Montréal, 15 janvier 2005 • No 150

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

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LA RSE ET LA MOUVANCE « MARXISTE-RECYCLÉE »

 

Re.: Un oeil libertarien sur la RSE, la reponsabilité sociale de l'entreprise, le QL, no 148 + 149

 

          Je voudrais présenter toutes mes félicitations à Erwan Quéinnec pour son excellent article sur la RSE. Tout simplement le meilleur parmi les nombreux que j'ai pu lire sur le sujet.

          Il n'a pas échappé à l'auteur que ce mouvement appartenait à la mouvance que j'appellerais « marxiste-recyclée », dont font partie ATTAC, l'alter-mondialisme et le mouvement anti-OGM.

          Comme lui, j'essaie de rester positif malgré toutes les conséquences néfastes du concept RSE auxquelles on peut s'attendre – et que l'auteur décrit très bien.

          J'espère donc que ce nouveau concept incitera au moins certaines entreprises à mieux intégrer dans leurs pratiques de gestion des dimensions jusqu'alors négligées ou insuffisamment prises en compte (ressources humaines, gouvernance, risque environnemental), contribuant ainsi à une amélioration de leur performance à long terme et à une réduction des risques liés à leur activité.

          Par contre, si les dirigeants d'entreprise se sentaient investis d'une autre mission que celle de faire fructifier les capitaux confiés par les actionnaires, on peut craindre le pire!

          Encore une fois bravo pour votre perspicacité.

          Bien cordialement,

Laurent
 

 

POUR LE DÉGEL DES QUOTAS D'ÉCOLES

 

Re.: Il faut dégeler les droits de scolarité!, le QL, no 148

 

          Plus que le dégel des frais de scolarité, c'est le dégel des quotas d'écoles qu'il faut prôner. Les parents devraient pouvoir avoir le choix de l'école où ils envoient leurs enfants. S'ils sont communistes, qu'ils s'encouragent à l'être sans que mes enfants ne soient obligés de le devenir. Si je veux une éducation traditionnelle classique pour les miens, je devrais pouvoir m'organiser avec ceux qui veulent ce même type d'éducation. Je ne comprends pas que la liberté d'enseignement soit devenue lettre morte depuis que ce secteur est entre les mains de l'État – qui lui imprime une tendance collectiviste abrutissante qui fait que les diplômes ne valent plus le papier sur lequel ils sont imprimés.

Luc Racicot, avocat
St-Lambert
 

 

LAISSEZ LES GENS TRANQUILLES!

 

Re.: Vive la Journée sans achat!, le QL, no 149

 

Bonjour,

          Je suis un grand fan de votre site. Je suis étudiant universitaire en économie et gestion agroalimentaire, i.e. un domaine où on jase beaucoup de protectionnisme, d'intervention gouvernementale, de pauvres, de pays du tiers-monde, de pouvoir du marché... Bref, la formation que je suis m'amène à m'intéresser aux idées de votre site, qui, ma foi, sont la plupart du temps très pertinentes. À tous les 15 du mois, je ne peux m'empêcher de me dire que vous pensez, en grande partie, de la même façon que je pense – ou vice versa. Cependant, il m'arrive de lire un texte, comme le dernier de Gilles Guénette, et de dire: « Voilà! Si j'avais voulu montrer de la merde, c'est ce texte que j'aurais pointé du doigt. »

          Il me rappelle tous les textes des frustré(e)s altermondialistes et socialistes, mais à l'inverse. Dites donc à
M. Guénette de laisser les gens tranquilles... Si ceux-ci veulent favoriser les comportements de consommation responsables, l'épargne et autres patentes, qu'ils le fassent! C'est leur foutu droit! Si les gens veulent consommer du café équitable, qu'ils le fassent... Et si les gens veulent encourager les autres gens à consommer intelligemment – ce que l'on n'enseigne plus aujourd'hui dans les écoles et qui n'est plus transmis par les parents – eh bien, merde (!) laissons-les faire.

          Je suis jeune (23 ans), mais il y a bien longtemps que j'essaie de défaire certains mythes socialistes solidement implantés chez les Québécois. Et comme je l'ai toujours dit, rien ne vaut une solide et saine argumentation, avec une volonté solide et patiente, pour venir à convaincre les gens. De faux arguments légers « à la Gilles Guénette » ne viendront à bout de rien. La seule chose qu'ils seraient capables de faire serait de braquer encore plus les gens dans leurs positions.

          Monsieur Masse, ce n'est pas avec des textes de cette trempe que l'on viendra à bout du « modèle québécois » et des mythes socialistes ou altermondialistes.

Yannick Lessard
 

 

Réponse de Martin Masse:


Bonjour Yannick,

          J’ai l’impression que vous avez pris un peu trop au sérieux l’article de Gilles Guénette, qui se voulait sarcastique.

