Desrochers 
  
Page 7 
 
LES PRIX BÉQUILLES 
à la ministre du Patrimoine canadien Sheila Copps, à la Coalition contre la réforme de l'aide sociale et à la compagnie Iris 
  
VIVE LES 
QUÉBÉCOIS LIBRES 
Le Regroupement des travailleurs en milieu pharmaceutique du  
Québec 
  
 
 
 
 
 
 
MOT POUR MOT
 
BOUCHARD SE DISSOCIE DE BOUTHILLIER, MAIS REFUSE DE CONDAMNER PARIZEAU
  
  
           En réponse aux questions du député indépendant Richard Le Hir mercredi dernier à l'Assemblée provinciale, le premier ministre Lucien Bouchard a pris ses distances par rapport aux propos de Guy Bouthillier sur le droit de vote et la connaissance du français. Comme la plupart des médias continuent à rester silencieux sur cette histoire (voir éditorial, p. 2), voici un extrait de la transcription de ces échanges. 

M. LE HIR: Alors, M. le Président, il y a à peine un peu plus d'un an, le 26 mars 1997, l'Assemblée nationale adoptait à l'unanimité une résolution condamnant le nationalisme ethnique sous toutes ses formes et l'utilisation par qui que ce soit de ses thèmes, de ses stratégies et de son langage pour favoriser et entretenir la discorde entre les Québécois. Elle invitait en outre tous les groupes d'intérêts à s'abstenir de favoriser ou d'entretenir la discorde entre les Québécois sur la base de leurs origines ethniques.  
 
          Or, la semaine dernière, la Société St-Jean-Baptiste de Montréal comparaissant devant la commission des institutions pour y présenter son mémoire sur les lois référendaires et électorales, a suggéré que la connaissance d'une des langues officielles du Canada devienne une condition à l'exercice du droit de vote au Québec, en évoquant la perspective d'une situation où le droit de vote, au Québec, pourrait devenir conditionnel à la seule connaissance du français dans le but de s'assurer, et elle n'en fait pas mystère, qu'une majorité puisse éventuellement se dégager en faveur de la souveraineté qui concrétiserait la réalisation de son ambition ethnique. 
 
          Ma question au premier ministre est la suivante: Le premier ministre est-il prêt, en conformité avec la résolution adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale, à condamner la Société St-Jean-Baptiste de Montréal pour ses propos et pour l'utilisation de stratégies empruntées au nationalisme ethnique? 

M. BOUCHARD: M. le Président, en ce qui me concerne et en ce qui concerne le gouvernement, nous nous dissocions de cette position de la Société St-Jean-Baptiste. Présentement, les citoyens ont droit de vote et, pour être citoyen, il faut avoir la maîtrise de l'une des deux langues officielles, soit l'anglais, soit le français. 
 
          Dans un Québec souverain, il est évident, M. le Président, que nos concitoyens de langue anglaise seront des citoyens et pourront avoir le droit de vote même s'ils n'ont pas la maîtrise du français. 
 
M. LE HIR: M. le Président, le premier ministre peut-il expliquer au nom de quelle logique il accepte aujourd'hui de faire cette mise au point pour se dissocier des propos de la Société St-Jean-Baptiste alors que, s'agissant de la même question de principe, il a refusé de condamner son prédécesseur pour les propos ethniques irresponsables, qu'il tenait encore il y a quelques mois, le qualifiant même de grand démocrate?  

M. BOUCHARD: Alors, M. le Président, pour ce qui est de la question qui a été posée tout à l'heure, je pense que la réponse est claire. Je voudrais la répéter pour que ce soit clair. C'est que, dans un Québec souverain, nos concitoyens de langue anglaise, bien sûr seront des citoyens, auront le droit de vote comme tel, et il ne sera pas exigé d'eux qu'ils aient la connaissance de la langue française pour avoir le droit de vote et pour être citoyens. 
 
          Deuxièmement, M. le Président, pour ce qui est de cette référence à mon prédécesseur, je crois que le député devrait se rendre compte qu'il fait référence à quelque chose de déjà ancien, d'une déclaration qui a fait l'objet ensuite d'une mise au point de la part de M. Parizeau. Et je crois que je devrai le référer à cette mise au point pour qu'il cesse de nous harceler avec cette question.

 
 
 
 PRÉSENT NUMÉRO
page suivante