Montréal, le 2 mai 1998
Numéro 9
 
 
 

Un regard libertarien
sur l'actualité québécoise et nord-américaine
  
 
numéros précédents 
  Publié tous les samedis  
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SOMMAIRE 
 
 
MOT POUR MOT 
Silicon Valley dit NON 
au b.s. pour entreprises 
 
Page 2 
 
ÉDITORIAL 
Doit-on avoir peur de la  
mondialisation? 
par Martin Masse  
  
Page 3 
 
COUP D'OEIL SUR 
L'ACTUALITÉ 
 
NOUVELLES BRÈVES 
Bal électoral à Montréal; Plus de francophones, moins d'immigrants; Le QL à CJAD; Québec veut mettre la patte sur internet 
  
Page 4 
 
LE MARCHÉ LIBRE 
Du siphon à la grande trahison 
par Pierre Desrochers 

Page 5 
  
LEMIEUX EN LIBERTÉ 
Amerika 
par Pierre Lemieux 
 
Page 6 
 
OPINION 
Doit-on casser 
Microsoft? 
par Francis Tourillon 
 
Page 7 
 
COURRIER 
DES LECTEURS 
Les syndicats, monopole ou démocratie?; What future for a separate Quebec?; Point de rupture; Nouvel ordre mondial; Expressions libérées 
 
Page 8 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
à Gary Bettman et la LNH, aux routiers autonomes et à cinq bénéficiaires de l'aide du ministère des Régions 
  
VIVE LES 
QUÉBÉCOIS LIBRES 
C'est le temps des déclarations de revenus, il n'y a pas de Québécois libre 
 
 
 
 
 

 
MOT POUR MOT
 
SILICON VALLEY 
DIT NON AU B.S. POUR ENTREPRISES
 
 
          Les « partenariats » entre l'État et l'industrie ne sont qu'une façon de plus de gaspiller des fonds publics et de subventionner les riches. C'est ce qu'affirment 79 présidents de compagnies de Silicon Valley qui ont signé une « Déclaration d'indépendance envers l'assistance sociale pour les entreprises » (Declaration of Independence from Corporate Welfare). 
 
          Dans un document publié par l'Institut Cato de Washington, l'un des principaux instituts de recherche libertariens des États-Unis, le président de Cypress Semiconductors T. J. Rogers explique que les subventions au développement technologique sont présentées au public en utilisant un langage de technicailleries (technobabble) pour camoufler des investissements injustifiés. Selon lui et ses collègues, elles font ultimement plus de mal que de bien à l'industrie de Silicon Valley et à l'économie étatsunienne en général. 
 
          Voici un extrait de son argumentation, disponible en anglais sur le site du Cato avec la Déclaration en annexe: 
 
          « Les montants directement versés par l'État fédéral pour ce qu'on appelle l'assistance sociale pour les entreprises sont maintenant évalués à 65 milliards $ par année. Un bon nombre de ces subventions visent à aider les industries de haute technologie aux États-Unis. La vérité est cependant que les entreprises de Silicon Valley s'en sortiraient en général sans égratignure si toutes les subventions fédérales disparaissaient, même si quelques compagnies isolées en souffriraient. Évidemment, ce sont les présidents de ces compagnies qui feraient le voyage jusqu'à Washington pour prononcer des discours de fin du monde. 
 
          On pourrait faire un parallèle historique avec la protection contre la compétition que le gouvernement américain procurait à l'industrie aérienne dans les années 1970. Lorsque la déréglementation est survenue, éliminant les subventions qui existaient sous la forme de tarifs élevés, l'industrie a pris du mieux; les compétiteurs faibles ont été absorbés par des compagnies mieux gérées; les voyages en avion sont devenus abordables pour la première fois pour beaucoup d'Américains. L'industrie aérienne se porte mieux sans subventions. 
 
          Malheureusement, notre système actuel de saupoudrage de subventions a créé un cercle vicieux menant au déclin économique qui sera difficile à briser. Supposons que deux compagnies sont taxées à un taux de 37% — le taux actuel global de ma compagnie — mais que l'une d'entre elles reçoive une subvention qui équivaut à une réduction de 10% de son taux de taxation. Cette compagnie subventionnée va ainsi bénéficier d'une rentabilité plus élevée, ses actions vont grimper en bourse, et elle aura plus de facilité à trouver des fonds et à se financer à moindres coûts. C'est ce qui fait que toutes les entreprises se battent pour obtenir des subventions lorsque celles-ci peuvent avantager leurs compétiteurs.  
 
           Même si j'ai comparu sept fois devant le Congrès pour m'opposer au b.s. pour entreprises, je n'hésiterais aucunement à tenter d'obtenir une subvention importante offerte à ma compagnie, parce que c'est mon devoir de faire ce qui est le mieux pour mes actionnaires, y compris obtenir du financement à bas prix. Une entreprise qui refuserait de jouer ce jeu serait aussi idiote qu'un individu qui refuserait une déduction fiscale dans son impôt personnel parce qu'il appuie l'idée d'une taxe à taux fixe (flat tax). 
 
         Le cercle vicieux s'étend lorsque des entreprises mettent sur pied des lobbys qui feront pression sur des membres du Congrès pour que les subventions aux compagnies dans leur État d'origine soient maintenues ou augmentées. Ces compagnies sont d'ailleurs souvent les mêmes qui font des contributions financières aux caisses des politiciens. Dans la mesure où le Congrès réussit à récompenser ces entreprises avec une “portion adéquate du gâteau de l'État”, la pression augmente inévitablement sur le gouvernement pour qu'il hausse les taxes de façon à pouvoir payer toutes ces subventions. La boucle est bouclée lorsque, comme ce fut le cas en 1993, on augmente les taxes des corporations pour payer la facture, ce qui pousse celles-ci à se démener pour obtenir des nouvelles subventions qui viendront contrebalancer ce taux d'imposition plus élevé. 
 
          On peut utiliser des termes en vogue à Washington comme “partenariat entre le gouvernement et les entreprises” pour décrire ce processus, mais la logique économique de ce cercle vicieux n'est qu'une version au ralenti de celle qui mène au socialisme: c'est-à-dire, le transfert forcé des ressources des individus et des entreprises dans les mains du gouvernement. »
  
 


 
 
MISE AU POINT 
 
Le Mot pour Mot de la semaine dernière (Séparatisme vs Nationalisme) citait un texte d'opinion d'un certain Henry Norman, publié dans Le Devoir. Le quotidien montréalais a depuis fait cette mise au point: 
Le 18 avril, nous avons publié un texte d'opinion intitulé La langue, once again, signé par Henry Norman, membre des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO). Mardi, une note rectificative introduite en page A8 venait préciser qu'aux dires des dirigeants d'IPSO, aucun membre de ce rassemblement ne portait un tel nom. Après vérifications supplémentaires, il nous a été impossible de retrouver l'auteur du texte qui aurait, selon toute vraisemblance, utilisé un pseudonyme pour cacher sa véritable identité. Des raisons techniques (la disquette qui accompagnait le texte était endommagée) et de rapidité d'exécution du travail expliquent qu'on ait procédé à la publication de ce texte sans avoir la confirmation de l'identité de son auteur.
  
  
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