          Il ne s’agit pas d’enlever le droit à personne de « consommer de façon responsable », mais bien de ridiculiser ces campagnes de Journée sans achat qui n’ont strictement aucune logique économique (c’est vrai qu’il n’y avait pas vraiment d’argument économique dans l’article, ce qui aurait peut-être aidé à faire passer le message). Adbuster & Cie ne font pas la promotion de la consommation responsable, ce sont des groupes anticapitalistes qui, comme voulait le faire ressortir l’article, utilisent bizarrement des instruments de l’économie de marché (publicité, marketing, etc.) pour faire passer leur message.

          La frénésie de la consommation et du surendettement que l’on constate aujourd’hui ne sont pas des excès du capitalisme, mais bien des conséquences néfastes de l’étatisme (j’ai traité de ce problème il y a quelques années dans cet article: « Le bon temps d'en profiter »). Critiquer le système capitaliste (avec des moyens capitalistes) et inciter les gens à ne rien consommer pendant une journée sont des solutions stupides et dérisoires qui n’auront strictement aucun effet.

          Merci pour vos commentaires et votre intérêt pour le QL, et continuez à nous lire!

M. M.
 

 

QUELQUES QUESTIONS CONCERNANT LE LIBERTARIANISME

 

Salut les libertariens,

          Bien que je sois farouchement opposé à votre vision du monde, j'aime bien lire vos articles. Je considère qu'il est important de connaître les points de vues de tout. Dans ce sens, j'ai quelques petites questions à vous poser.

          Depuis que le Mexique s'est libéralisé, notamment avec l'ALÉNA, on assiste à l'arrivée d'un nombre énorme d'entreprises américaines, canadiennes et européennes qui viennent s'établir à moindres coûts. À certains endroits, les réserves d'eau potable sont presque uniquement destinées à l'entreprise qui pollue souvent les cours d'eau sans aucun remords. Dans le nord du Chili, une entreprise canadienne dont le nom m'échappe exploite une mine et est en train d'épuiser presque la totalité de l'eau des nappes phréatiques qui ont pourtant pris des années à se former. Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d'autres. Vous préconisez un accroissement du capitalisme. Pourtant tous ces changements qui ont été extrêmement néfastes pour l'environnement et les humains se sont produits justement grâce à l'accroissement du capitalisme que vous souhaitiez. Comment pourrions-nous protéger l'environnement et les ressources essentielles si les entreprises n'ont aucune limite dans leur possibilité de les exploiter? Aucun de vos articles que j'ai lu n'a proposé de solution miracle. J'aimerais bien la connaître et si elle s'avère aussi efficace pour empêcher ces problèmes qu'une réglementation vis-à-vis des entreprises, croyez-moi je la défendrai d'aplomb.

          Deuxièmement, vous favorisez la libre-concurrence afin de mieux faire fonctionner l'économie. Vous semblez avoir comme théorie que la liberté de compétition permettrait aux entreprises d'être poussées constamment à offrir les meilleurs services possibles parce qu'il s'en trouvera toujours un autre pour faire mieux. De plus, les entreprises seraient condamnées à offrir de meilleures conditions de travail car l'employé serait toujours libre d'aller travailler pour le voisin – du moins, c'est ce que Milton Friedman avance dans son livre Capitalisme et Liberté. Cependant, dans les faits, la concurrence à tendance à faire en sorte que le plus gros bouffe le plus petit et ensuite, il se trouve en situation de monopole. Il a ainsi la liberté de baisser les salaires car les employés ne peuvent désormais plus aller voir ailleurs. Il peut aussi augmenter les prix car plus personne ne peut lui faire compétition. Sans réglementation, c'est ce qui arrive. Rockefeller, vous connaissez? Des surplus sont ainsi créés. Comment empêcher cela? Comment empêcher les monopoles? Bref, comment empêcher une reprise de la crise de 1929?

          Troisièmement, votre vision de la liberté me paraît assez simpliste. Lorsque l'on donne plus de liberté aux entreprises, inévitablement on en enlève aux travailleurs qui deviennent moins libres de dépenser comme avant et de s'unir. Votre liberté ne va que dans un sens. Dans cette situation, comment empêcher une loi de la jungle? Comment empêcher que les plus forts prennent par la force la liberté aux plus faibles? La liberté, ce n'est pas l'absence de contraintes. Parfois, certaines contraintes peuvent amener plus de liberté. Qu'en pensez-vous? Vous faites comme à peu près toutes les idéologies de l'extrême gauche à l'extrême droite. Vous justifiez votre théorie par la liberté, concept souvent dénudé de sens mais très utile pour contrôler les gens.

          Dernièrement, on assiste à une privatisation de l'éducation assez intense. Les matières comme la Philosophie ont perdu de l'importance. Ma question est: Comment pourrions-nous conserver les matières inutiles au marché mais qui sont combien utiles au développement du rationalisme? Aux dernières nouvelles, les entreprises n'ont pas d'intérêts dans ce sens...

          De plus, la manière dont vous traiter les anarchistes et les communistes est assez biaisée. Il est bien de critiquer ces théories, mais lorsque vous répondez aux lecteurs qui se revendiquent de celles-ci d'être dotés d'une pensée insensée sur la seule base que leurs théories sont collectivistes et que les théories collectivistes ont menés aux pires dictatures, il s'agit là d'un sophisme évident – je fais référence ici à une réponse qu'a donnée Martin Masse dans la boîte aux lettres. Il est vrai que les régimes communistes étaient dictatoriaux, mais cela ne veut pas dire que des théories de ce genre peuvent bien fonctionner. Après tout, tout commence par un rêve. Vous avez cependant peut-être des arguments plus rationnels que ceux-ci à ce sujet, je vous inviterais à m'en faire part.

          En attendant des réponses précises à mes incompréhensions face à vos théories économiques.

Sincèrement,
Jean-Christophe Gascon
 

 

Réponse de Erwan Quéinnec:


Monsieur Gascon,

          D'abord, félicitations pour le fait de lire des articles ne correspondant pas à vos idées, tous les anti-libéraux (et tous les anti quoi que ce soit, d'ailleurs...) ne produisant pas cet effort d'information. Il serait trop long de répondre à tout (il me semble d'ailleurs que certains articles répondraient de manière exhaustive à vos questions), je me concentrerai donc sur le premier point.

          Le fait que vous parliez de « solution miracle » est symptomatique d'une forme d'esprit politique qui n'est pas libérale. Non, je n'ai pas de solution miracle contre la pollution, le mensonge, les dépits amoureux, le cancer ni les hémorroïdes. Le libéralisme est d'abord comparatif: les seules théories qui ont prétendu ériger la société idéale ne l'ont fait – et ne pouvaient le faire – qu'au prix de millions de morts. Et ce pour une raison bien simple: l'idéal de quelques-uns ne correspond jamais aux aspirations de tous les autres (je l'explique à mon fils quand il prétend obliger sa soeur à jouer au cow-boy avec lui; hélas, les politiques de tout poil – ne parlons pas des intellectuels qui les inspirent – n'ont généralement pas dépassé ce stade de comportement infantile). Dès lors, il n'y a qu'une seule manière non libérale d'administrer le mécontentement: un mort n'est jamais insatisfait (l'aliéné non plus, d'où l'usage intensif de l'hôpital psychiatrique dans les sociétés totalitaires: c'est normal, il faut être fou pour ne pas être communiste...). Le libéralisme intègre ce qu'on appelle « l'arbitrage »: comment choisir, déterminer le juste milieu entre des aspirations qui sont contradictoires (ce qui est contradictoire à court terme pouvant devenir complémentaire à long terme)? Pour ce qui est du dilemme « richesse matérielle »-« environnement », les libéraux choisissent le marché (lisez mes articles sur la question, entre autres). D'autant que celui-ci, loin de dégrader l'environnement, l'adapte au contraire aux exigences humaines (si l'on regarde le bilan écologique des pays développés, on peut faire le double constat suivant: la pollution liée à la production diminue, du fait de l'amélioration des techniques. En revanche, la pollution liée à la consommation – déchets – tendrait à augmenter mais avec elle et comme toujours lorsqu'il s'agit de marché, les moyens de la juguler).

          En second lieu, vous dites préférer la réglementation à la liberté d'entreprendre: or, les réglementations que vous préconisez sont coûteuses à édicter et mettre en oeuvre (bureaucraties) et en conséquence, elles consomment des ressources qui auraient pu être affectées ailleurs (y compris à des finalités non réprouvées par les socialistes: tout libéral que je suis, si j'ai à choisir entre le fait que mes impôts financent une bureaucratie tentaculaire ou des postes d'enseignants ou de médecins hospitaliers, je préfère la seconde solution!). D'autre part, d'où tirez-vous que les réglementations sont efficaces? Que faites-vous de la fraude et de la corruption, phénomènes qui sont loin d'être mineurs, surtout lorsque les coûts induits par le contrôle de la réglementation sont prohibitifs? Les réglementations ne sont fonctionnelles que lorsqu'elles correspondent à des tendances sociales ou économiques qu'elles accompagnent et non qu'elles contredisent; car on ne fait pas faire aux gens ce qu'ils ne veulent pas faire (grand motif de désespérance étatiste, d'ailleurs...). Autrement dit: une réglementation a d'autant plus de chances d'être efficace qu'elle est inutile.

          En troisième lieu, vous faites une confusion fréquente entre « environnement » et « nature » et vos conclusions sur les méfaits du capitalisme sont pour le moins étranges: comment expliquez-vous que dans un environnement si dégradé par la prédation à laquelle le soumettent les entreprises capitalistes depuis trois siècles, l'espérance de vie ait si spectaculairement augmenté (je m'attendrais à ce qu'un environnement dégradé soit abiotique, c'est-à-dire impropre à la vie...) et, avec elle, un niveau de vie qui nous permet notamment, vous et moi, de consacrer une part croissante de notre temps à un travail non directement productif (écrire des articles, des courriels, consacrer du temps à nos loisirs, etc.)? Vous pouvez chercher, vous ne trouverez pas d'autre explication que celle-ci, la corrélation est trop saisissante: le capitalisme libéral et lui seul, de par sa logique propre, nous amène au niveau de liberté et de prospérité qui est le nôtre aujourd'hui. Il n'a pas dégradé notre environnement: il l'a modifié pour le rendre plus propre à la vie qu'il ne l'a jamais été. Regardez les bilans écologiques de notre planète: vous verrez que l'environnement n'est nulle part plus dégradé que là où le capitalisme n'a pu s'épanouir ou là où des modes de décision collectivistes ont présidé à la « régulation » des actes de production et de consommation (que pensez-vous de « l'environnement » de nos banlieues HLM, grande idée socialiste s'il en est?)

          Enfin, il faut se méfier des discours environnementalistes: l'une des grandes idées de cette mouvance (qui a multiplié les erreurs d'analyse et de prévision dès les années 1970, nous disposons maintenant d'assez de recul pour le savoir) est que les dommages causés à la nature par l'activité humaine seraient irréversibles: or, quantité de ces dommages ne sont pas irréversibles, ils dépendent de plein de facteurs non directement liés à nos rejets: par exemple, il serait très simple à un reportage télé bien senti de nous expliquer qu'une zone est très polluée car les indices d'ozone (polluant industriel) et de monoxyde d'azote (rejeté par les voitures) rejetés dans l'atmosphère sont très élevés (ou croissants). Or, le monoxyde d'azote « bouffe » l'ozone (bref, les gaz nocifs, parfois, se neutralisent) et la pollution des uns et des autres dépendent grandement de l'état de la météo. Certains rejets sont neutres ou inoffensifs.

          Certes, la vie sociale, collective, économique, secrète de nouveaux problèmes, recèle de nouveaux dangers – il y a notamment beaucoup à redouter d'un certain nombre « d'innovations virales », déjà à l'oeuvre depuis quelques années –, mais il convient de les imputer à qui de droit (pourquoi le « méchant capitalisme » et pas le « méchant État »?) et de ne pas cultiver l'illusion des solutions miracles. Si vous avez bien lu ce qu'écrivent les libéraux, vous constaterez que les problèmes d'usage de l'eau que vous décrivez ci-dessus sont principalement dus à un défaut de droits de propriété: tous les économistes de l'environnement (y compris tous ceux qui ne sont pas libertariens, c'est-à-dire l'immense majorité) se rejoignent sur ce constat (or, les libéraux prônent l'appropriation privée d'à peu près tout!). Mais il est vrai que le respect de l'individu, de l'environnement et de la propriété – toutes choses historiquement liées – ne sont concevables que dans des sociétés humaines touchées par le développement économique. Trouvez-moi un mode de développement qui ait été durablement initié et prolongé par l'État, je suis preneur de ce genre d'informations! Vous voulez empêcher les entreprises américaines d'investir au Mexique? Allez demander aux Mexicains qui vivent grâce aux emplois que leur fournissent les « méchantes multinationales américaines » ce qu'ils en pensent. Ne vous attendez pas forcément à être bien reçu...

          Si je puis vous faire une recommandation, sans nécessairement devoir sacrifier vos idéaux ou vos préventions à l'endroit d'un genre humain parfois peu enthousiasmant, en effet, je vous invite à vous ouvrir au raisonnement économique de base, celui que cultivent les libéraux: lorsque vous avez une solution en tête, ne vous arrêtez pas à ce qu'elle semble devoir produire, dans un monde idéal ou désincarné. Réfléchissez aux effets pervers, aux implications secrètes, faites preuve d'empathie tout en vous montrant soupçonneux et vigilant! Et vous verrez qu'en outre, les plus humanistes de vos recommandations n'auront jamais plus de chances d'aboutir (d'être entendues, en tout cas) que dans une société qui respecte votre (et notre) liberté individuelle de manière non discriminatoire, c'est-à-dire sans la découper en tranches et décider sur la foi d'une suprarationalité politique ce qu'elle contiendrait de bien ou de mal!

          Très brièvement, sur les autres points: 2) Les monopoles sont inattaquables lorsque protégés par la réglementation (l'interdiction de concurrencer) ou la rente que constituent les marchés publics. Sinon, ils sont toujours menacés (cf. le concept économique de « marchés contestables »). 3) Ah, sur ce point, j'avoue qu'il y aurait trop à dire: mais vous avez raison de pointer du doigt que certaines conceptions de la liberté sont ambiguës. La liberté est aussi celle de se contraindre, en effet (le contrat, c'est ça!). 4) Vous faite une erreur énorme, fondamentale et fréquente: le marché valorise fortement les personnes de haute culture générale. Les diplômés des écoles de commerce sont tous des têtes bien pleines, par exemple et quantité de diplômés en sociologie et en philosophie prospèrent grâce au marché. En revanche, il faut, pour cela, mettre son savoir au service de l'autre: une entreprise ne peut vivre qu'en étant au service d'autrui... Certains intellos de gauche y sont réfractaires mais ça, c'est leur problème. 5) Objection classique: le communisme a été corrompu par le soviétisme. Prenez, dès lors, la responsabilité morale de prôner un autre communisme (autre que privé et associatif). Vous aboutirez aux mêmes atrocités, pour les raisons développées en mon point 1.

Bien à vous,

E. Q.

 

Réponse de Martin Masse:


Monsieur Gascon,

          À qui appartiennent ces cours d’eau pollués au Mexique et au Chili? Voilà la question cruciale qu’il faut se poser. S’ils étaient propriété privée, le propriétaire agressé n’aurait qu’à poursuivre le pollueur et faire arrêter ses pratiques polluantes, exactement comme si quelqu’un venait illégalement décharger un camion de vidanges dans votre cour. Si les compagnies peuvent polluer, là-bas comme ici, c’est pour une raison bien simple: les gouvernements ont nationalisé l’environnement et donnent la permission de polluer à ces compagnies. Ça n’a rien à voir avec le capitalisme mais plutôt avec l’étatisme. En privatisant tous les cours d’eau (et les forêts, etc.), on réglerait ces problèmes. Je vous conseille de lire notamment l’étude de notre collaborateur Pierre Desrochers sur Comment la recherche du profit améliore la qualité de l’environnement.

          Il est totalement absurde de croire que la concurrence mène aux monopoles, alors qu’elle est justement le contraire du pouvoir monopolistique. Si le capitalisme menait aux monopoles, il n’y aurait plus aujourd’hui que quelques grosses compagnies contrôlant tous les secteurs économiques en Amérique du Nord. En réalité, toutes les grosses compagnies finissent un jour ou l’autre par avoir des problèmes des gestion, par être victimes de changements technologiques ou encore par être rattrapées par des CONCURRENTS (eh oui, c’est à ça que ça sert) et par rapetisser ou disparaître. Suffit de lire un livre d’histoire économique pour le constater. Sauf évidemment pour ce qui est des VRAIS monopoles, soit les monopoles publics créés par les gouvernements et qu’il est justement impossible de concurrencer. Essayer de concurrencer la SAQ ou Hydro-Québec, et vous allez finir en prison. J’ai toujours trouvé très bizarre le raisonnement de gens comme vous qui capotent sur les monopoles supposément créés par le capitalisme, alors qu’ils aiment bien les vrais monopoles, ceux créés par l’État. Je ne vois pas comment l’expliquer autrement que par le phénomène bien connu de la dissonance cognitive ou encore par l’aveuglement idéologique. Quant à la crise de 1929, elle n’a rien à voir avec les monopoles, mais a été causé par les politiques inflationnistes de la Fed (encore une créature de l’État). Voir à ce sujet par exemple « La crise des années 1930 ».

          Non, la liberté n’est pas l’absence de contrainte, c’est la liberté de faire ce qu’on veut avec son propre corps et sa propriété, sans porter atteinte à la liberté et à la propriété des autres individus. On est donc libre de tout faire avec les autres uniquement en collaborant de façon volontaire, avec leur consentement. On ne peut pas les agresser, les voler, ni rien leur imposer contre leur volonté (comme le fait constamment le gouvernement). Voilà la définition centrale du libertarianisme. Si cette définition signifie pour vous que nous voulons contrôler les gens, c’est-à-dire faire exactement le contraire, je n’ai rien à ajouter, c’est vous qui avez un problème de compréhension.

          Il n’y a aucune matière utile ou inutile pour « le marché ». Le marché n’a pas d’opinion sur l’utilité des choses, c’est simplement la somme des actions individuelles. Dans un libre marché de l’éducation (= si on privatise toutes les écoles et les universités), si des gens accordent de l’importance à la philosophie et sont prêts à défrayer les coûts d’avoir une éducation philosophique, des entreprises éducatives vont l’offrir. Sinon, il n’y en aura pas. Ce sont les consommateurs qui décident de ce qui est produit, pas les entreprises. Celles-ci visent à faire des profits en satisfaisant leurs clients, pas en leur offrant ce qu’ils ne veulent pas. Si des gens veulent de la philosophie, elles vont donc leur en offrir. Par contre, si la philosophie intéresse peu de gens, ce n’est pas le capitalisme qu’il faut blâmer, mais les gens eux-mêmes.

          Qui êtes-vous donc pour vouloir imposer votre intérêt de la philosophie à tous? Ce n’est pas une façon de vouloir « contrôler les gens », ça? Vous vous plaignez du fait que la philosophie a perdu de l’importance dans notre système d’éducation. Aux dernières nouvelles, c’est encore l’État qui contrôle le système d’éducation et donc les politiciens et bureaucrates qui prennent ces décisions. Pourquoi encore blâmer le capitalisme? Ça vient d’où cette fixation de blâmer les entreprises pour des décisions prises par les bureaucrates? Dissonance cognitive et aveuglement idéologique encore une fois, je suppose.

          Tout commence peut-être par un rêve, mais ça se poursuit par une compréhension de la réalité et un respect RÉEL des autres. Le problème est que les collectivistes ne comprennent en général rien aux lois économiques et nient même leur réalité. Ils concoctent de belles utopies mais lorsqu’ils ont le pouvoir ils zigouillent tous ceux qui ne sont pas d’accord. Ils prétendent avoir à coeur le « bien commun » alors qu’ils souhaitent simplement imposer leurs valeurs et leur vision du monde à tous. Je n’ai pas d’excuses à donner pour ma façon « biaisée » de traiter les anarchistes et les communistes.

          Bien à vous,

M. M.
 

 

LE CONTRÔLE DES ARMES, UTOPIQUE ET SANS FONDEMENT

 

Re.: Courrier des lecteurs: Réflexions sur les armes, le QL, no 149

 

Monsieur Halfort,

          J'ai vu Bowling For Columbine. J'admets qu'il y a quelque chose de malsain dans notre société dans l'usage qu'il est fait des armes à feu. Par contre, l'interdiction ou même le contrôle me paraît utopique et sans fondement pratique. L'argent investi dépasse les deux milliards de dollars pour un pseudo registre des armes à feu qui se fait toujours attendre et dont je doute fortement de l'utilité – alors que le scandale des commandites dépasse le milliard. Avec le temps, je constate que si on se base sur les estimations des gouvernements lors de l'annonce d'un projet jusqu'à sa réalisation, on peut aisément multiplier le coût initial par trois.

          Rappelez-vous que lors de la tuerie de Polytechnique en décembre 1989, treize des quatorze familles des victimes avaient accepté d'intenter un recours collectif contre la police de Montréal pour la façon dont elle a géré cette intervention. La famille qui n'avait pas accepté de se joindre à ce recours était celle d'un officier des communications de la police de Montréal qui avait lui-même perdu sa propre fille dans cette tuerie. Ajoutez à cela que l'arme utilisée par Lépine avait cours légal et était donc en vente dans tout bon magasin. Ici il y a matière à réflexion. Ces familles ont-elles été indemnisées par les centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC)? Les sentences bonbons de nos tribunaux, de même que les libérations de criminels récidivistes sans réelle évaluation des risques futurs par un système de libérations conditionnelles déficients qui héberge les amis du parti, ne se comptent plus. Au fait, comment appelle-t-on un politicien qui se présente à nouveau pour une élection? Un récidiviste.

Jean Chouinard
Bromont
 

 

ET LA VIOLENCE FAITE PAR LES FEMMES?

 

          Une subtile propagande est en train d'atteindre son but: la violence n'appartient qu'au mâle! L'État québécois tombe dans le panneau et s'apprête à dépenser des millions pour dénoncer la violence faite aux femmes. Le lobby féministe a réussi l'exploit de faire croire que la violence féminine n'existe pas.

          Ce ne sont plus les gouvernements qui mènent, mais de puissants lobbys qui influencent les décisions politiques. La vérité n'a plus d'importance. Seule compte la manipulation de l'opinion publique afin d'arriver à ses fins.

          Les faits n'ont plus d'importance et la froide opinion des experts est ignorée. Celui qui gueule le plus fort, celui qui réussit à ameuter les médias sera écouté, pris en considération, et, s'il sait bien manoeuvrer, attirera sur lui la sympathie. Il aura beau colporter les pires énormités, on finira bien par le croire.

          Et pourtant, il suffit de prendre un peu le temps de vérifier les fondements de certaines déclarations pour se rendre compte que l'on prend souvent les citoyens pour de véritables dindes! La supposée effrayante violence de l'homme québécois versus la pureté féminine en est un triste exemple.

          La criminologue Nadine Lanctôt de l'Université de Montréal affirme « que ce qui se cache sous la violence des deux sexes se ressemble ». La journaliste Suzanne Décarie, dans un récent article paru dans le magazine Madame, écrit: « Indirecte, verbale, psychique, relationnelle, la violence des filles vise généralement d'autres filles et est souvent motivée par la compétition sexuelle, la jalousie, la séduction. » La journaliste relate aussi le drame d'une jeune fille de 14 ans de Colombie-Britannique qui s'est pendue après avoir été menacée et harcelée par ses compagnes.

          Toujours dans le même excellent article, la criminologue au Centre jeunesse de Montréal et spécialiste des gangs de rue Chantal Fredette précise que « le bitchage est l'apanage des filles […]. Comme clinicienne, je sais que cette violence fait parfois beaucoup plus mal que la violence physique, parce qu'elle est étendue dans le temps. »

          Il est consolant de constater que des femmes dont on ne peut mettre en doute les compétences et certaines journalistes intellectuellement honnêtes, ont le courage de soulever le problème de la violence au féminin. On ne peut tout de même pas accuser ces chères dames de misogynie ou de masculinisme comme on le fait habituellement pour les hommes qui osent aborder ce sujet hautement tabou! Jamais le Conseil du statut de la femme n'a eu un tel courage, ni la Fédération des femmes du Québec, ni les directrices de maisons d'hébergement.

          Des enfants, des vieillards, des hommes, des femmes, subissent une violence féminine rarement dénoncée, violence habilement maquillée par des campagnes, des propagandes, des slogans qui font du mâle le seul responsable des pires atrocités.

          Cette vaste hypocrisie généralisée est subventionnée par l'État, orchestrée par certains organismes influents dont on prend toujours les déclarations pour du cash. Le drame, c'est que d'innocentes victimes paient le prix d'une telle supercherie. Il faut à tout prix dénoncer la violence, mais encore faut-il avoir la décence et la rigueur intellectuelle pour l'analyser sous tous ses angles.

          Notre société semble actuellement incapable d'admettre que la violence féminine peut faire autant de ravages que la violence masculine. Malheureusement, ça fait l'affaire de certains groupes bien organisés qui ont intérêt à ce que la vérité soit muselée…

Jean-Pierre Gagnon
Écrivain, L'Après-rupture
 

 

DU RESPECT POUR CANNELLE, SVP!

 

Re.: Scandale en France! Read All About It!, le QL, no 148

 

          Vous êtes vraiment des moins que rien, « cousins » québécois. Vous venez de descendre de plusieurs crans dans mon échelle de Richter personnelle et ce sera dur à remonter!

          Ça sent le « facho » à plein nez, votre article! Le problème est que Cannelle était la DERNIÈRE ourse de souche française, et vous savez de quoi on parle lorsqu'on parle de souche, vu que vous vous êtes battus (du moins vos ancêtres) afin de préserver de toutes vos forces la vôtre, de souche, c'est-à-dire la française face aux Anglais.

Yvan Puntous
Association Les amis de l'ours en Pyrénées centrales (AMOPYC)
 

 

Réponse de Martin Masse:


Cher Monsieur Puntous,

          La France a peut-être inventé les Lumières, mais on dirait que la rationalité est une faculté qui se perd dans la Mère Patrie. J’aimerais bien savoir en quoi la position défendue dans cet article se rapproche de la pensée mussolinienne. Vous délirez ou quoi?

          Tout d’abord, si vous aviez pris une minute pour cliquer sur quelques liens, vous auriez pu remarquer que nous avons plusieurs collaborateurs français, dont M. de Poncins, l’auteur de cet article. Personne ici n’a entendu parler de cette histoire, les « cousins » n’ont donc rien à y voir, outre le fait que le site du QL est géré par des Québécois. Le parallèle que vous faites avec le nationalisme québécois n’est pas plus pertinent. Mes ancêtres n’ont pas eu à « se battre » tant que ça pour préserver leur « souche », ils ont surtout copulé et produit une abondante progéniture (ma mère a onze frères et soeurs) et ça a suffit.

          Parlant de copulation, avec qui croyez-vous que Cannelle aurait pu relancer la « souche française » des ursidés en question? À moins qu’on m’ait raconté des histoires dans mes cours de biologie, il est impossible de refaire une population à partir d’un seul individu. Les rejetons de Cannelle avec un ours de souche non française n’auraient eu que la moitié des gènes français, et ses autres descendants encore moins, jusqu’à leur disparition presque totale. Si Cannelle était vraiment la dernière représentante de cette souche, il est trop tard, celle-ci n’existe plus.

          Oh surprise, j’apprends toutefois, en faisant une petite recherche sur le Web, que Cannelle n’est en fait « absolument pas l'ultime représentante de son espèce. Les Monts Cantabriques, en Espagne, abritent plusieurs dizaines de femelles similaires. Dans l'ex-Yougoslavie, plusieurs milliers d'ours possèdent un pedigree quasiment semblable. Cannelle appartenait d'abord à l'espèce Ursus arctos, autrement dit l'ours brun, dont plusieurs dizaines de milliers de représentants colonisent l'Europe, l'Asie et l'Amérique. Quand bien même la population "française" aurait-elle possédé une originalité génétique exceptionnelle, cela ferait belle lurette qu'elle aurait disparu. En effet, quand une population compte moins de quarante individus, bien des gènes ont déjà été perdus. Les animaux souffrent de consanguinité. Bref cette supposée souche "française" était morte longtemps avant cannelle. » (« Cannelle: Plus utile morte que vivante », Le Point N°1678, 11 novembre 2004.)

          Ça remet un peu les choses en perspective, non, « cousin »? Pas de quoi paniquer, il y a des tas d’ours qui ont les mêmes gènes que Cannelle à quelques heures de route au nord de Montréal. Je suis sûr que le gouvernement du Québec se fera un plaisir de vous en expédier quelques-uns, surtout si c’est le Prrrrrrésident de la Rrrrrépublique lui-même qui en fait la demande au nom de la Nation Française tout entière, avec laquelle nous avons l’honneur de partager une souche.

          Cordialement,

M. M.
 

 

COMMENT UNE SOCIÉTÉ PEUT-ELLE AVANCER SANS « LEADER »?

 

Re.: Corruption politique: le problème, c'est la démocratie, le QLno 101

 

Bonjour,

          Au début de l'année 2004, j'ai fait mes débuts en politique au sein du Parti Québécois et du Bloc Québécois. Rapidement, je me suis aperçu qu'on perdait notre temps et je sentait un problème de fonctionnement à l'échelle de la société. Je me suis questionné sur notre système démocratique. C'est là que je suis tombé sur l'un de vos articles.

          Je suis plutôt d'accord avec votre point de vue, mais là où je me questionne, c'est lorsque vous suggérez une solution. Vous dîtes que la société a besoin « Seulement d'une structure minimale qui garantit nos droits ». Pourriez-vous me donner plus de détails à ce sujet? Je ne vois pas comment une société peu avancer sans « leader », c'est dans la nature humaine.

          Merci!

Jean-Grégoire Djénandji
 

 

Réponse de Martin Masse:


Bonjour Monsieur Djénandji,

          En fait, la solution libertarienne n'est pas de ne plus avoir de leaders, mais plutôt de se débarrasser des leaders dont le pouvoir découle des structures étatiques fondées sur la coercition.

          Les leaders sont sans aucun doute nécessaire pour « faire avancer les choses », comme vous dites, mais pas nécessairement des leaders qui s'appuient sur l'État. Le chef d'une entreprise ou d'une association est un leader, un entrepreneur qui rassemble et motive des gens à travailler à un but précis. Mais il doit son autorité au fait que des gens acceptent volontairement son leadership, lui font confiance et veulent bien le suivre. S'il faillit à sa tâche, il est non seulement en général facile de le remplacer, mais plus fondamentalement, personne n'est obligé d'être soumis à son autorité. Vous pouvez en effet cesser de transiger avec une entreprise (en cessant d'acheter ses produits ou de travailler pour elle) ou encore vous retirer d'une association.

          Par contre, vous ne pouvez pas vous retirer de l'emprise de l'État. Vous pouvez bien voter pour qui vous voulez, mais votre influence est à toute fin pratique nulle et ça ne change rien à l'emprise de l'État sur votre vie. Et les leaders étatiques, pour toutes sortes de raisons qui sont expliquées dans de nombreux articles du QL, ne travaillent pas nécessairement (en fait, pas très souvent), pour le « bien commun ». Comment d'ailleurs définir celui-ci, lorsque les gens ont des façons divergentes de voir les choses et des intérêts conflictuels? Les politiciens cherchent avant tout à maintenir leur pouvoir en faisant plaisir à certains groupes d'intérêt aux dépens du reste de la société, en redistribuant la richesse (c'est-à-dire en volant) des uns vers les autres, et en multipliant le nombre de lois et de réglementations qui leur assurent un contrôle de tous les aspects de la vie en société.

          Nous croyons au contraire que la seule façon d'avancer, de se développer et de prospérer, comme individus et comme société, est de le faire sur la base de la coopération volontaire, et non pas au moyen d'institutions autoritaires comme l'État. L'État n'intervient pas dans la production et la distribution des chaussures et pourtant ça fonctionne très bien, par l'entremise des institutions issues du marché libre qui permettent d'organiser ce secteur d'activité. Nous n'avons pas plus besoin des politiciens et des bureaucrates pour organiser la santé, l'éducation, et tous les autres secteurs qui sont aujourd'hui sous le contrôle de l'État. Sans ceux, des leaders émergeraient dans le secteur privé pour offrir des alternatives. À la différence qu'il y aurait plus qu'une seule solution offerte, il y aurait de la concurrence, et vous pourriez choisir de suivre ou d'acheter les services de tel ou tel leader, au lieu d'être obligé de vous conformer aux directives du ministre qui décident tout pour tout le monde.

          Dans la mesure où les droits individuels de chacun sont protégés, nous n'avons aucunement besoin de leaders étatiques pour organiser nos vies à notre place. Pour les libertariens, s'il doit y avoir un État, il doit tout au plus se charger de protéger les droits individuels, et laisser les gens s'organiser pour le reste.

          J'espère que ces quelques explications vous seront utiles.

          Cordialement,

M. M.
 

 

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